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(#) Time flies feat. Amélia { Dim 22 Juil - 14:26 }

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Il était près de cinq heures du matin quand il avait garé l'Audi dans le parking souterrain de l'hôtel. En sortant du véhicule, il avait jeté un rapide coup d’œil à sa montre qui lui indiquait qu'il était encore dans les temps mais plus pour très longtemps. Il ouvrit le coffre et s'empara de la housse dans laquelle se trouvait son costume. Puis il regagna rapidement la porte de service qui donnait directement accès à l'arrière de l'hôtel, aux salles du personnel. Il s'y engouffra, évitant de justesse Marita qui sortait son chariot à plateaux destiné au restaurant. Il s'excusa avant d'entrer dans la salle réservée au personnel de la réception. Il se déshabilla rapidement pour enfiler le costume noir de rigueur. Il ajusta ensuite sa cravate avant de jeter un œil à son reflet dans le miroir qui se trouvait sur l'un des murs alors qu'il quittait la grande salle. Puis il passa rapidement une main dans ses cheveux pour les discipliner un peu. Qui pourrait dire qu'il venait à peine de sortir d'une soirée à trois pâtés de maisons ? Il n'y avait pas à dire, un simple vêtement pouvait complètement changer la donne. Troquer son jean et ses basket, cela faisait une sacré différence. Alexander regagna la réception où se trouvaient les deux employés de la nuit : Tareq et Justin. Il les salua avant de se mettre à la place de Tareq qui lui jeta un coup d'oeil rapide alors qu'il rangeait le desk de la nuit. « T'as failli être en retard. » Alex ouvrit l'un des petits tiroirs du comptoir et s'empara d'un badge à son nom en lettres d'or. « Donc ça veut dire que je suis à l'heure. » Il le gratifia d'un sourire amusé alors qu'il épinglait le badge sur son torse. « Allez casse-toi sinon elle va croire que tu l'as encore oublié. » Tareq le salua d'un check rapide avant de filer se changer. Il devait rejoindre sa fiancée qui finissait sa nuit de garde au Hoag, l’hôpital de la ville où elle était infirmière. Et s'il ne voulait pas avoir droit à un savon, il avait tout intérêt à partir très vite. Il n'était pas rare qu'Alexander le remplace, même s'il n'y avait rien d'officiel. L'étudiant rendait souvent service à son ami. Et puis, il ne restait là que pour une heure ou deux, le temps que le personnel de jour arrive. Alex posa ses yeux marrons sur Justin qui pianotait sur son clavier d'ordinateur. C'était toujours calme à cette heure de la nuit. Les clients dormaient et les coups de fil se faisaient rares. Alors en général, l'équipe de nuit en profitait pour faire le tri dans les réservations, s'assurer que le cardex était à jour ainsi que préparer les premières factures. Installé derrière le desk, Alexander jetait un œil aux prochaines réservations quand le téléphone sonna. Il laissa Justin terminer son travail. A l'autre bout du fil, un client espagnol. Sa fille de quatre ans était malade et avait vomi dans son lit. Et il fallait changer le linge sale. Il demandait également deux autres oreillers. Alexander dans un parfait espagnol lui répondit qu'une femme de chambre arrivait tout de suite. Une fois raccroché, il composa le numéro de la gouvernante, Magda. Il lui expliqua la situation et demanda à ce qu'une employée monte rapidement pour permettre à cette gosse de retrouver un lit propre et le sommeil. Puis il raccrocha. Puis un client entra dans le hall de l'hôtel, son avion avait atterri il y a peu et il avait envie de dormir avant une réunion en fin de matinée. Heureusement il restait quelques chambres. En semaine, l'hôtel était un peu plus calme même s'il avait quand même un taux d'occupation de plus de quatre-vingt pour cent. C'était toujours compliqué les week-end et les débuts de semaine. Mais là, un jeudi, il avait de la chance. Il s'occupa de lui trouver une chambre et une fois l'homme dans l'ascenseur, Alexander jeta un œil à l'écran de son ordinateur pour vérifier qu'une femme de chambre était bien montée. Mais la chambre clignotait toujours en rouge, signe que le service n'était pas encore rendu. « C'est bien long... » Marmonna-t-il en cherchant la liste des employés de la nuit. « C'est peut-être la nouvelle qui n'arrive pas à trouver ce qu'il faut dans la remise. » « Une nouvelle ? » « Oui, depuis quelques jours maintenant. » « Oui et bien c'est trop long. » Il rappela Magda. Cette dernière lui expliqua que l'employée venait de monter et s'excusa pour le retard. Oui bon, ce n'est pas parce que c'est le nuit, que les employés doivent être long à la détente. Il jeta un œil à la chambre et découvrit une couleur verte sur le numéro, indiquant que le lit avait été changé. Alexander était très à cheval sur le service. C'était ce qui démarquait leur hôtel des autres chaînes. Les hôtels Caldwell avaient une très bonne relation client. C'était leur atour premier. Et le garçon voulait que les choses ne changent pas. En tout cas pas dans le sens péjoratif du terme. Après quelques minutes, il quitta le desk pour s'assurer que la nouvelle n'était pas trop perdue. Parce que ce n'était ni bon pour elle, ni pour le service. Quand il arriva dans la salle, Magda était entrain de vérifier les stocks, trois autres jeunes femmes à ses côtés. Alexander salua rapidement tout le monde, comme il le faisait à chaque fois qu'il venait jusqu'ici. Ici, il parlait avec tous les employés. Tout le monde le connaissait et n'était pas étonné de le voir parfois ici ou là, donner un coup de main quand il le pouvait. « Est-ce qu'il y a un souci ? » Madga secoua doucement la tête. « Non. Tout est réglé. » Donc il y avait quand même un souci. A vrai dire, la nouvelle n'avait pas trouvé tout de suite le linge de lit pour enfants. C'était la première fois que cela arrivait et Madga, bien qu’intransigeante dans son travail, savait être clémente avec les nouvelles recrues dans ce genre de circonstances. « D'accord... » Il fronça un peu les sourcils. Madga était comme une vieille grand-mère qui veillait sur tout le monde. Et il l'appréciait beaucoup, surtout qu'elle n'avait pas la langue dans la poche. Bien que là... Elle semblait bien discrète. Ce n'est qu'en relevant enfin les yeux sur les filles qu'il découvrit un visage familier, qu'il n'avait pas vu depuis des années. Son sourire s'estompa. Il était un instant décontenancé par cette présence avant de se reprendre. « Bien. Je vous laisse alors. » Il quitta la pièce pour rejoindre la réception. Il s'attendait à tout sauf à ça. Il regagna le desk alors que Justin faisait le départ d'un client. Alexander le salua, encore un peu perdu dans ses pensées qui le ramenaient des années plus tôt.

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Dim 22 Juil - 19:38 }

Les nuits à l’hôtel Caldwell étaient souvent relativement très calmes. Il n’était donc pas rare que, profitant de ces instants où ma seule préoccupation principale était d’attendre l’appel de la réception pour une urgence, je m’intéresse aux membres de l’équipe que je ne connaissais pas encore. Ce qui était le cas, se soir-là, avec  cette jeune femme, Maria, que je sentais d’un premier abord très timide. « Salut. » Fis-je avec douceur, dans le but de ne surtout pas la brusquer. « Salut. » Répondit-elle avec un accent espagnol très prononcé. « Je m’appelle Amelia, et toi ? » « Maria. » M’informa-t-elle mal assurée, sans doute par crainte de prendre une réprimande par Magda qui, comme bien souvent, nous observait du coin de l’oeil pour s’assurer que l’on exécutait sérieusement nos tâches. « Tu travailles ici depuis longtemps ? » Repris-je, pour poursuivre notre conversation. « Quelques jours à peine. » M’informa-t-elle sans un regard, ce qui ne manqua pas de me faire doucement sourire. « Moi, je suis ici depuis quelques mois maintenant. » Ajoutais-je spontanément, dans l’optique de lui démontrer un sincère intérêt d’apprendre à la découvrir. « Avant, je bossais dans un fast-food très connue, avec un gros « M » jaune majuscule. J’imagine que tu devines immédiatement auquel je fais référence ? » « Très bien, oui. » Reconnu-t-elle en riant quelque peu. « Mon petit-ami est un client fidèle de cette chaine de restauration rapide. » Mentionna-t-elle sur le ton de l’humour. « C’est amusant, mon frère aussi. » lui confiais-je pour faire perdurer quelques secondes de plus notre rire commun. Quand soudainement, le téléphone retentit. Immédiatement, Magda le décrocha pour échanger quelques mots avec la réception. Une urgence, je le devinais immédiatement au regard de la gouvernante qui, la seconde qui suivit, affirma l’arrivée d’une femme de chambre sur place. Une petite fille de quatre ans, espagnole, venait de rendre le contenu de son estomac dans son lit. Il fallait donc immédiatement aller changer les draps de son lit, mais également apporter deux oreillers supplémentaires au client. « Toi. » Pointa du doigt Magda, en direction de Maria. « Tu vas immédiatement te rendre à la suite 1025. A la remise munit toi de deux oreillers et des draps spécial lit de bébé. Quand tu arriveras sur place, n’oublie pas de toquer à la porte en annonçant que tu es le service de chambre. N’entre surtout pas avec ton pass. Ça va aller ? » Maria opina du chef, nerveusement. Mon intuition me disait que la jeune espagnole n’était pas encore réellement apte à affronter une situation dite d’urgence. Seulement, je retins une quelconque remarque à se sujet, sachant pertinemment que je n’avais de toute façon pas mon opinion à dire sur les choix de la gouvernante. Maria disparaissant aussitôt dans la remise une fois ses ordres prit, je me remis à ma tâche de plier les peignoirs de l’hôtel, faisant totalement abstraction de ce qui m’entourait. Ce fut au bout de plusieurs minutes que la réalité me rappela à elle, particulièrement lorsque ma supérieure haussa quelque peu le ton dans la remise. De ce que j’entendais, Maria n’était toujours pas partie rejoindre la suite qui l’attendait pourtant. Elle peinait à trouver les draps adaptés aux lits pour enfants. Je ne pouvais m’empêcher d’être contrariée pour elle, surtout lorsque j’entendis Magda lui reprocher son manque d’initiative. Celle-ci lui rappelait l’importance capitale d’un service rapide, efficace, et n’appréciait que très peu qu’elle ne soit pas venu nous demander à toutes où se trouvait le linge nécessaire à sa tâche. Il fallait dire que le service client, c était l’un des atouts premiers de la chaine hôtelière. Elle ne pouvait donc pas se permettre de laisser passer cela d’un simple sourire, même si elle ne faisait pas preuve d’une réelle colère vis-à-vis de la petite nouvelle de l’équipe. Maria comprenait d’ailleurs totalement cette réaction. Cependant,  elle craignait à juste titre de perdre sa place. Elle se confondit alors en excuses, d’une voix étouffée par les larmes qu’elle contenait, puis quitta la remise sous la directive de la gouvernante. À son retour, très gênée d’avoir fait une telle preuve d’incompétence, Maria se mit à l’écart de l’équipe, pour travailler dans le plus grand des silences. J’en étais bouleversé, vraiment. Je n’aimais pas voir des gens aussi mal dans leur peau, surtout pour pas grand-chose finalement. Me rapprochant subtilement d’elle, je me mis en quête de la réconforter quelque peu, lorsque Magda prit la parole. « Mesdemoiselles, nous allons passer à la vérification des stocks. » Chacune attitrée à une catégorie bien spécifique, moi les produits de bains, nous entamions minutieusement les vérifications quand une personne arriva dans la salle. Immédiatement, poussée par la curiosité, je tournais brièvement mon visage vers le nouveau venu, sans réellement prêté plus que cela attention à sa personne. Un jeune homme, d’une vingtaine d’années - voir moins, vêtu comme les employés de la réception. Rien de bien extraordinaire m’encourageant à m’attarder sur lui plus qu’à mon travail. Cependant, lorsque mon regard se reposa à nouveau sur les petites bouteilles de shampooings, mon cerveau m’alerta d’une étrange ressemblance avec une personne anciennement familière. Particulièrement au son de sa voix. Elle ressemblait à s’y méprendre à celle d’Alexander. Trouvant cela particulièrement impossible, puisque ce garçon n’a clairement pas besoin de travailler pour s’offrir les meilleures études, je me tournais à nouveau en sa direction pour me conforter dans mon idée. Or, Magda me barrait quelque peu la vision. Ce n’est que lorsqu’elle amorça un léger mouvement sur sa droite, qu’enfin, je pu obtenir une réponse à cette interrogation : étais-ce Alexander ? Oui, à ne pas en douter. Il avait certes un peu changé depuis la dernière fois que nous nous étions vu dans ce même hôtel mais… l’erreur était in-envisageable. Il s’agissait bien là du garçon que j’avais perdu en disant des horreurs sur son compte, notre amitié. Sentant ma mâchoire entrouverte, je la refermais aussitôt pour ne plus avoir l’air d’un poisson hors de son bocal, avant de fuir son regard. Lui aussi, il venait de me reconnaitre. Et de ce que j’avais brièvement constaté, il ne semblait pas ravie de me retrouver. C’était assez douloureux, je dois l’avouer. Bien que j’ignorais le pourquoi puisque, à mon esprit, il y avait longtemps que je l’avais oublié lui et les sentiments qu’il faisait naitre à l’époque dans mon coeur d’adolescente. Nous quittant presque aussitôt, je repris mon travail, l’esprit préoccupé. Ce qui ne manque pas au regard de Magda, surtout à cause du nombre de fois où je repris le comptage de la même série de produits de bain. « Quelque chose ne va pas Amelia ? » M’interrogea-t-elle, juste derrière mon épaule. J’avais deux options. Soit lui mentir en affirmant que tout allait très bien ; soit reconnaître que je n’étais plus vraiment dans mon état normal. J’optais pour la sincérité, une de mes valeurs les plus importantes. « Je ne me sens pas très bien, oui. » « Je vois. » Fit-elle en déposant une main rassurante sur mon épaule. « Vous terminez votre service dans dix minutes, c’est bien cela ? » « C’est exact. » Confirmais-je après un bref regard posé sur ma montre. « Bien. Vous pouvez rentrer chez vous dans ce cas. Tâchez de me revenir en forme pour la prochaine nuit. » « Je vous remercie. » Sans plus attendre, j’abandonnais ma tâche, saluais mes collègues, puis quitter la salle pour rejoindre le vestiaire. Pendant que je retrouvais ma tenue de ville, je songeais à Alexander, que j’imaginais toujours à la réception. Le retrouver était peut-être un signe du destin ? Celui que je devais enfin trouver le courage de lui avouer la vérité sur le malentendu qui nous avait séparés, et notamment mes réels sentiments que j‘éprouvais pour lui à l’époque ? Je m’en convainquais. Tellement, que lorsque j’eu finis de me changer, je décidais de passer par le hall de l’hôtel en lieu et place de le quitter par la porte des employés, située à l’arrière de l’immense bâtiment. Le coeur battant la chamade sous le stress, le ventre se contractant sous l’angoisse, je regagnais le lieu dit en à peine quelques minutes. Dès lors que je m’y trouvais, je jetais un regard en direction de la réception pour m’assurer de sa présence. C’était le cas. Il était là, avec un autre réceptionniste. Bizarrement, le fait de le voir m’encourageait à rebrousser chemin et à fuir, comme l’année de nos seize ans. Ce ne fut que le souvenir de ce que m’avait dit ma cousine cette année là, qu’il pouvait peut-être me pardonner ou encore se montrer compréhensif, qui guida mes pas hésitants vers lui. A sa hauteur, je me figea immédiatement, la bouche rendu sèche par la nervosité. Mes prunelles ancraient dans les siennes, je m’entendais lui souffler un salut à peine inaudible, avant de me pincer les lèvres de timidité. Vous l’avez constaté, je ne suis pas particulièrement réservée comme fille. Pourtant, avec ce garçon, il semblerait que je sois plus en mesure de m’exprimer aussi aisément. Sachant qu’il allait, dans le meilleur des cas, m’interroger sur ce que je désire, et dans le pire m’exprimer le souhait que je disparaisse à nouveau, je me lançais à lui demander. « Est-ce que je peux te parler cinq minutes, en privé, s’il te plaît ? » Il pouvait refuser par peur de perdre son emploi, je le concevais ; ou très probablement parce qu’il ne voulait plus jamais avoir affaire à ma personne, ce que je comprenais ; mais j’espérais silencieusement qu’il accepte. Ainsi, je pourrais lui dire tout ce que j’aurais du lui avouer six ans auparavant, avant de tirer définitivement un trait sur nous. Enfin, si c’était bien là l’issu qui nous attendait. Je ne dirais surement pas non à ce qu’on se fréquente à nouveau, même pour ne serait-ce que parler de banalités.

