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-  la couleur de tes yeux | Moïbe -

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Gabe ColemanDECEPTIVE APPEARANCES.
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Gabe Coleman
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(#) la couleur de tes yeux | Moïbe { Jeu 30 Avr - 19:27 }
la couleur de tes yeux ★ “La mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée.”
(musique)



Cœur tranquille, cœur apaisé, tu te sentais à ta place. Là, au milieu de ce marché. Le monde qui vivait autour de toi, te semblait étrangement familier, pourtant tu ne parvenais pas à te souvenir. A te rappeler. Ces photographies que ta petite sœur te montrait chaque jour ne te permettait pas de retrouver ce bout manquant, comme si ton cerveau faisait barrage à chaque information. Et ça, elle l’a compris, ta petite sœur, alors elle se contente de te laisser vivre, et de répondre à tes questions, aussi disparate sont-elles. Vous viviez simplement, en harmonie complète, comme si ça avait toujours été le cas. Et tu avais repris ta petite activité d’ébénisterie, ton matériel ayant fait le voyage avec toi. C’était la seule chose qui t’apaisais dans ces temps troublés. Tu avais obtenu l’autorisation de vendre tes objets au marché, et c’est ta sœur qui t’aidait à t’installer, tu l’as remerciais d’un sourire, et elle s’évanouissait dans le dédale des rues. Alors, assis, là, tu regardais le monde vivre. Tu écoutais les ragots des personnes âgées, le bruit de la mer. Étrangement bercé par ses embruns, tu étais heureux, simplement. Le blanc de tes vêtements te rendait immaculé, presque éblouissant, et c’était une sorte de rédemption pour ton âme torturé. Alors tu prenais une planche de bois, tes ciseaux de sculpteur, et tu taillais le bois avec la plus grande des douceurs. Traçant des courbes, des dessins avec délicatesse. Tu t’arrêtais de temps en temps pour effectuer une vente, ou deux, avec ton plus grand sourire, puis tu reprenais ton travail avec attention. Parce que c’était tout ce que tu parvenais à faire sans avoir de trou de mémoire, la seule chose que tu parvenais à faire seul. Totalement dépendant du monde, ça te minait, pesait parfois. Parce que ta marche était aussi bancale que les personnes âgées de ce monde, séquelle de ce naufrage, qui t’a ravit ton âme, ton corps et ton esprit. Un enfant chutait sous tes yeux, tu posais alors tes outils, et aidé de ta canne, tu franchissait la courte distance entre lui et toi. D’un bras, tu le relevais, époussetant son anorak, t’assurant qu’aucun mal n’était apparent.

« - ça va petit ? Pas trop de mal. Fait attention aux pavés, moi aussi j’ai failli tomber ce matin. »

Un sourire, et sa mère venait s’enquérir de la santé de son gamin. Tu reculais un instant pour prendre une de tes figurines en bois, et tu tendais le petit bolide au petit gars.

« - tiens ça me fait plaisir. »

Il te remerciait, tout comme sa mère, et tu hochais la tête. Généreux. Peut-être trop. Puis chamboulé, tu retournais t’asseoir, la démarche peu habile. Tu posais ta canne à tes côtés puis tu reprenais le travail du bois. Est-ce que toi aussi, tu avais des enfants ? Une femme qui t’attendait ? Tu l’ignorais complètement, et à vrai dire, tu avais peur de poser cette question-là à ta jeune sœur. Peur de la réponse, et des responsabilités en découlant. Tu étais incapable de t’occuper de toi, alors d’une famille, ça serait un drame. Tu perdis ton sourire un instant, et tu te mordais la lèvre en regardant l’océan. Tu eus un pincement au cœur, et immédiatement ta main se glissait sur le collier qui ornait ton cou. Cette alliance, elle apaisait ton cœur abandonné, tu ignorais pourquoi, mais c’était comme ça. Elle était ta sûreté, tout comme ce visage qui t’embrasse chaque nuit quand tu fermes les yeux. Parce que dans tes songes, tu es quelqu’un Gabe, et non cette âme que tu traînes chaque jour. Alors tu pris une bouffée d’air marin, un instant, les yeux clos, puis ton sourire revenait, comme la paix. Et tu repris d’orner ce bois d’une couche de vernis.



