-  (julian) shadows of the night. -

shadows of the night - @julian lane & @roz roscoe
elle bien trop docile ce soir roz, à se laisser entraîner par l'effervescence de la jeunesse. presque autant enjouée à l'idée de se pavaner en soirée que de l'ivresse qui, elle en est certaine, saura l'inonder. elle ne sait plus qui de boo ou des deux autres garnements a proclamé le premier que ce soir ils se devaient d'aller s'éclater - ou se bourrer ce qui, à cet âge va souvent de paire. elle n'a pas eu le coeur de refuser, finalement intriguée par la perspective de s'évader en dehors de la solitude de cette chambre constamment désordonnée. peut-être inconsciemment attirée par cette aura qu'ils dégagent, ils lui rappellent ce qu'elle était, ce qu'elle a vécu. ces années à s'approprier les rues de fort myers, sans se soucier de rien d'autre que de ses propres pulsions. alors peut-être que oui, parfois elle les envie, pour leur témérité, leur frivolité. toutes ces choses qui faisaient ce qu'elle était et qu'il lui semble avoir quelque part abandonné - ou mis de côté au profit des sentiments plus sombres qui, eux, ne veulent pas la quitter.

elle ignore ce qu'elle fait là, depuis une heure peut-être, entourée de gosses qui ont l'âge de son petit frère, à faire comme si alors que toute envie de sourire lui est passé au moment même où elle a posé le pied dans le bar. ça parle sans se comprendre, ça s'écoute que d'une oreille et roz elle fait semblant de profiter, d'être présente. parce que son esprit est absent, évadé dans ces contrés qu'elle déteste arpenter mais qui chaque fois l'attire sans qu'elle ne puisse le contrôler. le verre vide, l'envie de s'extirper de cette engouement qu'elle ne partage pas, elle hésite un moment à se barrer. elle a la ruse qui picote son encéphale engourdi, les milles excuses qui fusent. et pourtant, pourtant roz elle se décide simplement d'aller se resservir un verre au bar, à demi persuadée que l'alcool saura lui faire oublier cette distance instaurée par la différence d'âge et d'intérêts. le dos pourtant tourné, il lui semble déceler dans cette silhouette un air familier. un je ne sais quoi qui la ramène à ces années où sa ville n'était pas que les vestiges de souvenirs funestes. une carrure, une chevelure, ou simplement son instinct qui la guide au travers de sa mémoire, elle en est persuadée roz de pouvoir mettre un nom sur celui qui pourrait pourtant s'avérer être qu'inconnu. mais posée à ses côtés, le profil à sa portée, le doute s'évapore au profit d'un sourire naturel. julian lane. en chaire et en os, attablé au bar de cette ville qui les a vu grandir, se découvrir et qu'ils ont tous deux finis par quitter. "ne serait-ce pas de l'alcool que je vois dans ce verre ?" des années séparent leur dernier moment de complicité et pourtant roz elle ne l'a jamais vraiment oublié. impossible dira-t-on quand on parle de celui qui, au fil du temps, est parvenu à faire connaître son nom. elle a suivi d'un œil distrait, mais curieux, les tabloïds et autres attrapes nigauds qu'elle exècre d'ordinaire, faisant exception pour celui qu'elle a soutenu dans les prémices de son succès. le ton malicieux note de façon limpide les dernières bavures qui, elle suppose, l'ont conduit droit dans l'antre de sa jeunesse. "si on m'avait dit que je tomberais sur toi ce soir, je l'aurais pas cru." et elle en est ravie, roz, de cette perspective de bonne compagnie. là perché sur son tabouret il a cette allure de phare venant illuminer le morose de sa soirée. une once de gaieté qui se livre sur ses traits, moins tirés, moins fatigués, plus ouverts qu'ils ne l'ont jusqu'ici été. "alors comme ça la célébrité fait des dégâts ?' aucun tact pour celle au franc parlé qui n'étonne plus personne, roz fonce tête baissée sans jamais véritablement se laisser le temps de penser. sourde à son propre raisonnement, elle se moque de ce que peuvent penser les gens. elle se dévoile au naturel, dans la splendeur de sa non pudeur. qu'importe julian sait, connait, a même un temps apprivoisé la bête sauvage qu'elle a toujours été. indomptable, mais parfois docile. roz taquine, mais au fond de son regard ne se trouve aucun jugement simplement de l'amusement. cette petite étincelle fanée qu'elle retrouve au contact de ceux qui ont compté. "tu m'as l'air en forme." la paume franchement passée sur son épaule pour mieux pouvoir le contempler. c'est qu'il a pas tant changé ou que son souvenir s'est mué avec son image qu'elle a continué de guetter.