@Alexander Caldwell
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Lun 23 Juil - 13:39 }

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Alexander avait repris sa place derrière le desk, reprenant son poste aux côtés de Justin. Il songeait à la jeune femme qu'il venait d'entrevoir. Il ne s'attendait pas à la croiser ici. Ce qui était étrange, c'est qu'il avait presque oublié son existence. Il n'avait pas pensé à elle depuis un bail, vraiment un bail. A vrai dire, c'était plutôt un mauvais souvenir pour lui. Enfin peut-être pas. Tous les souvenirs qu'il avait d'elle n'étaient pas à mettre à la poubelle. Loin de là. Mais  avec la façon dont leur amitié s'était terminée, il avait tout remis en cause. Tout. Alors au final, il avait essayé de laisser tout ça dans un coin de sa tête. Et il savait bien qu'elle avait du faire la même chose. Après tout, il n'était qu'une liasse de billets verts pour elle, que des gosses qui s'étaient rencontrés dans un parc. Mais il avait tiré quelques enseignements de cette histoire. Et il avait alors radicalement changé sa façon d'être. Et cela lui réussissait plutôt bien. Il en avait eu assez de cacher qui il était pour être ce que les gens voulaient qu'il soit. Il était lui, point. Alors au final, cette histoire avait donné du positif. Son caractère s'était beaucoup affirmé. Et ce n'était pas plus mal. Parce qu'il y avait quelques piranhas dans son entourage. Malgré tout, cela ne voulait pas dire pour autant qu'il était ravi de la savoir ici. Savoir qu'elle bossait pour l'hôtel. Il ne le savait pas jusqu'à ces cinq dernières minutes. Et il aurait préféré ne pas le savoir, rester dans l'ignorance. Parce que maintenant, il ne pouvait plus dire que c'était du passé. Qu'il avait tiré un trait dessus. Ce n'était pas vrai. Même si le temps, les années étaient passées. Il l'avait quand même reconnu au premier coup d'oeil. Même si elle avait changé physiquement. Son visage était resté le même, peut-être plus affiné que dans ses souvenirs. Et il aurait voulu que ça reste ainsi, des souvenirs. Parce que la revoir lui rappelait de mauvais souvenirs et une période assez compliquée pour lui. Il quitta ses pensées en entendant Justin qui lui adressait la parole. « Quoi ? » Le réceptionniste fronça les sourcils et répéta pour qu'il puisse bien entendre. « Le match des Clippers. Le pari. J'y étais presque, à un panier. » Il avait enfoui l'une de ses mains dans sa poche de pantalon avant d'en sortir quelques billets. Alexander esquissa un sourire en voyant la mine de Justin. Ce n'était pas la première fois qu'ils pariaient tous les deux sur le score d'un match de basket. Et sur ce coup, l'étudiant avait plutôt un bon flaire. Il adorait ça. Il se tenait au courant des cotes et compagnie. Il pariait pour le jeu, pour gagner. L'argent, il s'en fichait. A chaque fois, il le disait à Justin. Mais ce dernier, tenait à régler ses paris même avec un fils Caldwell. Alex avait fini par ne plus débattre avec lui sur le sujet. Il prit l'argent en main avant de l'enfoncer dans la fente d'une petite boite dédiée aux pourboires de l'équipe de réception qui se trouvait sous le comptoir. « Arrête de parier. » « J'arriverai à te faire ouvrir ton foutu portefeuille. » « Dans tes rêves. » Un rire fusa entre entre les deux hommes.

Il releva ensuite ses yeux de son écran et découvrit la jeune femme qui avait occupé ses pensées un instant plus tôt. A sa question, il garda ses yeux noisettes sur elle. « Désolé, je suis en service. » Répondait-il d'une voix neutre comme il l'aurait fait avec n'importe quel client. « C'est bon, vas-y. Je peux m'occuper seul du front desk pendant cinq minutes. » L'étudiant lui jeta un œil. C'était gentil de sa part mais là, il aurait préféré qu'il la ferme. Il ne savait pas trop ce qu'elle voulait lui dire et à vrai dire, il ne savait pas s'il voulait savoir. Il soupira intérieurement avant de reposer ses yeux sur Amélia. « Ok. On peut passer au salon. » Cela ne l'enchantait pas mais bon, ils étaient deux adultes à présent. Ils étaient capables de parler sans que les rancœurs ne prennent le dessus. Et à cette heure-ci, le salon de l'hôtel était vide. Alexander fit le tour du comptoir en marbre gris avant de suivre la jeune femme. Et dire que la nuit s'était plutôt bien passée. Il avait prévu de finir son service avant de revenir chez lui pour prendre une douche, se changer et filer jusqu'en cours. En plus, cet après midi, il devait passer au cabinet d'avocats où il travaillait depuis maintenant trois ans. Darren devait lui parler d'un voyage. Il ne savait pas encore de quoi il s'agissait. Ce qui lui rappelait aussi que son boss était un peu trop proches des Nichols ces derniers temps. Et il allait finir par se méfier... même s'il adorait son boulot. Il était doué dans sa branche et il savait qu'il était capable de plus. Mais il voulait une ambiance de confiance entre eux et celle-ci était peu à peu ébranlée par les rendez-vous entre son patron et le patriarche Nichols. Il n'avait aucune envie de défendre d'une façon ou d'une autre les intérêts de ce type qui ne lui procurait aucune confiance. Bref, c'était un peu compliqué en ce moment pour lui. Sans parler des partiels qui arrivaient bientôt. Peut-être même qu'il aurait du rester dans son appartement et réviser au lieu de faire la tournée des soirées. Bref, il la laissa s'installer sur l'un des fauteuils avant de faire de même. Le salon était une grande salle décorée avec élégance, mélangeant des meubles confortables de créatures et des couleurs apaisantes. Cela faisait du salon, un lieu agréable et propice à la détente. D'ailleurs, il n'était pas rare de voir des clients qui s'y attardaient avant d'aller manger ou de monter jusqu'à leurs chambres. Au fond de la pièce, il y avait un feu à l'ancienne qui donnait une douce chaleur quand l'hiver s'installait dans la région. C'était agréable. Petit, il se souvenait qu'il venait goûter ici quand il attendait son père. A présent, cela faisait aussi parti de ses souvenirs. Ces pauses avec son paternel lui manquaient. Et il avait bien du mal à croire que cela faisait maintenant deux ans qu'il était mort. Il avait à nouveau posé ses yeux sur elle. Il ne savait pas trop à quoi s'attendre. Est-ce qu'elle avait un problème ? Il ne pensait pas une seule seconde qu'elle voulait parler de leur passé. Après tout, il était derrière eux et ce n'était pas  le genre d'Alexander de fouiller dans ses souvenirs, qui au final, ne restaient que des souvenirs. Alors que le silence planait, il reprit la parole. « Je n'ai pas trop le temps là, donc si tu as quelque chose d'important à dire, fais-le maintenant. Que je puisse reprendre mon poste . » Il n'y avait aucune méchanceté dans ses mots, il voulait juste qu'elle parle et qu'ils puissent reprendre leur vie, chacun de leur côté. Et lui, son service. Parce que pour la jeune femme, il était clair qu'elle, elle avait fini son service puisqu'elle avait troqué son uniforme de femme de chambre pour une tenue plus décontractée.

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Lun 23 Juil - 17:52 }

Sans aucune surprise, j’essuyais un refus. Et à vrai dire, je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer tant cela me semblait évident que son poste de réceptionniste n’était pas le seul motif qui le dissuadait de m’accorder une brève entrevue. J’en voulais pour preuve le regard qu’il m’échangeait. Il était, à lui seul, criant de vérité. Alexander n’avait clairement pas l’intention de renouer avec moi, ne fut-ce que quelques minutes, et son poste l’arrangeait bien. Qu’il en soit-ainsi. Pensais-je alors avec une pointe d'amertume. Nous deux nous resterions sur notre malentendu d’antan ; et nos routes ne se croiseraient qu’à quelques occasions. Du moins, s’il se risquait à nouveau à traîner du côté du service d’étage en me sachant possiblement en poste. Sinon, je croyais bien que tout ceci n’était qu’un éphémère interlude désagréable, autant pour lui que pour moi-même. Ce qui n’allait pas m’empêcher toutefois de faire preuve, comme lui à mon encontre, d’une certaine politesse, jusqu’à ce que son collègue intervienne à son tour. Selon ces dires, il pouvait s’occuper seul du desk durant cinq minutes. C’était là un geste réellement généreux de sa part mais, au regard qui suivit d’Alexander, je compris immédiatement qu’il aurait préféré qu’il se taise en lieu et place de se dévouer ainsi à accéder à ma requête. Je retins donc un petit rire amer, prête à tourner les talons pour le laisser tranquille. Après tout, étais-ce réellement nécessaire qu’il me méprise autant ? J’en doutais. Certes mon comportement à son égard n’avait pas été des plus sympathiques du temps où nous partagions une amitié forte mais… j’étais une adolescente puérile, stupide. Le temps m’avait changé et il ne lui coûtait rien de le constater par le biais de sincères excuses tardives. Acceptant finalement, à contre coeur, de m’accorder une audience. Alexander m’invita à passer au salon. Sans un mot, j’en prie la direction en m’assurant d’un rapide coup-d’oeil dans mon dos qu’il me suivait bien comme convenu. Une fois que j’y fus, je pris place sur l’un des immenses canapés s’y trouvant, laissant à mon ex-ami le temps de confortablement s’installer également. L’occasion pour moi de découvrir les changements qu’avaient opérés les années sur sa personne. Très discrets, soit-dit-en-passant. Il restait l’adolescent qui faisait chaviré mon coeur à l’âge de seize ans, en plus adulte néanmoins. On sentait rapidement qu’il était devenu presque un homme, ne serait-ce que par son comportement, et j’étais heureuse d’avoir la chance de le découvrir ainsi. Je ne prétend pas qu’il m’arrivait fréquemment de songer à lui mais… je l’avoue, à l’occasion, de temps en temps, je m’interrogeais sur son devenir. Avait-il trouvé une fille parfaite pour lui ? Poursuivait-il ses études de journalisme ? Je l’ignorais. Et à sa manière de me presser de parler, je compris que je n’étais pas à l’aube d’en obtenir les réponses. Acquiesçant quelque peu du visage, je déclarais. « Eeeuuh… Oui. Tout de suite. » Je n’aimais pas l’idée de devoir m’exprimer avec un tel sentiment d’impatience émanant de lui mais… avais-je d’autres options ? Non. Alors, contrainte à saisir cette unique chance que m’offrait la vie de m’excuser, je me lançais, sans savoir toutefois si les mots qui sortiraient de ma bouche seraient les plus adéquats aux émotions que je tenterais d’exprimer. « Je sais que je m’y prends très tard et que tu as certainement dû passé à toute autre chose depuis le temps mais… je tiens à m’excuser pour le comportement que j’ai eu à ton égard, le dernier soir où nous nous sommes vus dans cet hôtel. » Je marquais une très courte pause. « Les choses qui ont été dites au téléphone à ton encontre étaient totalement fausses et… Je m’en veux d’avoir  chercher bêtement à impressionner une fille de mon lycée, en lui laissant entendre que moi aussi je me jouais des garçons comme toi. Sur le moment, je n’ai pas réellement prit conscience de la gravité de mon acte. C’est uniquement lorsque je t’ai vu partir que j’ai compris que j’avais commis une grave erreur. J’aurais bien voulu te rattraper pour dissiper ce malentendu et t’avouer au contraire à quel point je t’aimais mais… j’ai manqué de courage et j’ai préféré me dire que te perdre avait été la meilleure punition que je pouvais avoir pour ma stupidité. » Je marquais une nouvelle pause. « Je n’attends pas que tu me pardonnes ni même que tu me comprennes. Je tenais juste à rétablir la vérité et que tu saches que je n’avais jamais eu l’intention de profiter de ta personne pour ta valeur financière. Au contraire. Tu étais un garçon parfaitement adorable dont j’appréciais sincèrement la compagnie et… j’aurais aimé que les choses évoluent tout autrement entre nous. » Je souriais, sincère, me levant déjà du canapé. « Voilà. Sur ce, je vais te laisser retourner à ton travail. Je m’en voudrais que tu perdes ton poste aujourd’hui à cause de moi. Merci d’avoir prit le temps de m’écouter et… Et je te souhaite beaucoup de bonheur pour la suite. » J’amorçais déjà un geste de départ, ne m’attendant pas à ce qu’il veuille rebondir sur mes excuses tardives. Cependant, il en avait totalement le temps s’il le désirait. Il suffisait d’un mot, d’un geste, et toute mon attention lui était à nouveau acquise.