@moïra coleman
(c) noctae


Dernière édition par Gabe Coleman le Dim 3 Mai - 8:43, édité 3 fois
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Moïra ColemanDECEPTIVE APPEARANCES.
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Moïra Coleman
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age :  trente-cinq ans.
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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Jeu 30 Avr - 23:46 }
Si j'ai plus d'étoiles dans les yeux, c'est pour mieux voir venir le vide.
Gabe & Moïra


Reprenant son souffle, Moïra se laisse tomber, le dos contre le mur des toilettes pour finir les fesses au sol. Elle ferme les yeux, un instant, comme pour prendre un moment de répit et le dessus de sa main vient frotter ses lèvres, pour finir par souffler un coup. C'était redevenu presque un rituel, depuis qu'elle gère ses crises seule à nouveau. Le matin bien avancé, alors qu'elle est perdu dans ses pensées, sans savoir vraiment ce qui lui prend, elle entre dans une totale transe et dévalise la plupart de ses placards, sans restrictions aucunes. Au point de se gaver et de vomir. Au début, elle pensait juste qu'elle abusait un peu trop. Mais c'était devenu un besoin vital. « Vous vous remplissez pour combler le vide en vous. » lui a alors dit le psy qu'elle s'était décidé à consulter. Alors qu'elle lui rit au nez en sortant du cabinet le traitant de charlatan, c'est dans sa voiture qu'elle comprit qu'il n'avait finalement pas tord. Combler le vide. Le vide de son absence. Vide d'un amour fantôme, vide de toute tristesse après avoir passé des mois à pleurer. Voilà. Elle comblait la disparition de son mari avec sa boulimie, tout simplement. Avant, c'était Avalon qui l'aidait à gérer cette problématique, maintenant elle ne peut compter que sur elle et seulement elle. Hors de question d'inquiéter qui que ce soit avec cette histoire.
Exténuée, elle finit par se relever mollement et tire la chasse d'eau, avant de se diriger vers la salle de bain. Elle a promis à sa mère de l'aider à organiser l'anniversaire de son père en allant faire les courses.
C'est ce qui la conduit une bonne heure plus tard sur le marché couvert. S'engouffrant à l'intérieur, un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Elle aimait particulièrement cette endroit, depuis toujours. L'agitation, les odeurs, les personnes se rencontrant au détour d'un stand, les découvertes, tout. Elle s'y sentait bien et apaisé. Elle s'arrête, parfois, pour discuter avec les vendeurs, qu'elle connait tous pour la plupart. Pour tous, elle est la petite Kostas, la petite fille du pays. Drôlement ironique quand on sait qu'elle n'est pas totalement américaine et qu'elle avait même parfois un léger accent grec qui ressortait à force de côtoyer ses parents et de partir en vacances à Santorin.
Ayant fait le tour du marché, elle remonte son panier pleins de victuailles à son épaule. Ses prunelles se baladent sur les étalages pour s'arrêter finalement sur un stand où prônent pas mal d'objets en bois. Elle espère y trouver un cadeau pour l'anniversaire de son père. Ses lèvres esquissent un large sourire alors qu'elle touche du bout de ses doigts un coffre en bois miniature. Elle le soulève, le scrute dans ses moindres détails. « Papa adorerait ça... » murmure-t-elle presque, admirative du travail de précision effectué sur cet objet. Le tenant entre ses mains et son sourire satisfait sur le visage, elle finit par se tourner vers le créateur de cette merveille. « Combien coûte... » commence-t-elle à peine à dire alors qu'elle a un moment de flottement, ses prunelles indubitablement fixées sur l'homme au coffre. Quelque chose cloche. Elle épie le moindre centimètre de son visage, complètement immobile. Soudainement, elle sent comme un choc électrique droit dans le coeur. « Gabriel. » dit-elle. Ça sort comme ça, comme un cri du coeur. Sa bouche reste entre-ouverte, aucuns mots n'arrivant à passer le barrage de ses lèvres et ses yeux, oui ses yeux restent complètement figés sur lui, grands ouverts, comme un animal apeuré à deux doigts de se faire tuer. Non, c'est impossible. Il lui ressemble tellement mais semble complètement différent. Des années passées loin de lui, des années à le pleurer, à ramasser des milliards de bout de coeur pour le retaper sans y arriver pour au final le retrouver ici, au détour d'un stand, sans qu'elle ne soit prévenu? Elle, sa propre femme? Tout bonnement impossible. Engager un sosie pour lui faire peur? Ça, par contre, c'est réussi. Au même moment, le coffre glisse de ses mains et vient se briser au sol. Le bruit du bois éclatant la fait revenir de ses songes. Elle fixe les débris, place sa main tremblante rapidement contre sa bouche. « Pardon. » lance-t-elle, presque comme un bambin qui a fait une bêtise. Rapidement, elle fourre sa main dans son sac pour en sortir un billet. « Gardez la monnaie, encore désolée... » répète-t-elle, alors qu'elle déguerpit de l'étalage. A mesure des pas engloutis, son coeur se serre de plus en plus et elle se sent oppressée.
Moïra arrive en dehors du marché couvert. La foule a disparu et pourtant elle n'arrive toujours pas à respirer. Sa poitrine se soulevant rapidement, elle laisse tomber son panier, dénoue son foulard et s'appuie un instant contre le mur à ses côtés avec la cruelle impression que son coeur est en train de l'abandonner lui aussi.
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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Dim 3 Mai - 9:18 }
la couleur de tes yeux ★ “La mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée.”
(musique)



