-  I just wanna to see -

Une grimace se peint sur mon visage alors que José me bande la main. Un geste un peu trop brusque avec le racloir et me voilà avec une belle entaille au niveau de main droite. Les risques du métier comme dit José, tout comme les mains calleuses que j'avais depuis le début de mon apprentissage. Mais j'adorais ça, alors je m'en fichais. A peine midi et ma journée de taf était fini, José préfèrerait que je ne traîne pas trop dans la poussière avec une blessure. Je crois parfois il me prenait pour son petit-fils, et ça me faisait sourire...

Bref à midi, je me retrouve dehors vêtu d'un jean, un t-shirt et mes DocMartens sous un soleil tapant. Une clope au bec, j'avance doucement vers les bureaux mon cousin. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas fait une petite bouffe rien que tous les deux. Toujours des excuses comme quoi il a trop de taf, mais cette fois-ci il ne s'échappera. Je dormirais devant son bureau s'il le faut . Plus j'avance en direction de son bureau plus l'ambiance change. Les gens habillés en tenue d'été se deviennent des gens habillées des costards et de tailleurs Chanel. Je sens leur regard sur moi, je les sens me juger et je souris. Allez juger comme bon vous semble ! Certain resserre leur sacoche, ou même s'accroche à elles comme si j'allais les voler si seulement ils savaient que je n'en avais rien à faire. Enfin j'arrive devant l'immeuble, je vais devoir la jouer fine si je ne veux pas me faire jeter dehors à la première parole. Être polis et courtois. Je pénètre dans le hall, tout transpire le luxe ici. J'arbore mon plus grand sourire et m'approche de l'accueil. « Bonjour, je suis le cousin d'Elio Gabbiani, serait-il possible de le voir? » Je sens la réceptionniste me regarder de haut en bas.« C'est impossible » je soupire  « et Pourquoi ça ? » « Monsieur Gabbiani ne peut pas avoir un cousin comme vous il a beaucoup trop de classe. » et elle retourne à son ordinateur. Un rire s'échappe de mes lèvres. Ridicule, comme Elio peut travailler dans un tel monde.  « La dernière fois que j'ai vérifié mon père et sa mère étaient bien frère et soeur ce qui fait de moi son cousin. Appelez le et il vous le dira » Une voix d'homme s'élève derrière moi. « Je vais vous demander de partir, vous dérangez les gens qui travaillent »génial manquait plus que le vigile. Un rire s'échappe de nouveau de mes lèvres, et j'élève ma voix pour que les gens autour de nous entendent.  « Ah oui . Vous êtes une belle bande d'hypocrite, je serais venu en costard. Je suis sûr que vous m'auriez ouvert les portes » « monsieur partez s'il vous plait. Sinon j'appelle la police. » Je bouge pas d'un poil Allez vous faire foutre Je sort mon portable,   je tape rapide un petit sms pour Elio

- yo cousin, ça te dit une pause dej tous les deux , je suis en bas de ton taf. Mais il y a monsieur muscle et la fille à la réception qui veulent pas me laisser passer.-

Je sens la main ferme du vigile sur mon epaule, je me degage rapidement et je me retourne vers monsieur muscle et lui offre un grand sourire  « Appeler la police si ça vous chante, mon cousin ne devrais pas tarder »