@Alexander Caldwell
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Lun 23 Juil - 21:40 }

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Il avait gardé ses yeux sur elle alors qu'elle s'enfonçait dans le fauteuil sur lequel elle avait pris place. C'était étrange de la revoir ici, dans ce décor. Il y a des années, c'était leur point de repère quand ils devaient se donner rendez-vous en ville. Alexander disant que ses parents travaillaient dans le coin, c'était plus pratique. Il ne lui avait jamais dit que ses parents possédaient l'hôtel. Le premier d'une chaîne hôtelière à leur patronyme. C'était plus simple. Et puis, il se disait aussi que cela ne l'intéressait pas. Pour lui, à l'époque, tout ceci n'était pas très important. Enfin, il le croyait. Il l'appréciait pour ce qu'elle était. Pour son franc parler, pour ses idéaux, sa façon de penser, pour leurs passions en commun. C'était ça qui lui faisait du bien. Ça qui lui permettait de penser à autre chose alors que ses parents étaient de plus en plus accaparés par leur travail. Il se sentait seul. Les jumelles étaient toujours ensemble et sa mère collé à Froy. Lui, il avait trouvé une amie. Une amie naturelle, simple, bien loin de toutes les filles qu'il fréquentait alors. Des gamines superficielles, qui n'avaient souvent qu'une seule passion : le shopping de luxe. Avec Amélia c'était bien différent. Elle aimait le basket, elle aimait les artistes qui se produisaient au parc. C'était agréable pour lui, de laisser tomber le masque, de rire ou de parler sans réfléchir. Elle était son bout de liberté. Il pensait alors que la vie était plus simple avec elle. Sauf qu'il s'était trompé et qu'elle lui avait menti. Comme beaucoup de personnes qui l'entouraient, participant bon gré mal gré au jeu des apparences. Il s'était alors demandé s'il y avait eu des précédents... il ne se rappelait plus qu'elle lui avait demandé telle ou telle chose... Une fois, il lui avait offert des places pour un concert, pour son amie et elle. Parce que cela lui faisait plaisir et pas parce qu'il était obligé. Alors ces mots prononcés au téléphone l'avaient blessé. Même s'il était bien trop fier pour l'avouer, hier ou aujourd'hui. Mais oui, il avait été blessé dans son amour propre. Blessé de savoir que cette fille pour laquelle il s'était attaché, s'était joué de lui. C'était étrange à dire encore aujourd'hui, mais il était certain que si cela n'était pas arrivé, il ne serait pas le gars qui joue à présent avec la gente féminine. Il avait des relations sans lendemain, ne donnait aucun crédit aux sentiments et se gardait bien de donner tout espoir à l'une des filles qu'il lui arrivait de fréquenter. Il était incapable de faire à nouveau confiance à une demoiselle. Et pourtant, il avait fait de belles rencontres depuis Amélia. Mais cette dernière avait fermé son cœur à double tour et gardé la clé. Alors il s'amusait. Il était même parfois blessant. Mais il préférait blesser qu'être blessé en retour. Et puis vu la position de ses parents, les zéros sur son compte en banque, il ne savait jamais réellement si les filles s'intéressaient pour lui ou pour les avantages qu'il pouvait leur offrir. Il ne voulait pas revivre la même chose. Ce n'étaient donc pas des conditions favorables pour nouer n'importe quelle relation. Et jusqu'à maintenant, toutes ses relations amoureuses s'étaient terminées par sa faute. Il se disait que c'était mieux ainsi. Et puis, il n'avait pas trop le temps. Encore l'hôtel, ses études, ses heures au cabinet juridique, il n'avait que très peu de temps libre. Et en général, il préférait le passer avec ses potes.

Alexander avaient posé ses yeux sur la belle. Il l'écoutait alors qu'elle venait de prendre la parole. Il ne voulait pas laisser Justin trop longtemps. Histoire que ce dernier ne s'imagine quoique ce soit avec la jeune fille qui lui faisait face. Après, il savait qu'il allait avoir droit à des questions par la suite. Et à vrai dire, il préférait les éviter. L'étudiant fronça un peu les sourcils aux premiers mots de la brune. Elle s'excusait. Elle s'excusait pour ce qui s'était passé des années plus tôt. Il ne s'était pas attendu à ça. Bien qu'il y avait songé. Pour lui, cela faisait parti du passé alors pourquoi ressasser le passé qu'ils ne pouvaient de toute façon, pas changer. Alexander fut encore plus surpris quand elle lui avoua qu'elle l'aimait. Même s'il ne le montra pas, se gardant bien d'avoir un visage impassible. Elle l'aimait ? D'amour ? D'amitié ? Il resta un peu sans voix quand elle prit une nouvelle inspiration avant de poursuivre. Elle aurait voulu que les choses évoluent entre eux. Voilà, à nouveau il se sentait un peu perdu. Il gardait ses yeux noisettes sur elle, la laissant poursuivre bien qu'elle s'était levée du siège où elle s'était installée. Il avait donc fait la même chose. Il ne savait pas si elle était sincère et c'était là tout le problème depuis le début. Il avait cru la connaître à une époque mais il s'était trompé. « Comme tu l'as dis, c'est un peu tard pour revenir sur tout ça. Nous ne sommes plus des gosses et le temps a passé. C'était inutile de t'excuser. Tu penses que tu étais la première à vouloir profiter de moi ? Non. Mais à la différence des autres, c'est que toi, je te faisais confiance. » Il avait gardé ses yeux dans les siens. Pour la première fois depuis des années, il arrivait à dire ce qu'il avait sur le cœur. Même si ce n'était agréable, ni pour elle, ni pour lui. « Le souci, c'est que tout le monde cherche à s'impressionner. C'est pour ça que la ville empeste l'orgueil. Mais je croyais que tu étais différente, que tu avais plus de caractère. » Longtemps, il s'était dit qu'il aimerait être comme elle et faire taire les choses et ce qu'ils pensaient. « Et c'était pour ça aussi, que je n'ai jamais menti sur moi. Je voulais que tu m'apprécies pour ce que j'étais. » A cette époque, elle était comme une meilleure amie. En tout cas, cela y ressemblait beaucoup pour lui. Il avait l'impression qu'il pouvait tout lui dire. Et d'ailleurs, ce jour-là, il comptait lui donner son nom de famille. « Je voulais tout te dire parce que je pensais que tu m'acceptais comme j'étais. Et qu'il n'y avait aucun jeu d'apparences entre nous. Parce que tout ça ce n'était pas important. » Mais à croire qu'il ne pouvait pas aller à l'encontre des mœurs de cette société. « Mais au moins, cela a eu le mérite de me donner une leçon. De m'apprendre à ne pas nier ce que j'étais et surtout de m'accepter ainsi. » Il soupira doucement, se rendant compte du gâchis de toute cette histoire. « Tu m'as rendu service alors je ne peux pas t'en vouloir. Et si nous avions pu nous parler ce jour-là... » Parce qu'il voulait lui faire découvrir son monde et ne surtout rien lui cacher. « Je t'aurais invité ici pour goûter aux pâtisseries du restaurant mais surtout pour te faire découvrir mon univers. Là où je passais la plupart de mon temps... Parce que ce sont mes parents qui possèdent cet hôtel. » Il esquissa un sourire un peu amer. « Je ne risque pas de perdre mon poste. Je remplace simplement un ami. Parce que oui, je n'ai pas besoin de travailler pour avoir de l'argent sur mon compte... Mais j'aime bien rendre service. Alors ne t'en fais pas pour moi, ça va. » Il était un peu déçu, par lui, par elle, par ce qu'ils avaient gâché à cause de tout ce qui les entouraient. Il reprit ensuite le chemin de la réception avant de lâcher sans se retourner : « Les employés sortent par la sortie de derrière, ne l'oublie pas pour la prochaine fois. » Pour l'instant, il n'avait pas envie de faire perdurer cette conversation. Ils avaient besoin tous les deux de prendre un peu de recul et de digérer tout ça. Même si bizarrement, le fait qu'elle s'était expliquée l'avait quelque peu apaisé. Malgré tout, elle semblait avoir fermé ce chapitre. Tout comme lui... ou presque.  

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Mar 24 Juil - 3:29 }

Alexander me retint par la parole. Immédiatement, je me tournais en sa direction pour lui accorder toute mon attention. Comme je l’avais si bien souligné auparavant, mon ex-ami confirma qu’il était trop tard pour les excuses. Mieux, qu’elles étaient inutiles. Peut-être pour lui, je ne remettais pas cet état de fait en doute, mais pas pour moi. Ces excuses, elles étaient restées quelque part bien au fond de moi dans l’attente d’être prononcées quand le jour viendrait. Le jour étant venu, je me satisfaisais d’avoir eu enfin le comportement que j’aurais dû avoir ce fameux soir du mois de décembre deux mille douze. Désormais, lui seul détenait le pouvoir d’en faire ce qu’il voulait. Qu’il les accepte ou les ignore ne changerait de toute façon pas grand-chose à notre relation perdu depuis longtemps. Du moins, c’est ce que j’imaginais à l’amertume qu’il me semblait déceler dans l’intonation de sa voix. Particulièrement lorsqu’il pointa la différence entre moi et les autres personnes ayant eu, selon lui, l’ambition folle de vouloir profiter de sa fortune. Moi, il me faisait confiance me rappela-t-il. Là-dessus, je n’en doutais pas, et elle était partagé cette confiance j’ajouterais même. Cependant, je n’appréciais que très peu qu’il m’associe à ce genre d’individu ; surtout après le discours que je venais de lui tenir. Certes, je n’avais pas été dans le détail de mon tempérament, ni de mon relationnel avec lui, mais j’estimais en avoir suffisamment dit pour qu’il fasse la part des choses. D’autant plus que je n’avais jamais formulé une quelconque demande engendrant une dépense, à l’époque où nous étions amis. Les seules choses qu’il m’avait offerte étaient des billets de concert pour moi et une copine, il me semble ; et si ma mémoire est bonne, il nous les avait procuré de bon coeur alors… Je ne saisissais pas réellement sur quel moment il se basait pour me traiter indirectement de profiteuse. Enfin, peu importait. Six années l’avait convaincue que je n’étais qu’une garce avide de grosse fortune ; ce n’était pas en cinq minutes que j’allais parvenir à le convaincre du contraire. D’autant plus que le meilleur restait à venir. Alexander m’apprenait sa vision de moi à l’époque. Celle d’une fille ayant du caractère, se fichant des apparences. C’était flatteur comme totalement vrai. Oui j’avais du caractère, même bien moins qu’à cet instant précis de mon existence mais… Je n’ai jamais prétendu ne pas être atteinte par l’image que je renvoyais de moi ? Au contraire. Comme toute adolescente normalement constituée, je faisais excessivement attention à l’opinion que l’on se faisait de moi. Ce qui est normal. Certes, pas en sa présence, je le concède volontiers. Mais comme tout habitants de cette ville empestant l’orgueil, pour ne citer que ces propos précédents, je soignais mon image pour me faire une place. Quant au fait qu’il ne m’avait jamais menti, je pouvais argumenter que c’était également mon cas. Ce que je fis, même si ma remarque se retrouva broyée dans le flot de son monologue. « Je ne t’ai jamais menti. » Tout du moins, ce n’était pas réellement du mensonge. C’était ce que j’appellerais plutôt du mensonge par omission, parce que ce n’est jamais évident de dire ses sentiments à un garçon quelque soit son âge. Si j’y étais parvenu l’instant d’avant, ce n’était que parce qu’il ne me semblait plus qu’être de lointain souvenir sinon, le cas échéant, je peux vous assurez que j’aurais encore volontiers garder sous silence cette partie de mon discours. D’ailleurs, en l’écoutant, je m’interrogeais sur l’importance qu’avait eu cet aveu finalement. Alexander me parlait comme si il ne l’avait pas entendu ou, pire encore, ne l’avait pas compris. J’entendais des reproches qui me semblait hors de propos. Un manque de tolérance vis-à-vis de sa personne, un manque de naturelle dans notre relation. Si réellement je ne l’avais jamais accepté tel qu’il était dans son entièreté, aurais-je put en être amoureuse ? Non. Si réellement nos rapports n’avaient été qu’un vulgaire jeu d’apparence, aurais-je pu pleurer sa perte ? Non. Alexander se faisait une conclusion fausse de la personne que j’avais été, et j’encaissais les remontrances en serrant quelque peu les mâchoires. Il valait mieux pour nous que je conserve mon calme, au risque de lui enseignait involontairement une nouvelle leçon. Celle de ne pas faire preuve d’une mauvaise foi aussi éhontée face à une jeune femme ayant fait elle-même le pas de s’excuser des erreurs du passé. « Je suis ravie pour toi, Alexander. » Soufflais-je quelque peu agacée, d’une voix qui se voulait pourtant parfaitement neutre. Car c’était vrai. J’étais enchantée qu’il s’assume tel qu’il était depuis ce fameux soir de décembre deux mille douze. D’ailleurs, je pensais que tout le monde sur cette planète devrait suivre son exemple, y compris moi. Seulement, l’aspect positif à cette histoire me laissait un profond arrière-goût d’amertume. Je ne tenais pas à obtenir une forme de gratitude à la place d’une rancoeur, pour ce comportement que je ne cautionnais toujours pas du haut de mes vingt-et-un ans ! Qu’importe. C’était là encore une preuve irréfutable que la vie était d’une ironie sans borne. Soupirant quelque peu, je découvrais avec un regret certain ce que j’avais manqué par absence de courage. Une dégustation de pâtisseries dans ce même hôtel pour découvrir son univers, là où il passait la plupart de son temps, puisque c’était ses parents qui possédaient cet hôtel, et… […] Attendez. Ses parents ?! Je pensais avoir mal entendu mais, à l’aveu qu’il travaillait ici uniquement pour remplacer un ami, je compris que j’avais très bien perçu l’information. Je travaillais pour lui. Il était devenu, assez ironiquement une fois encore, mon patron. C’était hallucinant ! Tant que je manquais de tomber assise sur le canapé, tellement l’information me sciait les jambes en deux. « Tu m’étonnes. » Murmurais-je sarcastique au fait qu’il allait bien, qu’il n’avait pas besoin de travailler pour avoir de l’argent à la banque. C’était clair qu’être fils à papa cela aidait à mener la vie belle, et que c’était toujours mieux qu’un garçon ambitieux souhaitant poursuivre sa propre voie. Je contenais un rire amère, préférant ne rien dire qui pourrait motiver un licenciement immédiat. Mettant un terme à son monologue, Alexander reprit le chemin de la réception sans plus un regard à mon encontre. Cependant, il n’omit pas de me rappeler où se trouvait la sortie des employés dans la foulée. Comme si je l’ignorais tiens, imbécile. Grommelais-je intérieurement, désormais rendu furieuse, tandis que je le regardais s’éloigner. Et dire que j’avais tenu à m’excuser auprès de cet individu. J’en venais à le regretter. Alexander n’était plus le garçon avec qui j’appréciais passer du temps au détriment de mon propre jumeau, non. Alexander était devenu comme tout ces hommes riches que mes parents méprisaient, hautain, exécrable. Sans me l’expliquer, une partie de moi s’en sentie terriblement affectée. Tournant les talons l’instant d’après, je quittais dès lors l’hôtel par la sortie arrière du bâtiment, avant de regagner mon domicile. A ce moment précis j’en étais intimement convaincu : plus jamais nos routes ne se croiseraient. Plus jamais.

@Alexander Caldwell
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Mar 24 Juil - 21:13 }

≈ ≈ ≈
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Le temps s'était écoulé comme les grains d'un sablier. Et à vrai dire, il avait tiré un trait sur ce qui s'était passé eux. Il n'avait pas envie de revenir là dessus. Elle lui avait donné des explications mais est-ce qu'il pouvait la croire ? Il n'en savait rien. Il pourrait. Elle lui disait qu'elle n'avait pas menti. Mais avec tout ce qui s'était passé, il aurait toujours un doute. Alors peu importait ce qu'elle allait dire ou faire, cela n'allait rien changer au final. Mais au moins, les choses étaient claires entre eux. Ils n'avaient plus besoin de discussion. Sauf si l'avenir les remettait à nouveau sur le chemin l'un de l'autre. A voir. En tout cas, Alexander ne s'était pas éternisé. Et même s'il ne risquait pas de perdre ce boulot, il n'avait pas l'intention de manquer à une promesse. Alors, il s'était à nouveau dirigé vers la réception. Il lui restait encore une bonne heure avant de pouvoir rentrer chez lui. Cela allait passer vite. Même si vers les sept heures du matin, les clients commençaient à arriver, à réclamer la clef de leurs chambres, ou à les redonner à la réception. Le chassée-croisée habituel dans un hôtel. Et ce n'était que vers sept heures trente,  après avoir été relevé par le shift de jour, qu'Alexander avait pu rentrer chez lui. Et malgré une journée chargée, Il n'avait cessé de penser à la jeune femme. A croire que tout ça n'était pas vraiment de l'histoire ancienne comme il l'aurait voulu. Cela l'agaçait. Heureusement, le reste de la semaine avait été aussi chargée. Alors il n'avait pas vraiment eu le temps de songer à la belle. Darren avait proposé un voyage pour les « jeunes » du cabinet. Il ne pensait pas que c'était indispensable. Après tout, ils se connaissaient tous depuis des années. Mais bon apparemment, c'était bien pour entretenir de bonnes relations. Et puis, la destination était ensoleillée, ce qui n'avait rien gâché. Donc il avait réussi à mettre tout ça dans un coin de sa tête. Et le samedi suivant, au lieu de remplacer une fois de plus, Justin, il avait pu profiter de sa soirée. Alexander pensait passer une bonne soirée. Cela lui manquait ce genre de moment. Il passait plus de temps à bosser, qu'à profiter de son temps libre. Et avec les examens prochains, il savait que cela n'allait pas s'arranger. Alors ce soir, il voulait profiter.