shadows of the night.☾ @roz roscoe.

Perché sur ce tabouret, le bec penché sur ce verre qui s'avérait bel et bien être ton pire ami. Un ami qui avait été parfait lors des moments les plus festifs de ton existence, mais aussi lors des coups de moues les plus fortuite. Mais le pire ennemi pour un ensemble, un trop plein. Alors oui, toi seul face à ton meilleur et ton pire, dans un tête à tête très dangereux. Mais ce soir, tu as pas envie de finir ivre, tu as pas envie de passer ta soirée ici ou quoi. Tu profites de la bonne ambiance de cet endroit que tu avais côtoyer gamin, enfin..plus jeune et c'était tout ce qui t'importais. Même si pour toi cela devenait compliqué depuis quelques temps de passer inaperçu dans ce genre de lieu. Oui, où que tu allais presque, tu te faisais interpeller pour un autographe, une photo et souvent cette même question : "oh mais on savait pas que vous étiez revenus en ville, qu'est-ce que vous faites ici ?" Comme si cela semblait bizarre que tu sois revenu à Fort Myers, comme si...C'était pas normal. Et pourtant, c'est ta ville natale. Tu y avais grandi en toute simplicité, dans une famille atypique mais aimante et dans l'anonymat complet. Plus maintenant, Julian. Le bon vieux temps, il est loin derrière toi.
Et pourtant, cela ne t'empêche en aucun cas d'être là, assis contre le bar vieillis de l'établissement, prenant une petite bière, bien fraîche et la première. Peut-être la seule, t'en savais trop rien, surtout que tu pensais pas ta soirée prendre un tournant folichon. Du moins...C'était avant d'entendre une voix familière. Lointaine, mais familière. Tu te retournes donc sur ton tabouret, regardant avec étonnement la brune qui te fais face. Avant qu'ils ne s'écarquillent sous la surprise et surtout le plaisir de retrouver la jolie Roz, une voisine, une gamine cotoyer il y a si longtemps :
"Bon sang, Roz Roscoe ! Je pensais pas te revoir, mais quel plaisir ! " Que tu souris avec cet air adorable et fort charmant qui te colles tant à la peau. Tu es plus que content de la revoir, après des années de silence, à ce que chacun fasse sa vie. Car vous étiez tous ainsi, à vous perdre de vue, à vous recroisez dans des endroits et moments incongrues. Le destin qui joue avec vous, mais qui parfois offre de bonnes surprises.
"Pourquoi, t'aimes pas l'alcool ?" Que tu réponds en arquant un sourcils, car même si des tabloids avaient évoquer ta potentielle addiction, personne ne savait pour ta cure. Cela n'avait pas fuité car tu ne l'étais pas...réellement. Tu suivais une thérapie mais plus libre. Pour le moment. Tu avais des consignes, des choses à respecter que ta maison de disque avait exigée. Tu n'avais pas d'autre choix, mais cela ne t'empêchais pas de t'offrir un verre. Ou plus. Mais adieu la drogue...Car ça malheureusement, tu ne pouvais pas réellement le masquer sur une prise de sang :
"Mais je vois pas du tout de quoi tu parles ! Et assez parler de moi, tu dois déjà tout savoir que j'ai pas grand chose à dire sur moi. Mais je veux tout savoir. Ta vie, ton métier, tout quoi!" Que tu déclares en changeant donc de sujet, gardant ce sourire solaire qui te caractérises si bien. Elle n'a pas changée, la belle Roz. Tu comprends pourquoi ton petit coeur avait chaviré, autrefois.