Comme d’habitude, journée bien remplie en perspective. Son début de matinée l’avait directement mis en jambe, dans la mesure où il avait du subir une fantastique réunion de une heure trente en compagnie d’Astoria, où ils s’étaient tous les deux appliqués à s’insulter copieusement de la façon la plus discrète possible face à leurs collègues — il n’était cependant pas entièrement certain de cette dite discrétion. Mais Elio, il était loin de se laisser démonter par de tels évènements, et sa bonne humeur légendaire ne l’avait pas quitté d’un iota. Alternant entre plusieurs langues toute la matinée, il avait du contacter pas moins de vingt personnes différentes, et il commençait sincèrement à avoir mal à l’oreille — heureusement que le haut-parleur existait. Pieds sur le bureau, il terminait une discussion animée avec un contact de Miami, lorsque son téléphone émit un petit son et une vibration, sur son bureau. Ecoutant distraitement les réclamations de son client à l’autre bout du fil, il fut étonné de voir le nom de Ace s’afficher. Et fronça fortement des sourcils en lisant son message. Merde. Le connaissant, il était vraiment capable de se faire virer, et Elio aimerait éviter ce genre de scandale sur son lieu de travail. “Mr Wayworth, oui, oui je comprends votre mécontentement — écoutez une urgence vient d’apparaître, je vous transmets à mon secrétaire, il s’occupera de prendre tout cela en note — oui merci, merci à bientôt.” Une petite manipulation plus tard, le voilà qui s’élance hors de son boulot, pénétrant avec vivacité dans le premier ascenseur disponible. Il poussa un profond soupir en voyant son cher cousin au milieu du hall, se foutant clairement de la gueule du vigile, qui avait l’air de ne pas rire du tout. “Mike ! Mike ne vous en faites pas, je le connais, je m’en charge.” L’agent de sécurité se tourna vers lui, les sourcils légèrement froncés, méfiants. “Vous êtes certain, Monsieur Gabbiani ?” Elio lui offrit son plus grand sourire, à lui et la réceptionniste. “Je vous assure, aucun soucis. J’ai la situation en main.” Finalement, il se tourna vers Ace, lui parlant en italien pour éviter aux personnes autour de profiter de quelconque ragots. “Tu ne m’avais pas prévenu de ta venue ! J’ai du travail tu sais, je ne peux pas juste tout laisser tomber.” Il a un ton de reproche dans sa voix, malgré le fait qu’il soit content de voir ainsi un membre de sa famille.

Je sens le regard du vigile être de plus en plus dur et méfiant après mon vas te faire foutre. Il a pas apprécié , et ça se voit mais moi ça me fait marrer. Ce mec me tape sur les nerfs, sérieux, c’était quoi son problème. Ok, il fait son job, mais merde ! J’ai été poli jusque-là, non ? Ce sont eux qui m’ont jugé pour mes tatouages dès l’instant où j’ai franchi le seuil de cette porte Je ne les aie pas braqués une arme sur la tempe. C’était une blague, juste une petite blague. Pour être honnête, c’étais un peu plus qu’une blague parce que je les emmerde vraiment eux et leur façon de rigide de penser. Une dernière provocation, un dernier petite sourire. Oui, je cherche un peu, même beaucoup, mais avouez ça vas être tellement drôle quand il va se rendre compte qu’il s’est planté. Je savoure déjà ça moment, je veux voir leur tête quand Elio vas arriver

Des bruits de pas pressés se rapprochent, c’est Elio j’en sûr. Était-il stressé que je détruise sa réputation au sein de l’entreprise ? Je n’aime pas où il travaille, j’aime pas ce que ce taf à fait de lui. Je n’aime pas le fait que ce taf l’éloigne de nous et surtout lui bouffe la santé. Il me maque mon cousin d’avant,mais je suis pas un enfoiré j’irais pas détruit sa réputation. Un vrai sourire illumine mon visage quand je vois Elio apparaître et rembarrer le mec de la sécurité. Le mec insiste, il n’est pas vraiment confiant ... Je sais que je n’aurais pas dû mais dans un élan de fierté, je me tourne vers la réceptionniste et le vigile. « Vous voyez, vous et vos préjuger a la con ! J’vous l’avais bien dit, c’est mon cousin ». Je mets quelques secondes à capter qu’Elio me parle en italien, je suis loin d’être aussi doué que lui. Je sens un certain reproche dans sa voix, je mords la lèvre. Voilà, je culpabilise un peu maintenant. Ok, J’avoue, c’est pas cool de débarquer comme ça, mais sinon je vais encore attendre des mois avec que monsieur pointer le bout de son nez ou daigne m’accorder un repas. Je lui réponds en italien « Si j’avais prévus, tu m’aurais dit que t’as pas le temps. Au moins là t’as pas le choix » Une petite moue boudeuse , un petit regard enfantin. Je tente de lui faire les yeux, ça marchait plutôt bien quand j’étais un gamin ... Oui, je suis plutôt doué pour amadouer mon monde quand je veux. «Allez!! Une petite demie heure. Et puis, J’te demande pas tout laisser tomber, juste une petite-demie heure. Je t’assure que personne ne va clamser si tu prends une pose... »