La soirée était déjà bien avancée quand il s'était éclipsé sur la terrasse pour fumer une cigarette. Une mauvaise habitude qu'il avait pris en commençant à bosser au cabinet. Enfin, heureusement, il ne fumait pas non plus quinze cigarettes par jour. Et tant mieux. De plus, il ne fumait qu'en soirée. Il savait que sa mère serait contrariée à le savoir une clope au bec. Alors il évitait ça. Mais ce soir, il en avait allumé une, histoire de prendre l'air à l'extérieur et d'être un peu au calme. Sa journée avait été compliquée. Il avait eu une de ses conversations avec sa mère, de ces conversations qu'il avait envie de couper court. Seulement, elle avait eu besoin d'elle afin de regarder quelques contrats. Ce qu'il avait fait. Après près de quatre ans de droit, Alexander était rodé à ce genre de papiers. Et puis cela aidait sa mère. Il le faisait souvent depuis la mort de son père. Cela soulageait sa mère et ils pouvaient passer un peu de temps ensemble. Sauf que voilà, depuis quelques années, ils s'étaient pas mal éloignés tous les deux. Ou alors c'était peut-être lui qui au final, ne faisait plus trop d'effort avec sa mère. Même s'il se montrait présent depuis la mort de son père. Peut-être fallait-il un peu de temps pour qu'ils retrouvent une complicité. Donc voilà, on ne pouvait pas dire que la fin de journée s'était bien passée. Alexander avait passé son temps à éviter les questions de sa mère. Maintenant il pouvait se poser et cela faisait du bien. Vraiment. Il avait l'impression qu'elle voulait rattraper le retard dans leur relation, pendant ces deux dernières années. Il venait de prendre une gorgée de sa coupe de champagne quand il posa ses yeux sur l'intérieur de l'appartement où des cris lui parvenaient. La fête battait son plein et lui, il se disait qu'il serait peut-être temps de rentrer chez lui. Il était crevé. Et peut-être qu'il devrait arrêter avec la boisson. Surtout qu'il n'avait quasiment rien mangé le midi. Et qu'il en était à sa troisième coupes de bulles. Il reposa donc la flûte sur la petite table basse qui se trouvait à côté de lui. Il s'était accoudé à la rambarde de la terrasse. Heureusement, il était tranquille ici. L'effervescence restait cloisonnée à l'intérieur de l'appartement. Et cela lui allait. Quelques fêtards venaient parfois sur la terrasse mais ils ne restaient pas longtemps. Tant mieux, il ne voulait pas être emmerdé. A vrai dire, il voulait finir sa coupe et sa clope avant de quitter les lieux. Même si ses amis étaient entrain de s'amuser. Lui, il avait encore l'esprit ailleurs. Il n'avait qu'une envie, dormir. Rien ne le retenait. Rien. C'était ce qu'il croyait. Quand ses yeux noisettes se posèrent sur une silhouette familière. A nouveau, il était surprit de la voir là, surtout avec ce type qu'il ne reconnaissait pas. Son frère ? Il lui semblait que la belle lui avait dit qu'elle avait un jumeau. Sauf que ce garçon ne lui ressemblait pas. Un petit-ami ? Possible. Après tout, elle avait du en profiter comme lui-même l'avait fait. Alors il ne pouvait pas être plus surpris que ça. Non, ce qui le surprenait un peu. C'était ce sentiment perfide qui s'insinuait ainsi... Un sentiment qu'il n'avait encore jamais connu. Qui parcourait son échine et tiraillait son cœur endormi. Il ne savait pas encore comment traduire tout ça. Ce qu'il savait, c'était que cela ne lui plaisait pas. Alexander s'était détourné. Il n'avait pas envie de lui gâcher la soirée. Surtout que la dernière fois où ils s'étaient vus, le ton avait été donné. Là, il la laissé profiter de la soirée. Si elle était ici, c'était pour s'amuser. Bref, il prit une nouvelle gorgée de sa coupe, se disant qu'il allait s'éclipsait et laisser les amoureux ensemble. Il n'était pas du genre à tenir la chandelle. Au contraire. Et surtout pas avec elle. Et comme il avait l'impression de gêner, Alexander ne pouvait s'empêcher de rassurer le couple. « Ne vous occupez pas de moi, je ne reste pas. »

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Mer 25 Juil - 0:04 }

Une heure plus tôt.
« Abandonne, Rory. Je t’ai dis que je ne tenais pas à aller à cette soirée, et je n’irais pas. » Une heure que mon jumeau insistait pour que je l’accompagne à cette fête, où une jeune riche héritière l’avait convié, et il était hors de question que je cède. Je ne voulais plus me mélanger à la haute société de cette ville, définitivement. « Mais pourquoi ?? » Pourquoi ? La question était rudement bien posé, tiens. « Parce que ces gens là sont tous pourris jusqu’à la moelle. Maman avait bien raison de nous dissuader de nous mêler à eux. » « C’est contradictoire venant d’une fille qui a plaqué son job dans un fast-food des bas quartiers pour travailler dans une grande chaine d’hôtel étoilée. » Je soupirais profondément. Rory ne comprenait définitivement pas la différence entre être leur bonne à tout faire, et faire la fête en leur compagnie. « Ça n’a rien à voir. Je passe derrière eux pour nettoyer leurs suites, pas pour partager un verre en leur déplaisante compagnie. » J’appuyais sur le mot ‘déplaisante’, consciente que je faisais référence à une unique personne : Alexander. Il faut dire que je n’avais toujours pas totalement digéré notre conversation datant de la semaine d’avant celle-ci. Lui, mon patron ? C’était autant désagréable que respirer à plein poumon la fumée d’un cigare. Cela me brulait les poumons à chaque inspiration, me donnant l’impression effroyable de travailler dans un lieu toxique pour ma santé. Du moins, c’est ce que je me convainquais pour ne pas admettre que ce qui me dérangeait était surtout le changement radical d’attitude d’Alexander. C’était bien simple, je ne le reconnaissais plus. Et cela allait jusqu’à l’idée que celui que j’avais aimé n’avait existé autrement que dans mon esprit. Cette pensée me rendait encore plus exécrable au possible, au grand dam de Rory qui ne comprenait pas pourquoi j’étais si contrariée ces derniers temps. « Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de ma soeur ?! » M’interrogea tout d’un coup Rory, un regard suspicieux plongé dans le mien. « Quoi ? » « Ma soeur est une fille adorable, aimant le monde entier, je veux que vous me la rendiez ! » Je le bousculais en riant quelque peu. « Tu es stupide Rory. » Lui reprochais-je, bien amusé par cette éventualité qu’un extraterrestre aurait pu prendre ma place. « Je suis surtout sérieux, Amy ! Depuis quelques jours, tu es d’humeur grincheuse ! Dès que les informations parlent d’une personne riche, tu insultes la télévision à tout va ! Et se soir, alors que je te propose enfin de sortir dans une fête susceptible d’élever le niveau de celles que l’on côtoie tout les trois mois - si ce n’est pas plus, tu m’envoies promener en insultant les gens qui s’y trouveront ! Il y a sérieusement un truc qui ne tourne pas rond chez toi et le plus plausible m’apparaît comme une lobotomisation ! » « On dit lobotomie. » « Peu importe. Tu n’es pas ma soeur ! » Je soupirais fortement, n’appréciant pas qu’il me destitue de ce rôle qui me tenait très à coeur. Mon jumeau, c’était toute ma vie. Sans lui, je savais que je pourrais mourir de désespoir. « Je ne te trouve pas amusant. » Lui fis-je très sérieusement, quelque peu affectée par la violence sous-jacente de ces dernières paroles. « Il ne tient qu’à toi de me prouver que tu es bien mon autre moitié si vraiment je me trompe alors. » Sa détermination ne pouvait être feinte. Il voulait absolument que j’agisse comme il me connaissait depuis le tout premier jour, et lui refusait cela me serait autant douloureux qu’à lui-même. Par conséquent, à contrecoeur, j’acceptais.  « Okay. J’accepte d’aller à cette soirée avec toi mais à une condition. » J’établissais mes règles avant d’être réduite à tenir la chandelle entre lui et son dernier flirt en date. « Laquelle ? » « Si je m’ennuie, j’ai l’autorisation de partir. » Il soupira brièvement. Je savais pertinemment que mon jumeau n’aimait pas être seul aux soirées mais, c’était ça, où il manquait peut-être l’occasion d’emballer cette richarde. « Marché conclu. Mais j’impose un délai d’une heure, pour que tu ai réellement eu le temps d’affirmer que tu t’ennuies. » Il me tendait la main en signe de pacte. Je regardais celle=ci avec une certaine hésitation. Une heure, c’est relativement long lorsque nous sommes une plante du décor, non ? Finalement, après une négociation interne d’une minute, je serrais sa main en guise d’accord. A nous la soirée bourgeoise Comme le cantonnait si fièrement Rory.

A la soirée.
Comme je l’imaginais, mon frère m’avait délaissé pour roucouler avec sa dernière conquête, dès les premières minutes suivant notre arrivée. Et, désespérément seule, je servais de papier peint décoratif à cette soirée où personne ne prêtait réellement attention à mon existence. Il faut reconnaître que, physiquement, je ne me noyais pas dans la masse. Malheureusement. Je portais une robe blanche qui ne trompait pas sur sa provenance, une petite boutique de mon quartier, et mon attitude dénaturée avec celle des autres filles. Rendu lassée de cette situation, je surveillais à intervalle très court ma montre dans l’attente de ma délivrance, ce qui finit par attiré l’attention d’un jeune homme vêtu d’un costard. « Il semblerait que ton prince charmant soit en retard. » Déduisit-il en me proposant l’une des coupes de champagne qu’il tenait à la main. « Non. » Répondis-je en la prenant, pour ne pas lui être impoli. « Je ne voudrais juste pas partir trop tard. » Un mensonge, bien évidemment. Je n’allais pas m’afficher en lui avouant spontanément que j’attendais plus qu’impatiemment mon moment de délivrance pour rentrer chez moi. « Quelqu’un t’attends peut-être ? » M’interrogea-t-il, un sourire se voulant séducteur. « Pas vraiment. » Dis-je avec franchise. « Je me soucie surtout d’avoir mon compte de sommeil pour tenir debout demain à mon travail. » Cela pouvait être presque vrai puisqu’il se trouvait, justement, que le lendemain je travaillais très tôt à l’hôtel. « Tu travailles par passe-temps ? » Je retenais un rire. Il n’y avait bien que les riches pour croire qu’un boulot était une occupation évitant l’ennuie. « Non. Je travaille pour pouvoir me payer mes études. » Hé oui. Je n’étais pas de son monde, et cela suffit à l’encourager à me fuir comme la peste. « Excuse-moi, j’ai cru entendre un ami m’appelait. » Il mentait mal, et sa réaction fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase de mon impatience. Immédiatement, je me frayais un chemin dans la foule d’invité en quête de mon jumeau. Je partais, quoi que nous avions convenus à l’appartement. Le trouvant dans un couloir à l’abri des regards, la bouche collée à celle de sa conquête, je l’interpellais sans hésitation. « Rory ! » Instantanément, leurs lèvres se détachèrent pour m’observer les yeux ronds. « Amy ? Quelque chose ne va pas ? » S’inquiéta t-il dans l’instant. « Je m’en vais. » Annonçais-je sans passer par quatre chemins. « Cette fête est sans intérêt et… » « C’est qui cette fille pour dire que ma fête est sans intérêt ? Tu l’as connais ? C’est ta copine ? » Zut. Je venais de vexer l’hôtesse des lieux, visiblement. « C’est ma jumelle. » « Ta jumelle ? tu te fous de moi Rory ! Elle ne te ressemble même pas cette fille ! » « Nous sommes faux-jumeaux ! » Crus-je bon d’intervenir pour rattraper la situation, à tort. « Toi je ne t’ai pas sonnée la greluche ! » « Ne parle pas comme ça à ma soeur ! » Intervint Rory avec fureur, finissant de vexer sa potentielle partenaire de jeux coquins. « Tu sais quoi ? Tu peux m’oublier, car nous deux c’est terminé. » Elle tourna les talons à ces mots. Immédiatement, je me sentis désolé pour mon frère qui me rejoignit le sourire aux lèvres. « T’en fais pas. Ce n’est pas grave. » Me rassura-t-il en posant ses mains sur mes bras. « Ce n’était pas sérieux entre nous, juste sexuel. » « Je me passerais bien de ce genre de détail, Rory. » Ronchonnais-je sur le ton de l’amusement. « Maiiiis. Je ne t’ai encore rien dit ! » S’offusqua-t-il dans la même intonation, ne manquant pas de nous faire rire aux éclats. « Et si on rentrait maintenant ? » Suggéra-t-il avec douceur. « Non. » Déclinais-je doucement en hochant de la tête. « Le départ pour motif d’ennuie était fixé à… » Je regardais rapidement ma montre « Dans vingt-cinq minutes. Nous ne partirons qu’à ce moment là si la situation ne s’est pas améliorée. » Bien que surpris, mon frère accepta. Cependant, avant de se mêler aux autres, il m’exprima un besoin de s’aérer sur la terrasse. J’acceptais donc de l’accompagner en enroulant mon bras à celui qu’il m’offrait. Lorsque nous y furent, je respirais profondément l’air marin nous venant du large, tout au lointain. Mon frère se montrait bien plus bavard que moi, et je dois admettre que cela m’arrangeait bien tant je pensais étrangement à Alexander. Je l’imaginais à une soirée similaire quand, soudainement, mon regard perçu un garçon lui ressemblant de dos. Promptement, je me figée, attisant la curiosité de mon jumeau. « Un soucis ? » « Euh… » Pas le temps d’en dire d’avantage que Alexander intervint à ma place, nous assurant que nous ne devrions pas nous déranger pour lui puisqu’il partait. « Mais tu ne nous déranges pas. » Lui répliqua spontanément mon frère, tout en riant. « La terrasse est bien assez grande pour trois personnes ! » Je doutais que le retenir soit une bonne idée. Seulement, je ne me voyais pas prendre mon jumeau en aparté pour lui expliquer qui était ce jeune homme, et pourquoi il me fuyait comme la peste. « Toi aussi tu t’ennuies ? » L’interrogea-t-il pour lancer la conversation. « Nous, on a instauré une sorte de couvre-feu avant de venir. Si d’en moins de vingt minutes on s’ennuie toujours autant, on quittera cette soirée. » Je n’étais pas certaine que cela intéressait le richissime Alexander Caldwell. « Laisse-le tranquille avec ça, tu veux ? Tu vois bien qu’il a envie de partir ! » Dis-je discrètement à mon jumeau, pour l’interrompre dans sa diarrhée verbale. « Dis-plutôt que c’est toi qui est pressée qu’on s’éclipse tout les deux… beauté. » Me taquina Rory d’une voix suave, pour jouer les séducteurs devant celui qui lui était inconnu. « C’est ça, allez viens par là. » Je l’entrainais à distance, sous ses protestations. Si Alexander devait partir, qu’il parte vite, car le moulin à parole qui me servait de jumeau ne tarderait pas à revenir à la charge.

Tenue de Amelia : vu de face ; vu de dos.

@Alexander Caldwell
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Mer 25 Juil - 20:16 }

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Il s'était posé sur cette terrasse, parce qu'il pensait être tranquille. En général, ce n'était pas la partie préférée d'une baraque pour les fêtards. Alors il s'y éclipsait de temps en temps. Quand la soirée n'était plus aussi agréable à son goût. Et là, c'était le cas. En plus, ce qui ne gâchait rien, c'était la vue sur la plage juste en face. Il ne se lassait pas de ce genre de paysage. Quand il était gosse, sa grand-mère lui disait souvent qu'il était un enfant de l'océan. Parce qu'il adorait y passer son temps. Et comme ses grands-parents avaient une maison au bord de l'eau, la plage était devenue une seconde maison. Parfois il regrettait ses vacances qu'il passait en famille. Aujourd'hui, tout le monde se dispersait dès les beaux jours. Et puis il fallait admettre que les vacances se faisaient plutôt rares elles-aussi. Donc retrouver un peu de ce paradis au quotidien lui plaisait bien. Une sorte de retour aux sources quand il en avait besoin. Et souvent depuis ces deux dernières années, il venait quelques minutes sur la plage, juste pour retrouver le calme. Souvent il se retrouvait seul, ce qui lui convenait. Après tout, il avait toujours été plus ou moins seul. Alors il ne prenait plus la solitude comme un fardeau. Ce soir, elle était une compagnie agréable avant que ce couple n'arrive sur les lieux. Et quel couple. Alexander n'avait pu s'empêcher d'esquisser un sourire en coin à cette ironie du sort qui semblait le poursuivre. C'était pas croyable. Il y avait une quarantaine d'invités, tous issus des meilleures familles. Enfin c'était ce qu'ils prétendaient tous. Ils étaient surtout tous imbus de leur personne, occupés à vanter leurs familles et ce qu'ils pouvaient s'offrir. Voilà pourquoi il évitait ces soirées. Et encore plus pourquoi il s'éclipsait dans un coin, le temps de profiter un peu quand même du champagne et de quelques rencontres. Aux paroles du mec, Alexander reposa les yeux sur le couple qui venait d’arriver. Bien assez grande pour trois personnes ? Non il ne le pensait pas. Au contraire, il avait l'impression que la terrasse était soudainement devenue bien trop exiguë à son goût. En plus, il n'était pas vraiment d'humeur à faire la causette. Sauf que finalement ce gars n'était pas si nul que ça. Ses paroles faisaient même sourire Alexander. « Ce n'est pas une mauvaise idée. J'aurais du faire pareil. » Mais un couvre-feu, il n'en avait jamais eu, même quand il était gosse. « Mais je pense que j'aurais retiré dix minutes à votre place . » Clairement, il ne se sentait pas plus à son aise ici que ce couple improbable. Il détonnait tous les deux dans ce décor, parmi ses fils et filles à papa qui ne jugeaient que sur les apparences. Le couple n'avait clairement pas accès aux bonnes adresses mode de la ville. C'était indiscutable. Pour des gens comme Alexander qui avaient grandi dans l'opulence et la haute société, c'était quelque chose qui se remarquait au premier coup d’œil. Et il espérait finalement qu'ils n'étaient pas ici tous les deux pour servir d'amusement à la compagnie. Son sourire s'était estompé à cette idée. Parce qu'il avait soudainement un mauvais pressentiment. Alors qu'il allait reprendre la parole, Victoria gagna à son tour la terrasse. Elle était l'archétype de la fille riche populaire et respectée. Une attitude hautaine, un sourire carnassier, de l'or à chaque doigt, et une robe haute couture, cela faisait des merveilles. Elle était très belle. Et l'héritier savait très bien que même sans ce maquillage parfait, elle était toujours désirable. Malgré tout, autant l'extérieur était beau, autant l'intérieur était affreux. Victoria était le genre de femmes qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Qui était capable de tout pour parvenir à ses fins. Ce qu'elle voulait. Elle l'obtenait toujours. Sauf avec Alexander. Avec le temps, elle avait fini par s’habituer à ce jeu du chat et de la souris. Elle avait abandonné l'idée d'être avec lui de façon plus officiel. L'étudiant n'avait jamais caché son envie de garder sa liberté mais cela lui convenait. Cela leur convenait à tous les deux. Ils se voyaient quand ils en avaient envie. Sans être enchaînés ou devoir quoique ce soit à l'autre.

« Alex !» S'exclama cette dernière en voyant l'étudiant près de la rambarde. Elle lui fit un sourire enjôleur après avoir posé les yeux sur le couple avec un certain mépris. Elle s'approcha de lui, faisant claquer ses hauts talons sur le marbre de la terrasse. « Je te cherchais partout. » Elle posa la main sur le bras d'Alexander avait de déposer ses lèvres rosées sur son cou. Elle l'embrassa tout en lui murmurant discrètement quelques mots près de son oreille. « Nos invités surprises sont arrivés, on va pouvoir s'amuser. » Les yeux de l'étudiant étaient restés quant à eux posés sur le couple pendant cet interlude. Ces derniers étaient témoins d'une scène sans vraiment le vouloir. Puis la jeune femme se redressa. « Je te retrouve à l'intérieur, ne tarde pas. » Déclara-t-elle en tournant les talons. Alexander resta un instant silencieux après le départ de Victoria. Il finit par écraser sa cigarette dans le cendrier posé sur la table basse. Il reprit ensuite sa flûte en main avant de boire le restant de pétillant. Il pourrait très bien s'en aller. Il pourrait fermer les yeux. Il pourrait taire sa conscience et ses principes. Après tout, il ne lui devait plus rien du tout. « Je crois que je vais faire comme vous et m'en aller. » Finit-il par dire alors qu'il se redressait à son tour. Il n'avait pas envie de rester. Et finalement, il ne voulait pas non plus qu'ils restent tous les deux. Que ce soit elle, ou lui, tous les deux. Malgré ce que pouvait penser Amélia, Alexander avait encore quelques principes. Ce n'était que sa relation avec les autres et surtout les femmes qui avaient changé. Il n'aimait toujours pas qu'on joue avec les autres. Il ne pouvait pas partir et les laisser ici tous les deux en sachant très bien ce qui allait se passer dans les minutes à venir. Et à vrai dire, s'il avait su dès le départ, il ne serait pas venu. Il ne cautionnait pas tout ça. Brad se pointa à son tour sur la terrasse. Décidément, tout le monde avait envie qu'il participe à cette mascarade. « Hey ! Qu'est-ce que tu fous ? On t'attend. » Alexander connaissait Braden depuis qu'il était entré à la fac, presque quatre ans plus tôt. Il n'était pas méchant, foncièrement. Il était plutôt du genre à se laisser faire et à suivre le mouvement. Il avait du mal à prendre des décisions. Ne sachant jamais si ce qu'il faisait était bien ou pas. Il avait toujours besoin de l'aval des autres. Il n'était pas méchant, mai trop manipulable au final. Tout le contraire d'Alexander. C'était peut-être pour ça que Braden collait souvent l'étudiant. Alexander arrivait à le tempérer quand il partait un peu trop loin. « Désolé, je rentre. Mais je suis torché alors on va me reconduire. » Ce qui n'était pas totalement faux. Alexander avait bu plus que la limite autorisée pour la conduite d'un véhicule. Et il savait ce qu'il encourait s'il prenait le volant. Il faisait du droit. Les lois, cela le connaissait. Et il savait ce qu'il risquait s'il repartait au volant de sa voiture. Alexander tira ses clefs de voiture de sa poche et les lança au mec d'Amélia. « Tu peux ? » Demanda l'héritier en espérant sincèrement que ce gars avait le permis et qu'il n'allait pas défoncer sa R8 en sortant de sa place de parking. Puis voyant ça, Brad commença à s'énerver, comprenant ce que faisait son ami. « Non t'es sérieux ?! La fête ne fait que commencer. Allez, reste... » Bien sûr,  Alexander et Brad savaient très bien ce qu'il en était. Et l'étudiant se doutait aussi que son histoire n'allait pas amuser tout le monde. « Je te l'ai dis, je suis claqué. Et je bosse tôt au cabinet demain. » « Merde, sérieux... » Alexander haussa les épaules. « Tu vas t'en sortir sans moi. » Il lui fit une claque amical sur l'épaule avant d'avancer vers le couple. Le gars avait toujours les clés de son Audi en main. « Merci de me raccompagner. » Il garda ses yeux noisettes sur le couple qui n'avait pas bougé. Il espérait qu'il n'allait pas devoir négocier pour les faire quitter cette soirée. Puis il ajouta, plus bas pour qu'ils soient les seuls à entendre. « Je connais une autre fête plus sympa, dans la vallée. » Là où le jeu des apparences ne faisaient pas la loi. Alexander s'apprêtait à quitter la terrasse par la seconde baie vitrée avant de se retourner vers le couple. « Vous venez ? »

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Mer 25 Juil - 22:47 }

Finalement, je m’étais trompée au sujet d’Alexander. La remarque de mon frère ne semblait pas l’importuner plus que cela. Il ajouta même que ce n’était pas une mauvaise idée, qu’il aurait dû faire exactement la même chose. Or, selon lui, nous aurions dû ôter toutefois dix minutes au compteur. Je me demandais pourquoi. Etait-ce parce que nous n’appartenions pas à son univers qu’il nous conseillait cela ? C’était une probabilité que je n’excluais pas. Davantage lorsque je me rappelais avec quel mépris il m’avait adressé la parole la dernière fois à l’hôtel. Hautainement. Digne d’un patron qui n’appréciait pas que l’une de ses employées prenne des libertés pour lui parler. Pire encore : pour s’excuser d’une chose qu’il jugeait dépassé, oublié. Je pouvais très bien m’en assurer si je le désirais cela-dit, j’en avais parfaitement conscience, mais je n’y tenais pas. Je préférais éloigner mon jumeau de mon ex-ami pour lui offrir une issue de sortie. Quand soudainement, Rory l’interrogea avec une franchise le caractérisant bien. « Pourquoi dix minutes en moins ? Quelque chose de particulier risque de se produire après ce délai ? » L’idée seule le faisait rire, tant il la trouvait aberrante, mais ce n’était pas mon cas. Mon intuition me hurlait au contraire que mon jumeau n’avait peut-être pas si tort que cela de souligner le sujet. Particulièrement lorsque je vis le sourire d’Alexander s’estomper. Il savait quelque chose qu’il ne disait pas, volontairement ou non. Je devais savoir. Cependant, je n’eu pas l’opportunité de m’en assurer puisqu’une nouvelle personne fit irruption sur la terrasse. Immédiatement, nos regards se posèrent sur celle-ci. Spécifiquement le mien, je dois l’avouer. Je la dévisageais des pieds à la tête, la jugeant digne de se monde auquel Rory et moi ne ferions jamais partie. Quelque part au fond de moi, je l’enviais. Elle semblait si parfaite, si irréprochable. Elle possédait tous ce qu’Alexander était en droit d’exiger d’une femme et le constat était sans appel : jamais je ne pourrais rivaliser avec une personne de cette envergure. Le désirais-je ? Non. Surtout pas quand je remarquais son dédain à notre égard, Rory et moi. Qu’importe le rang social que nous occupions dans cette ville, nous étions des êtres humains. Qui plus est, des êtres humains ayant fait un effort tant sur la tenue vestimentaire que le comportement pour nous fondre dans ce décor où nous faisions immanquablement tâche. Nous méritions donc autant de respect qu’Alexander, qui eut le droit à un sourire bien plus chaleureux que le nôtre. Du moins, pouvais-je me convaincre qu’il était chaleureux se sourire ? Non, bien-sûr que non. Il était parfaitement digne d’une vulgaire salope le servant à tout beau mec croisant sa route, et ses intentions ne me méprenaient pas. Elle convoitait Alexander pour autre chose qu’un désir de faire un brun de causette sur la terrasse. L’idée m’était insupportable. À tel point que je me contenais de faire un esclandre, quand ses lèvres allèrent se glisser dans le cou de mon ex-ami. Ma mâchoire se contracta fortement devant se spectacle ridicule. Allaient-ils encore nous imposer longtemps cette mascarade ? Et lui, allait-il encore longtemps me narguer en nous observant sans ciller ? Fort heureusement, non. La richarde mit fin à ce début de préliminaire, pour ensuite rejoindre l’intérieur où elle l’attendait à ses dires. Je me retenais de l’encourager à la rejoindre, pour deux motifs. Le premier : la volonté de ne pas perdre mon emploi au sein de l’hôtel de ses parents, parce que Monsieur Caldwell aurait décidé de me faire payer mon impertinence sur cette terrasse ; le second : le besoin puéril de lui cacher que, contre toute attente, je me trouvais à éprouver une forme de jalousie grandissante quant à la relation qu’il entretenait avec cette fille à papa. Elle me faisait oublier tout ce qui nous entourait, d'ailleurs. Je ne songeais plus qu’à cela. Je les imaginais étroitement blottie dans un lit, peau contre peau, pour s’adonner à cette chose que je ne connaissais que dans la théorie. Inexplicablement, j’éprouvais même une forte envie de vomir tant les images me dégoûtaient. Ce ne fut que son annonce de sa volonté de partir, tout comme il était convenus que nous le fassions, qui vint mettre un terme à mon mal-être en une fraction de seconde. Avais-je mal interprétée la scène à laquelle j’avais assistée, impuissante ? Je l’espérais ardemment. Et cet espoir mit un terme à la douleur qui broyait mon coeur, étreignait ma gorge. Je me sentais à nouveau libre de respirer, de bouger, sans aucune entrave physique susceptible de me clouer sur place. Me caressant le bras avec tendresse, de son autre main libre, Rory me dévisagea avec une certaine inquiétude dans le regard. Il sentait tout émanant de moi, le vivant par répercussion de lui-même de part ce lien si rare qui nous unissait. Je ne pouvais donc pas prétendre que rien ne s’était effectivement produit biologiquement. D’un rapide échange de regard, tout lui devint limpide. Le garçon qui nous tenait compagnie ne m’était pas si étranger que je ne le laissais croire jusqu’à présent, et il l’observa avec un regard nouveau. Rien ne changeait d’apparence. Ses prunelles ne trahissaient aucune prise de conscience, aucune révélation. Il n’y avait que notre connexion de jumeau qui me permettait de sentir toute la bienveillance qu’il portait à Alexander, qu’il trouvait fort sympathique. Il n’avait aucune raison de penser autrement, soit-dit-en-passant. Je ne m’étais jamais montré très loquace à son sujet du temps où nous fréquentions. Par conséquent, son attitude était on ne peut plus normal. Un autre invité surgit à son tour, venant réclamer la présence d’Alexander à l’intérieur. « Décidément, quel succès. » Me glissa Rory à l’oreille, avec une pointe d’amusement. Effectivement. Alexander semblait être un garçon populaire au sein de cette soirée. Sa présence m’apparaissait même comme indispensable. Or, aux dires de mon ex-ami, se soir ils devraient se passer de lui. Il rentrait, c’était confirmé. Seulement, il était trop torché - pour ne citer que lui,  pour conduire. Il serait donc reconduit. Hm. D’accord, mais par qui ? Là fut la question qui me traversa l’esprit et à laquelle il répondit en jetant les clefs de son véhicule à mon jumeau. Il lui demandait ouvertement d’être son chauffeur. Autant dire que pour Rory, c’était un plaisir non dissimulé. Il rêvait depuis tout gamin de conduire une belle voiture alors… Vous pensez, une Audi, c’était presque comme un rêve qui se réalisait pour lui. « Bien sûr que je peux ! » Affirma-t-il avec enchantement, m’offrant un sourire extasié. « T’as vu ça ? Je vais conduire une Audi ! » Me confia-t-il à l’oreille, fou de bonheur. « Tu n’as pas trop bu au moins ? » M’informais-je en retour, sur le même ton, pendant qu’Alexander maintenait sa décision auprès de son ami. « Non. April m’a sauté à la bouche directement quand nous sommes arrivés alors… je n’ai pas eu le temps de boire tu penses bien. » J’acquiesçais, totalement confiante. Si mon jumeau me disait qu’il était sobre, je le croyais sur parole. D’autant plus que je savais à quel point le sexe était plus important que l’alcool à ses yeux. Sur ces bonnes paroles, Alexander le remercia d’avance de le raccompagner, avant de nous confier qu’il connaissait une fête plus sympa dans la vallée. Là, je m’étonnais de sa soudaine grande sympathie à notre égard. Avait-il été piqué par quelque chose ? C’était ce qui me semblait le plus plausible , alors qu’il se dirigeait déjà vers l’entrée de la résidence, prêt à quitter les lieux. Inutile qu’il nous demande si nous venions deux fois. Instantanément, mon frère m’entraîna en direction de la baie vitrée pour suivre le jeune héritier Caldwell  jusqu’à la sortie. Or, quelque chose m’interpella en chemin. L’ambiance. Elle n’était plus du tout comparable avec celle qu’il y avait encore quelques minutes auparavant. Elle me semblait… différente. Je ne savais dire en quel sens. Tout ce que je savais, c’était que mes tripes m’informaient d’une tournure anormale, voir presque malsaine à cette fête ; et que mon instinct me dictait de me stopper dans ma progression pour mettre un nom à mon ressentiment. « Pourquoi tu t’arrêtes ? » Me demanda alors mon frère, bien obligé de s’interrompre lui-même dans sa progression jusqu’à la voiture. « Amy ? » Insista-t-il face à mon silence, tandis que je dénouais nos bras pour observer au loin la foule des invités. Ils ne dansaient plus malgré la musique, ni ne parlaient en petit comité malgré les groupes inchangés d'ailleurs. Non. Ils étaient rassemblés en forme de cercle autour de quelque chose qui semblaient les divertir. « Qu’est-ce qui se passe ici ? » Fis-je à Alexander, auquel je lançais un regard rempli de toute l’incompréhension qui m’étreignait. « Qu’est-ce qui te pousse à quitter aussi vite ? Pourquoi tu nous as conseillé de partir dix minutes plus tôt ? » Je marquais une courte pause, ancrant plus longuement mon regard au sien. « A quel genre de petit jeu s’adonnent tes amis ? » Il pouvait prétendre ce qu’il voulait : qu’ils ne faisaient rien de bien méchant, ou encore que cela ne me concernait pas, que je ne démordrais pas de l'idée qu'il se jouait quelque chose de discutable. Tout ceci n’était pas normal à mon esprit. Du moins, n’était pas acceptable puisque j’ignorais totalement quels étaient les codes de normalité chez les étudiants bourgeois. « Tout ça ne nous regarde pas Amy. Allez viens, on s’en va. On va rejoindre la soirée dont il nous a parlé. » J’empêchais mon jumeau de se saisir de ma main, attendant une explication de la part d’Alexander. « Je ne partirais pas sans comprendre le pourquoi nous fuyons comme des voleurs par les autres pièces que celle de la soirée. » Déclarais-je avec détermination, provoquant le soupire de Rory. « On ne fuit pas, on quitte une fête où on s'emmerde. D'ailleurs, Tu peux me dire qu’est-ce que tu t'imagines encore ? C’est peut-être plus facile comme ça ? Tu nous voyais nous frayer un chemin parmi tous ces gens alors qu’il y a des pièces adjacentes désertées ?! Personnellement, j'aurais trouvé ça ridicule. » Peut-être bien. Pourquoi pas après tout. Et si c’était là la réelle motivation principale d’Alexander de nous faire détourner la salle de réception, alors je l’accepterais sans discussion. Cependant, je voulais en avoir SA confirmation. « Alex ? » Lui demandais-je aussitôt, doucement, me permettant de le nommer comme autrefois. « Est-ce le cas ? Nous fais-tu passé à l’écart de la fête par soucie de facilité ? » C’était le moment pour lui d’agir comme un con, ou comme le garçon dont j’étais tombé amoureuse à seize ans. De quitter la soirée en nous envoyant nous faire voir, avant de reprendre ces clefs ; ou être parfaitement honnête avec moi, avant d’aller tout les trois à cette fameuse soirée avec Rory comme chauffeur. 

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Ven 27 Juil - 19:35 }

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Cela faisait bien une bonne heure qu'il se trouvait à la fête. Il avait discuté avec quelques amis. Il avait bu quelques verres. Et il avait envie de rentrer. Il n'était pas censé passer à cette soirée à la base. Il voulait se reposer parce qu'il avait eu une semaine chargée. Mais Victoria avait réussi à le convaincre à nouveau de passer un moment ici en leur compagnie. Il se disait qu'il bossait assez pour s'octroyer une soirée. Enfin, en même temps, il ne voulait pas trop s'attarder. Parce qu'il savait très bien que ces soirées pouvaient s'éterniser. Et il ne voulait pas rentrer trop tard. Alors il avait déjà averti Vicky pour qu'elle ne se fasse pas de faux espoirs. Il voulait se tenir à cette résolution. Surtout quand il avait vu le couple arriver à la soirée. Il n'avait pas envie de tenir la chandelle. Mais il avait très vite compris ce que le couple faisait ici. Il n'était clairement pas dans leur milieu. Ils étaient des poisons hors de l'eau. Et en général, les soirées auxquelles Victoria assistait, étaient assez selects quant aux invités alors que faisaient ici, Amélia et ce type ? Il s'était posé la question avant de comprendre. A vrai dire, cela avait même été limpide. Et il détestait ça. Voilà une chose à laquelle il n'adhérait pas du tout. Il n'avait pas été élevé ainsi. Ses parents lui avaient inculquer le respect et la tolérance. Et bien qu'il avait eu une scolarité exclusivement dans le privé, surtout pour la qualité de l'enseignement, ses parents avaient toujours tenu à ce qu'il côtoie tous le monde. Voilà pourquoi il n'avait aucun préjugé. Pourquoi il s'était très bien entendu avec Amélia quand ils étaient gosses. Ils avaient sympathisé sans porter le jugement l'un sur l'autre. Ce n'était pas dans la nature d'Alexander et la jeune femme devait le savoir. Riche ou pauvre, l'étudiant ne jugeait pas les gens sur leurs tenues et encore moins sur le montant de leurs comptes en banque. Il avait d'autres principes. Mais ce n'était pas le cas de Victoria. Et à vrai dire, il ne savait pas comment elle avait fait en sorte d'inviter ces deux-là... est-ce qu'elle savait ce qui s'était passé entre Alexander et Amélia ? Peut-être. Même si à vrai dire, il ne savait pas comment elle aurait pu le savoir. Il n'en avait jamais parlé. Ni à elle, ni à personne d'autres. Non c'était juste un mauvais moment de circonstance. Et pour une fois, cela ne faisait pas ses affaires. C'était le moins que l'on puisse dire. Il ne comptait pas jouer à cette mascarade. Et il ne comptait pas laisser son ancienne amie être ridiculisée par les invités de cette fête. Même si la savoir au bras de ce mec, ne l'enchantait pas. Il ne pouvait se résoudre à les laisser ici tous les deux. Alors il avait trouvé un échappatoire. Il avait pas mal bu depuis son arrivée. Enfin pas tant que ça non plus. Il ne s'était pas saoulé. Mais il avait peu mangé alors l'alcool agissait un peu plus vite. Ce qui fait, qu'il ne pouvait pas prendre le volant de sa voiture. Il ne pouvait pas se résoudre à laisser cette dernière ici. Alors qu'il en avait besoin le lendemain. Et donc voilà pourquoi il avait proposé au mec d'Amélia de conduire à sa place. Tout en priant intérieurement pour que ce dernier soit détenteur de la licence de conduite. Sinon ce serait un peu compliqué s'il voulait les faire partir de cette soirée. Mais il était du genre à être plein de ressources. Alors il aurait bien trouvé une autre excuse.

Ils s'étaient mis en marche pour regagner l'extérieur et prendre place dans la R8. Alexander l'avait eu il y a peu. Pour son anniversaire. Ses vingt-et-un ans. Un cadeau de sa mère. Un très beau cadeau même. Il avait mis son 4x4 au garage pour essayer tout de suite ce bolide. Il avait été étonné de voir que sa mère avait écouté ses mots. Quand il lui avait dit que Tim avait eu la même voiture et qu'il avait qu'une envie, l'essayer. C'était étrange. Alexander avait l'impression que sa mère essayait à nouveau de se rapprocher de lui. Il faut dire qu'ils passaient pas mal de temps ces jours-ci, sur les différents dossiers juridiques. Alors forcément, ils se côtoyaient plus souvent. Même si cela mettait encore mal à l'aise, Alexander. Il n'avait plus l'habitude d'être aussi proche de sa mère, surtout depuis la mort de son père. L'étudiant quitta ses pensées quand le duo s'arrêta net avant la porte d'entrée. Il fronça les sourcils avant de reposer ses yeux noisettes sur la jeune femme. Amélia avait un bon instinct. Et Alex l'avait toujours su. Mais il ne voulait pas lui dire la vérité, pas sur ça. Elle ne servirait à rien, juste à lui faire de la peine. Et il n'en avait clairement pas envie. Alors il finit par répondre, encouragé par le jeune homme à côté de l'étudiante. « Écoute ton mec, il n'y a rien de suspicieux là dedans. Comme il l'a intelligemment dit, il est plus facile de regagner l'extérieur en passant par ici. Et à vrai dire, je n'ai pas envie qu'on me propose un nouveau verre ou que Victoria pose sa langue sur une autre partie de mon anatomie. » Il esquissa un sourire, amusé. Ça s'était vrai aussi. Il n'avait pas envie de la belle ce soir. Mais de toute façon, il savait bien qu'elle allait facilement se consoler avec un autre type présent à cette soirée. Et cela ne l'ennuyait pas. Il n'y avait aucune clause d'exclusivité entre eux. Et c'était tant mieux. Alexander finit par reprendre la marche et demanda alors au garçon dont il ne connaissait toujours pas le nom. « Au fait, 'espère que tu sais conduire une voiture avec une boite manuelle. » Oui parce que là, ce n'était pas une boite automatique. C'était un peu plus compliqué à conduire, surtout quand l'habitude n'était pas là. Après un temps d'adaptation, cela allait bien mieux. Alex avait toujours eu des voitures manuelles, comme son père. Sa mère quant à elle, optait plus facilement pour des automatiques. Il jeta un œil au type. Finalement, il était très cool. Même si cela lui fait du mal intérieurement de l'admettre. Mais Amélia était bien tombée. Il avait l'air chouette et c'était bien le plus important pour lui. Elle méritait quelqu'un de bien. Quelqu'un qui soit là pour elle, peu important les événements auxquels il devait faire face. Arrivés dehors, Alexander laissa le conducteur se mettre derrière le volant. Il lui expliqua rapidement à quoi servaient les différents boutons du tableau de bord. Puis il finit par dire en haussant un peu les épaules. « Comme vous le voyez, c'est une deux places. Donc je te laisse t'asseoir  sur le siège passager et je me mettrai derrière. » Avait-il dit  à la jeune femme avant de reposer son regard sur le mec de cette dernière qui venait d'enclencher les phares directionnels. Il pouvait se poser sur la coque entre les deux sièges. La r8 était décapotable donc ce n'était pas un souci. Même s'il se rassurait intérieurement quant à leur prochain lieu de fête. Il n'était pas loin alors il allait supporter le trajet de cette façon. « On s'arrache ? » Finit-il par demander alors qu'Amélia n'avait toujours pas pris place dans la voiture.

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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Sam 28 Juil - 14:39 }

À la réponse d’Alexander, Rory esquissa un discret sourire amusé à mon encontre. Pas parce que le contenu de celle-ci était particulièrement drôle ; ni même parce qu’elle lui donnait entièrement raison sur le motif nous conduisant à quitter la fête avec discrétion, non. Elle l’amusait parce que mon ancien ami l’avait nommé « mon mec ». Ce qui démontrait qu’il appartenait à ce pourcentage de gens qui, manquant peut-être d’observation, ne décelaient pas de ressemblance entre mon jumeau et moi. Nous n’étions pas le portrait craché de l’autre, ça j’en conviens totalement. Or, nous n’étions pas non plus complètement différents tout les deux. Nous avions quelques similitudes physiques. Des expressions reconnaissables. Bref, le minimum nécessaire pour supposer que nous puissions être de la même famille, a défaut d’être incontestablement des jumeaux. Je ne m’interrogeais pas sur la raison ayant instantanément encouragée Alexander à ne pas envisager cette possibilité de lien de familiarité. Je savais que cela venait exclusivement de ma mauvaise habitude à ne pas être très loquace sur ma famille, et j’en prenais donc totalement le blâme. Effectivement, il ne tenait qu’à moi, du temps où nous étions encore tout deux des amis, de lui préciser que Rory et moi étions des jumeaux dizygotes. C’est à dire : des bébés ayant grandit chacun dans deux oeufs distincts dans le ventre de maman, au cours d’une même grossesse. Par conséquent, qu’il nous pense en couple, dans la situation actuelle, n’avait rien de bien surprenant à mes yeux. C’était juste amusant, d’une certaine façon, et le mieux aurait été que je dissipe ce nouveau malentendu entre nous très rapidement. Or, je ne me sentais pas réellement disposer à le faire sur le moment. Parce que je n’appréciais guère qu’Alexander ravive ma jalousie passée, en évoquant la bouche de cette Victoria sur son anatomie. Je décidais donc d’accepter silencieusement son explication, sans pour autant la croire les yeux fermés, avant de prendre le bras que me tendait mon frère. « Tu vois ? Je te l’avais bien dit qu’il n’y avait rien d’anormal ! » Rory était fier d’avoir vu juste, et il ne s’en cachait pas. Or, je ne démordais pas qu’il faisait preuve d’une certaine naïveté en cet instant précis puisque, je le sentais du fond de mes entrailles, Alexander nous faisait fuir quelque chose nous concernant de prés ou de loin, et je ne manquerais pas de lui faire savoir ultérieurement. Ne serait-ce que pour qu’il se protège des riches, que maman avait raison de pointer du doigt comme des monstres sans coeur. « Allez viens maintenant. J’ai hâte de rejoindre cette autre fête. » Je ne discutais plus cette demande. Je repris le pas en direction de l’entrée, en sa compagnie, tandis qu’Alexander s’assurait qu’il sache conduire une voiture manuelle. « Ne t’en fais pas Alex. » Le rassura spontanément ma moitié. « Tu me permets que je t’appelle Alex ? » S’assura-t-il cependant au passage, craignant de prendre trop de liberté envers notre sauveur « J’ai passé mon permis sur une voiture manuelle alors, sois en crainte, je saurais conduire ton bijou sans l’abîmer. Je te le garantie. » Rory était véritablement un chauffeur de confiance. Il prenait grand soin des affaires des autres, autant que des siennes. Alexander n’avait donc aucune crainte à avoir quant à son Audi. Elle arriverait en un seul morceau, sans égratignures, à destination. A voir si notre co-voiturage en serait de même, désormais. Regagnant l’extérieur de la demeure où l’air me semblait plus respirable, nous rejoignîmes le véhicule dans lequel Rory prit immédiatement place derrière le volant. « Elle est vraiment magnifique ta voiture. » S’enthousiasma-t-il aussitôt, bien heureux comme un enfant devant ces cadeaux de noël. « C’est vrai qu’elle est très jolie. » Je confirmais en souriant, partageant par notre lien de gémellité son bonheur. « Très jolie ? Tu déconnes Amy ?! Elle est à couper le souffle ! Je veux la même pour mon anniversaire ! » M’exigea-t-il avec un clin d’oeil complice, en signe de ponctuation. « C’est ça, oui. » Acceptais-je avec légèreté. « Je vais commencer par renégocier mon contrat de femme de ménage avec mon patron ici présent, et quand il m’aura accordé une grosse augmentation, je mettrais de l’argent de côté pour te l’offrir dans vingt-cinq ans. Ça te convient ? » « Totalement ! Mais essaye de faire plus vite tout de même ! » Je riais quelque peu, tout comme lui d’ailleurs, car nous plaisantions bien évidemment. Il n’était ni question que je renégocie mon contrat à l’hôtel avec Alexander, ni que je débourse une petite fortune dans une telle voiture. Si Rory voulait en posséder une, il savait qu’il ne tenait qu’à lui de se donner les moyens de se l’acheter. Et je ne doutais pas de sa réussite si cela était un réel objectif mais, instinctivement, je savais bien que les priorités de mon jumeau n’étaient pas de cet ordre là. Rory rêvait plutôt de devenir riche pour offrir une immense maison à nos parents. Enfin, pour cela, il fallait également qu’il arrête de se chercher professionnellement, qu’il choisisse enfin un domaine dans lequel travailler. Me concentrant sur les explications d’Alexander sur les différents boutons présents sur le tableau de bord, pour pouvoir aider mon frère au cas où, j’observais les deux hommes avec attention. C’est étrange, il me semblait déceler les prémices d’une amitié entre eux, bien que je n’y croyais pas. Une fois les instructions données, Alexander me proposa de prendre la deuxième place assise du véhicule. Je ne savais pas si je devais le remercier ou même accepter. Je restais donc stoïque tandis qu’il prenait déjà place à l’endroit qu’il avait annoncé, sur l’arrière. Était-ce vraiment sécuritaire pour lui de prendre la route à cette place ? J’en doutais. Je trouvais même plus raisonnable de décliner cet offre pour finalement les laisser aller seuls à cette fête. Ce que que je m’apprêtais à suggérer quand mon ex-ami me demanda si - je cite, on s’arrachait. « Allez grimpe ! On ne va pas s’enraciner ici éternellement. Si ? » Ajouta Rory, impatient de prendre la route. « Non. » Fis-je en ouvrant la portière pour m’installer à mon tour dans la voiture. Si ces messieurs insistaient, je ne pouvais pas faire autrement qu’accepter, n’est-ce pas ? « Attache ta ceinture. » Je retenais un rire amusé face à cette consigne de ma moitié, avant de m’y exécutais silencieusement. Franchement, j’étais la sagesse incarnée. Je n’avais encore rien fait de ce qu’il faisait en de rares occasions dans les fêtes. Je ne risquais donc pas de l’oublier. Lorsque le cliquetis parvint à son oreille, Rory pressa l’accélérateur pour quitter le stationnement. Direction la vallée, comme l’avait mentionné Alexander plusieurs minutes auparavant. La route était calme, comme l’ambiance dans le véhicule. Rory était bien trop happé dans son plaisir de conduire la R8 pour converser, et moi… Moi je ne savais pas quoi dire exactement à son propriétaire. Un merci peut-être. Hm… oui mais je ne voyais pas trop pour quel motif. Les raisons de notre départ de la précédente soirée ne m’avaient pas été clairement exposée, et je n’avais plus à son égard ma confiance en moi naturelle pour relancer ouvertement le sujet. De plus, nous arrivions déjà à l’adresse indiquée. Wow. Changement radical d’ambiance. Pensais-je en détachant déjà ma ceinture. Ici, nous étions loins de la soirée guindé, puant le fric et la prétention à plein nez. Nous étions plus dans le genre de soirée où, à l’occasion, Rory et moi étions invités par le biais de ses copains. D’ailleurs, la R8 ne passait clairement plus inaperçu parmi les autres voitures. « Si de l’autre côté on ne faisait pas l’illusion, ici on va passer pour des gosses de riches. » Dis-je assez naturellement, oubliant momentanément qu’Alexander en était un. « De quoi tu te plains ma belle ? Tu vas être une vraie princesse dans ta jolie robe blanche. N’est-ce pas Alex ? » Je lançais un bref regard assassin à mon jumeau, n’appréciant pas qu’il demande ainsi l’opinion sur ma tenue à Alexander. Ce qui le fit hausser les épaules en riant, avant de couper le moteur pour descendre de l’Audi. Sitôt sa portière fut refermée, il rendit les clefs à son propriétaire en lui disant, la voix teintée de sincérité. « Elle est vraiment génial ta voiture. Merci de m’avoir offert la chance de la conduire et, surtout, de ta confiance. J’espère avoir été à la hauteur de tes attentes. » Il marqua une pause pour nous annoncer, très sérieusement. « Bon, je vous laisse. Je vais voir si j’me trouve pas une autre jolie princesse pour me réconforter de ma rupture avec la divine April. » Il me pointa du doigt. « Toi, tu ne fais pas de bêtises hein ? Je te fais confiance ! Quant à toi. » Il s’adressa à Alexander, l’index en sa direction. « T’es un mec bien alors je te la confie. Prends-bien soin de ma jumelle comme si elle était ta somptueuse R8. » Il lui fit un clin d’oeil en guise de ponctuation, puis tourna les talons, nous laissant seuls. Ce ne fut qu’au loin qu’il lui précisa en riant. « Je la veux sans égratignure et en un seul morceau ! Ne l’oublie pas ! » Je me sentais affreusement gênée. Je connaissais parfaitement mon frère lorsqu’il était en soirée. Je savais qu’il avait pour habitude de me lâcher directement. Toutefois, je pensais qu’il ferait une exception pour une fois. Qu’il resterait. Mieux. Qu’il jouerait plus longtemps le jeu de mon petit ami devant Alexander, pour m’aider à tester sa potentielle jalousie. Mais non. Il fallait croire qu’il avait prévu de nous contraindre à un tête à tête, et ce dès lors qu’il a su que nous étions anciennement proches. « Te sens pas obligé de me tenir compagnie comme il te l’a demandé. » Dis-je à Alexander en lui lançant un rapide coup d’oeil. « C’était des paroles en l’air. » J’étais la plus sage de notre duo. Rory savait donc parfaitement que le pire qui pouvait m’arriver, c’était de m’ennuyer. Encore. « D’ailleurs, je ne suis pas trop d’humeur à faire la fête se soir je… je crois que je vais rester un peu en retrait et me promener aux alentours. » Poursuivis-je, en regardant brièvement où je pourrais trainer sans risquer d’être emmerdée par un fêtard éméché. « Merci de nous avoir fait sortir de cette fête chez tes copains. » Je le regardais à nouveau, plus longuement. « Tu nous as apparemment sortie d’une situation qui nous aurait été désagréable et je t’en suis sincèrement reconnaissante. » Je savais qu’il n’avait pas dit totalement la vérité, tout à l’heure. Et maintenant il en avait conscience également. « A plus tard. Enfin, si tu n’as pas trouvée une charmante compagnie prête à te raccompagner. » Conclus-je le charmante qu’il m’était possible à cette idée, avant de commencer à m’éloigner de lui. Retiens-moi. Lui suppliais-je cependant, intérieurement. Ne voulant pas réellement terminer la soirée sans sa présence.

@Alexander Caldwell
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Sam 28 Juil - 21:16 }

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Alexander avait rapidement expliqué les commandes principales de la voiture. Elle était compliquée à conduire quand on ne connaissait pas tout d'elle. Alors l'étudiant avait fait en sorte de bien lui montrer les points importants. Parce qu'il n'avait pas envie de voir sa voiture dans le décor. Parce qu'il y tenait quand même. Même beaucoup, étant donné qu'il l'utilisait au quotidien. Et puis vu le prix qu'elle avait coûté, Alex en prenait soin. Heureusement, ils avaient rapidement mis la raison de leur départ de côté. Ce qui l'arrangeait. Il n'avait pas envie de s'éterniser sur cette histoire. Cela n'en valait pas la peine. Même s'il regrettait de ne pas voir le visage de Victoria ou d'April quand elles allaient se rendre compte que ses invités n'étaient plus là. Enfin, l'étudiant reposa son attention sur le copain d'Amélia. Ce dernier le rassurait en disant qu'il avait appris à conduire sur une manuelle. Ce qui était rare à vrai dire. Assez pour être souligné. En général, les gens préféraient la facilité. Et puis, les voitures avec boites automatiques étaient plus répandues sur le territoire américain. C'était plus difficile de trouver une voiture manuelle, surtout une voiture étrangère. Alors Alex était rassuré de savoir que sa voiture était entre de bonnes mains. En général, il ne laissait jamais personne la conduire, pas même son frère. En même temps, ce dernier avait sa propre voiture. Il esquissa un sourire aux propos du conducteur quand il expliqua qu'il voulait la même voiture. Apparemment la R8 lui plaisait vraiment bien. Et ça se voyait. Il avait les yeux pétillants. Alex ne savait pas s'il avait une voiture, mais apparemment la sienne lui faisait vraiment envie. Pour Alex s'était différent. C'était quelque chose d'autre, ou plutôt quelqu'un d'autre, qui lui faisait envie. Mais c'était plus que compliqué. Étant donné qu'il était encore de donner les commandes de son bolide à son mec actuel. « Cette augmentation va devoir être conséquente si tu veux financer l'achat d'une voiture. » Et comment. La r8 valait le prix d'une belle maison en banlieue. Et il savait qu'acheter un véhicule de ce type n'était pas la priorité d'un grand nombre de personnes. Lui, si cela n'avait pas été un cadeau, il aurait continué à conduire le 4x4 qu'il avait eu trois ans plus tôt pour ses dix-huit ans. Un cadeau combiné de ses parents. Ce qui donnait au véhicule sa valeur symbolique au delà du simple prix comptant à son achat. Cette voiture était le dernier souvenir matériel de son père, mort un an plus tard. Alors il ne pouvait pas se résoudre à la vendre. Il la prenait encore très souvent. Bien plus qu'il ne le faisait avec la R8. Ce n'était pas le même attachement. Parfois Alexander avait un peu l'impression que sa mère lui avait offert cette voiture pour se rattraper de ne pas passer autant de temps avec lui. Alors peut-être que pour lui, elle avait un peu, un goût amer. Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'aimait pas l'Audi. Il l'appréciait. Et quand il faisait chaud comme ce soir-là, c'était agréable de conduire en décapotable.

Alexander s'était installé, laissant la conduire. Le trajet jusqu'à la Vallée n'était pas très long. Et c'était pour cette raison aussi, qu'il n'avait pas hésité à se poser entre les deux sièges. Le pire qu'il risquait, c'était une contravention. Mais rien d'autre. Alors au final, ce n'était pas quelques billets verts en moins qui allait gâcher sa soirée. Peut-être seulement de voir ces deux-là ensemble. Même si Alexander ne pouvait pas nier qu'ils formaient un beau petit couple. Il y avait une réelle complicité entre eux. C'était indéniable. Ils s'entendaient bien. Et ils devaient se connaître depuis des années. Ils étaient finalement arrivés à bon port. Aux mots d'Amélia, il posa son regard sur elle. « Tu vas apprendre ici que les gens ne jugent pas sur les apparences. » Et ce n'était pas dit méchamment. Alexander les emmenait chez un ami de la fac. Quelqu'un avec qui il s'était lié d'amitié des années plus tôt sans rien savoir l'un de l'autre. Deux mecs qui ne vivaient pas du même côté de la ville mais qui avaient quand même pas mal de points communs. Et c'était pour ça qu'Alexander aimait venir à ces fêtes. Ça et le fait qu'il n'avait pas à jouer la comédie. Ici, il était lui-même. Il était détendu et n'avait pas à faire constamment attention à ce qu'il disait, de risque de froisser quelqu'un. Ici, il y avait des gens de différents horizons. A vrai dire, cette fête illustrait à elle seule le melting pot dont se targuait le pays. Alex sauta de la voiture avant de lever les yeux sur le conducteur qui coupait le contact. Le moteur redevint à nouveau silencieux et le garçon s'était ensuite extrait du véhicule avant de lui redonnait les clefs. Aux mots du copain d'Amélia, il esquissa un sourire amusé en glissant ses clefs dans la poche de son jean. « Ça va, c'était pas si mal que ça. » Oui il conduisait bien. Il avait prit soin de sa belle. Mais il devait déjà le savoir. Puis il s'éclipsa en laissant la belle derrière lui. Là, Alexander ne comprenait plus trop ce qu'il faisait. Il se tire sans sa meuf ? Enfin c'était ce qu'il croyait avant de comprendre qu'en fait, ce type était le frère d'Amélia. Quel con. Il avait cru que c'était son mec. Il avait l'air malin... surtout après avoir été persuadé qu'ils étaient tous les deux bel et bien en couple. Pourquoi il en avait déduit ça ? Il ne savait pas trop... peut-être parce qu'il ne voyait qu'un mec à ses côtés et pas un frère. Enfin, qui allait à une fête avec son frère ou sa sœur ? Pas lui. Enfin en même temps, il n'avait jamais partagé la moindre fête, que ce soit avec l'une de ses sœurs, qu'avec son frère. Il y avait des écarts d'âge entre eux alors forcément, ils n'avaient pas les mêmes amis.  Une fois seuls, Alexander reposa ses yeux noisettes sur la jeune femme. « Je ne prends pas ça pour une obligation. » Non pas du tout. Il n'était pas du genre à faire quelque chose à contre cœur, jamais. Et ce n'était jamais le cas quand il s'agissait d'Amélia. Il s'était posé contre la voiture tout en la regardant. « Ton frère m'a demandé de veiller sur toi. Et je n'ai pas envie de trouver une autre charmante compagnie. Sauf si tu m'en veux encore pour la dernière fois. » Il ne savait plus trop. Lui-même savait qu'il avait été un peu tranchant dans ses paroles. Mais c'était son cœur qui avait parlé. C'était toute cette incompréhension qui avait ruminée tout ce temps. Maintenant que les choses étaient claires entre eux, peut-être qu'ils pouvaient retrouver des conversations civilisées. Puis après un silence, il demanda : « Si ton frère n'avait pas vendu la mèche, tu m'aurais laissé croire encore longtemps que c'était ton mec ? » Il se posait la question. Parce que lors de son erreur, ni lui ni elle ne l'avait rectifié. Oh pas qu'il était vexé, loin du monde. Il se demandait pourquoi elle avait entretenu ce malentendu.
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Dim 29 Juil - 18:40 }

De son propre aveu, Alexander ne prenait pas le souhait de mon frère comme une obligation.A la bonheur. Pensais-je un peu sarcastique, en haussant les épaules. Au moins il savait faire la part des choses au sujet de mon jumeau. Ce qui ne semblait pas être le cas avec moi puisque, en toute honnêteté, je me demandais sincèrement ce que je pourrais bien faire tout seule durant les heures à venir. Car il était là mon problème actuel. C’était bien beau de dire que je voulais faire un petit tour aux alentours pour passer le temps mais… où pourrais-je bien le faire véritablement ? Et surtout, serait-ce si raisonnable que cela ? Les hommes de cette soirée étaient déjà pour la plupart bien plus qu’éméchés et dans ma tenue, le risque considérable que je perde ma virginité dans une situation on-ne-peut-plus désagréable n’était pas à ignorer. Du coup, j’hésitais. Je me disais que le mieux serait finalement peut-être, je dis bien peut-être, de rester non loin de Rory ou Alexander. Or, encore fallait-il que je retrouve mon frère ou que mon ami d’adolescence le veuille véritablement ; ce qui n’était pas clairement énoncée. Du moins, jusqu’à ce qu’il me déclare son non désir de trouver une autre charmante compagnie, pour répondre favorablement à la demande de mon frère de veiller sur moi. D’accord. Enfin. A la condition que je ne lui en veuille plus pour la dernière fois, bien évidemment. Immédiatement, je posais longuement mon regard en sa direction ; cherchant à découvrir sur les traits de son beau visage s’il faisait preuve d’une quelconque ironie, ou s’il tentait simplement de s’amuser de moi. Ce qui ne me semblait pas être le cas. Au contraire. Au regard qu’il m’adressait, bien loin de celui qu’il avait eu à mon encontre à l’hôtel, je sentais qu’Alexander était sincère dans ses paroles. Qu’il avait reconnu avoir été un peu trop brutal dans le discours qu’il m’avait tenu la fois précédente, et qu’il n’était réellement pas contre l’idée que nous passions du temps ensemble comme avant. Je sentis immédiatement mon coeur se gonfler d’un sentiment de joie infaillible, m’encourageant à lui sourire. « Non. » Dis-je alors avec douceur. « Je ne t’en veux plus. » Je marquais une pause, cependant, bien décidée à tout de même faire preuve de franchise à son estime. « Il y a quelques heures en arrière je ne t’aurais pas dis le contraire mais… plus maintenant. » Des choses avaient changés au fil des heures, notamment son attitude envers moi ou encore mon frère. J’avouais donc qu’il m’avait convaincu qu’il n’était peut-être pas complètement le garçon que je pensais avoir découvert à l’hôtel la semaine précédente. Je ne dirais pas pour autant qu’il était à cent pour-cent mon Alex d’autrefois non plus mais… Une partie de moi avait envie d’y croire. Enfin, en omettant les détails désagréables que j’avais vu au cours de cette soirée comme notamment cette Victoria. Etait-ce sa petite amie ? J’en doutais quelque peu, surtout quand je me rappelais son souhait qu’elle ne repose pas sa bouche sur lui cette nuit, mais cela n’effaçait pas l’évidence qu’ils avaient une certaine intimité tout les deux. Ce qui ne manqua pas de soulever par ailleurs tout un tas d’interrogations à mon esprit. Etaient-ils un couple en difficulté ? Au bord de la rupture ? Hm… Possible. Et cela pouvait se justifier sur le pourquoi il ne cessait de nous regarder, Rory et moi, pendant que la bouche de celle-ci s’attardait sur la peau de son cou. Cependant, je n’avais pas assez d’expérience dans les relations amoureuses, n’en n’ayant pour ainsi dire aucune, pour me permettre d’apporter des conclusions à toutes ces questions. Je préférais donc les mettre de côté, me confortant dans l’idée que j’aurais peut-être l’occasion à venir de lui poser. Tandis que je me permettais de venir m’appuyer à mon tour contre la carrosserie de son Audi, Alexander me demanda si je comptais maintenir plus longuement le malentendu au sujet de mon frère si celui n’avait pas vendu naturellement la mèche. « Je ne sais pas. » Fis-je en haussant les épaules. « Peut-être. » Je riais quelque peu, avec une certaine amertume venant directement du sentiment de jalousie ne rôdant jamais très loin. « Cela ne me semblait pas vraiment important sur le moment puis… » Je mentais. Je le savais. C’était donc pour ce motif que je m’interrompais, immédiatement, avant d’inspirer profondément. Je n’avais pas le droit d’hypothétiquement fonder les bases de notre nouvelle relation sur un aussi honteux mensonge, et ce telle qu’elle soit. Je décidais donc de faire preuve de franchise, assumant totalement les conséquences qui en découleraient. « Non. La vérité c’est que j’ai immédiatement pensée à te le souligner que Rory était mon jumeau et non mon petit-ami mais… Sous la jalousie de t’entendre parler de ton intimité avec cette victoria, j’ai consciemment choisit de laisser le malentendu se perdurait dans le temps. » Je tournais mon visage en sa direction, pour percer ses prunelles des miennes. « Je n’ai pas la prétention de croire que cela aurait eu pour effet d’attiser ta propre jalousie et d’ailleurs je conçois totalement que tu ne puisses pas ressentir de quelconque sentiment à mon égard mais… j’espérais quelque part que cette idée te serait désagréable, et surtout que tu comprendrais comment c’est douloureux de découvrir a quel point l’autre est heureux dans sa vie sentimentale alors que soit-même on ne l’est pas. » Indirectement, l’aveu avait été formulé. Oui je l’aimais encore suffisamment pour envier sa petite copine. Oui je l’aimais encore suffisamment pour espérer attiser un soupçon de jalousie en son fort intérieur. Oui notre relation reprenait là où elle s’était brutalement arrêté par ma faute quelques années auparavant, avec de la maturité en plus. Du moins, de mon côté. Je savais que du sien, je n’étais plus qu’un fantôme du passé resurgissant un peu par hasard. « Enfin, maintenant tu connais officiellement mon faux-jumeau, Rory. » Reprenais-je en souriant. « Et tu viens de l’aider à réaliser l’un de ses plus grands rêves en lui confiant le volant de ta sublime R8. » Mais ça, il devait l’avoir réaliser sans que je lui précise. « Est-ce que je te dois quelque chose pour ça ? Un service ? Une marque de gratitude ? N’hésite pas à me le demander. Je n’aime pas avoir des dettes envers les gens. » J’étais très sérieuse en disant cela. Qu’importe ce qu’il voulait, dans la limite du raisonnable, j’étais prête à le remercier pour son geste.

@Alexander Caldwell
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(#) Re: Time flies feat. Amélia { Mar 31 Juil - 17:05 }

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Si Alexander lui posait cette question détournée, c'était que lui-même il s'était rendu compte qu'il avait été un peu brutal avec la jeune femme. Mais en aucun cas il ne regrettait le fond de ses paroles. Il avait été quelque peu déstabilisé par sa réapparition six ans plus tard. Bien sûr, il savait qu'elle vivait à Newport. Il y avait donc de sérieuses probabilités qu'il puisse un jour tomber sur elle. Mais ils vivaient tous les deux dans des univers différents, presque dans une société différente. De ce fait, il pensait limiter les risques de la recroiser. Il n'était plus allé à certaines soirées, dans certains endroits. Il avait changé ses habitudes. Bref, il s'était rapproché des « siens ». Ceux qu'il côtoyait régulièrement. Après tout, leur histoire lui avait fait comprendre qu'il ne devait plus cacher qui il était et attendre que les gens l'apprécient pour lui et pas pour les millions sur son compte en banque. Il ne pouvait pas renier ses origines. Il ne pouvait pas toujours être celui qui se met à la hauteur des autres. Il voulait être lui, sans entrer dans des cases, qu'elles soient noires ou blanches, juste pour faire plaisir à quelqu'un. Alors non le fond, il ne regrettait pas un mot, c'était plutôt la forme puisqu'il avait été plutôt brusque. Et apparemment, Amélia ne lui en voulait plus. Le fait de les avoir écarté de cette soirée avait du être une composante à cette réponse. Il n'avait pas envie qu'ils restent. Pas envie d'être là pour la suite de la soirée. Parce que même s'il ne savait pas vraiment ce qui aurait pu se passer ce soir-là, ce genre de comportement l'énervait au plus haut point. Ce qui fait qu'il pensait avoir pris la bonne décision. Même s'il se doutait à présent, que Rory aurait été très capable de se défendre. Alexander ne voulait tout simplement pas qu'il soit obligé de recourir à cette nécessité. Et encore moins Amélia dans cette situation. Donc il avait songé rapidement à ce qu'il pouvait faire et partir de la soirée avait été la meilleure solution. Et comme il l'avait dit, il avait bu un peu trop pour être légalement en droit de conduire sa voiture. Alors cela avait été l'excuse de plus. Maintenant, il se trouvait à cette autre fête mais il n'était pas certain d'avoir envie de s'amuser. Il était toujours autant fatiguée et il aurait été bien directement jusqu'à son appartement. Sauf que bon, il ne pouvait pas conduire sans aide. A moins qu'il fasse appel à un taxi. Mais cela sous entendait qu'il devait laisser sa voiture ici. Ce qu'il n'était pas décidé à faire.

Il s'était adossé à la voiture, attendant l'explication de la demoiselle quant à ce malentendu qu'elle avait fait perdurer, avec l'aide de Rory d'ailleurs. Mais il imaginait sans mal que cela avait du faire sourire le frère et la sœur. Alors finalement, il avait encore de bons souvenirs Alexander puisqu'il se souvenait que la demoiselle avait un frère, même un jumeau. C'est vrai qu'il y avait de ressemblances maintenant qu'il les avait observé avec un peu plus d'attention. Mais non, il avait tout de suite pensé à un petit ami. Peut-être que sa jalousie avait parlé. Mais ça, il refusait de l'admettre. Et puis au final, peut-être qu'il aurait préféré que ce soit son mec. Au moins c'était clair et net et il n'y aurait plus eu aucun sous-entendu entre eux. Parce que  les mots suivants de la jolie brune venaient encore plus compliquer la situation. Elle était jalouse de sa relation avec Victoria. En même temps, cette dernière avait été plutôt démonstrative même si Alexander était resté impassible afin de lui faire comprendre qu'elle dérangeait un peu la conversation qui se tenait sur la terrasse. Alexander ne s'attendait pas à cette confession. Bien qu'il se souvenait qu'Amélia n'avait jamais eu beaucoup de mal à parler d'elle et de ce qu'elle ressentait. Lui, c'était différent. Il y a quelques années, il aurait été ravi d'entendre ça. Aujourd'hui, les choses étaient plus compliquées. Il avait gardé le silence un instant. Il ne pouvait pas la laisser espérer quelque chose. Ce n'était pas dans sa nature. Ce genre de chose, c'était fini pour lui. Il n'était pas du genre à s'engager ou à faire une quelconque promesse. Ce n'était pas lui. Et il avait dit qu'il ne changerai plus pour personne. « Avec Victoria, cela n'a rien à voir avec le bonheur. C'est juste, physique. » Il n'y avait pas d'amour là dedans. Ils le savaient tous les deux. Victoria dès le départ. Et à vrai dire, elle doutait que la jeune femme soit du genre monogame. C'était même tout le contraire. « Alors tu ne devrais pas être jalouse. » Quant à lui... « Je n'ai pas de vie sentimentale. Et j'ai appris qu'il valait mieux ne pas trop s’impliquer. Et puis, on est encore jeunes pour être si sérieux, tu ne penses pas ? » C'était ce qu'il se disait. Ils avaient encore toute la vie devant eux et tellement d'expériences à faire. Il vivait pleinement sa vie et n'avait de compte à rendre à personne. Et puis sa vie était déjà si compliquée depuis que son père était mort. La gestion des hôtels lui prenait une partie de son temps puisqu'il aidait sa mère à gérer certains dossiers. Et à côté de ça, il bossait dans un cabinet d'avocats et cela depuis presque quatre ans. Le peu de temps libre qu'il pouvait avoir, il dormait ou alors il allait à la plage. Il aimait toujours autant aller sur le sable. Surfer ou juste faire un jogging près de l’océan, il adorait ça. Ses yeux s'étaient ensuite reposés sur Amélia. Il ne pouvait pas lui avouer qu'il était jaloux. Parce que cela sous entendait bien trop de choses. Et qu'il ne voulait pas. Sauf qu'il voyait dans son regard qu'elle était blessée. Elle ne pouvait pas le cacher. C'était évident. Il soupira intérieurement. Sachant qu'il ne voulait pas non plus passer pour un type sans cœur uniquement guidé par sa libido, ce qui était très loin de la réalité. « Oui.... j'avoue. Je crois que j'ai été un peu jaloux en te voyant avec ce type qui te collait un peu trop. » Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. Rory était un chouette gars. Et il était rassuré dans un sens que la jeune femme puisse compter sur quelqu'un comme lui. « Ça veut dire que je l'ai dans la poche ? Et que si j'ai besoin qu'il joue encore les chauffeurs, il est possible qu'il accepte ? » Oui parce que bon là, il n'avait toujours pas un taux d’alcoolémie qui lui permettait de prendre le volant. Donc, soit il dormait ici, soit il avait assez de temps pour cuver et faire en sorte de descendre son taux. « Sauf s'il se torche à son tour. Mais j'en doute vu qu'il a une sœur sur laquelle il doit veiller. » En tout cas, s'il avait une petite sœur, c'était comme ça qu'il agirait. Sans aucun doute. Alexander jeta ensuite un regard sur la maison plus loin où l'on pouvait facilement entendre un peu de musique. La fête battait son plein et il ne doutait pas que le frère de la belle allait faire quelques rencontres intéressantes. Il faut dire qu'ici, la fête était plus ouverte que celle dans le centre, surtout avec Vicky dans les parages. Ce n'était pas du tout la même chose. « Je sais. » Il savait qu'elle n'aimait pas avoir de dette, il lui avait déjà dit. « Mais tu ne penses jamais que les gens agissent parfois sans arrière pensée, sans chercher une contrepartie ? » En tout cas, c'était vrai pour lui. Il rendait souvent des services mais n'attendait pas sans cesse, un retour. C'était souvent désintéressé comme quand il remplaçait Tareq. Il le faisait depuis environ un an. Depuis qu'il vivait avec sa fiancée et qu'il allait la rechercher à chaque fin de service quand elle était de nuit. « Peut-être qu'on pourrait simplement redevenir amis, comme avant ? Sans secret, sans langue de bois ? » Son amitié lui manquait. Tout comme leurs discussions. Et elle aussi.

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