Un temps pour tout. Pour rire, pleurer, rêver, s’amuser. Mais surtout un temps pour vivre. Pour mourir. Parce que tu ne t’étais pas attendu à « ça » en te levant ce matin. Amnésique d’une vie qui a été la tienne, tu vivais légèrement, récupérant tes facultés une à une. Tu souriais à chaque instant, même quand la douleur irradiant ta jambe pourrait te filer la gerbe, tu es là, sourire intacte. Parce que tu es vivant Gabriel, et c’est tout ce qui compte. Vide, mais vivant. A l’abri d’un monde qui pourrait t’être malveillant. A l’écoute d’une mer qui ne fait que t’appeler dans l’azur de son écume. Tu vis, chaque instant, comme si c’était le dernier. Avec ce trou dans le cœur, et dans la mémoire. Alors que tu façonnes le bois, que tu le peint, et que tu lui donnes vie, on t’interpelle. Il n’y a que la voix que tu interceptes, et pourtant, elle te file le frisson. Le battement de cœur bien plus rapide. Parce que cette voix, tu la connais. D’où, c’était un mystère, mais elle était là, présente, à l’orée de ta conscience. Tu vois ton derme s’affoler, et tu redresses ton visage pour voir ton interlocutrice, et renseigner sa demande, et là, vos mots s’entrechoquent comme vos âmes.

« - Au prix que … »

Parce que ce visage, tu le connais. Par cœur. Il est là, à chaque fois que tes yeux se ferment. Il est là, quand tu as mal. Il est là, quand tu es heureux. « Mettre un nom sur ce visage ». Tu as le cœur qui s’affole, parce que tu n’avais pas vu les choses comme ça, tu ne t’attendais pas à répondre à cette question maintenant. Et puis, elle te dévisage, comme si elle voyait un fantôme, comme si tu étais la réponse à ses interrogations. Et tu ne peux soutenir son regard, toi la coquille vide. Tu as le souffle un peu court, parce que tu sais que quelque chose se joue maintenant, mais tu es incapable d’y répondre convenablement. Et puis elle prononce ton prénom, comme un cri dans son myocarde et là, ton cœur se serre. Parce qu’elle sait, qui tu es. Tes mains se serrent sur le bois dans tes mains, et ton corps se tends face à l’inconnue. La peur te paralyse, tout comme la débâcle de sentiments dans ta cage thoracique. C’est le bordel dans ta tête, et savoir qu’elle sait, t’empêche de penser correctement. Parce que tu es peut-être la source de son mal, de son bien, et ça ben que t’es incapable de le savoir. C’est le bois éclaté au sol qui te remets les idées en place, et à elle aussi, elle s’excuse, et tu poses tout sur ta table, et tu te penches avec difficulté pour ramasser les éclats sur le sol éparpillé – ressemblant étrangement à ta mémoire –

« - Ce n’est rien, vraiment. »

C’était vrai, et ça avait franchit la barrière de tes lèvres, tellement c’était pensé. Mais tu n’eus pas le temps de l’arrêter, elle était bien plus vive que toi. Pauvre éclopé, munis de ta canne. Tu voudrais savoir, tu voudrais comprendre, mais tu étais incapable de lui courir après. Tu la regardais s’enfuir à toute vitesse, le cœur aussi éclaté que ce coffre. Mais tu ne lâchais pas si facilement Gabe. Alors tu pris l’argent qu’elle avait déposé sur la table, et un autre coffre, que tu plaçais dans la poche de ton tablier, puis tu fis signe au commerçant à tes côtés de surveiller ton étal. Et tu marchais, aussi vite que tu pouvais pour la rattraper. La cane au rythme de ta marche, tu la cherchais du regard, elle, l’évidence. Et tes yeux se posèrent sur son aura, son corps frêle. Elle était belle, belle à damner un saint. Encore plus belle que dans tes songes. Et tu eus le flash d’un instant, elle, en robe blanche. Tu secouais la tête, parce que cette vision t’éclatais encore plus le cœur et la raison. Tu t’approchais d’elle en boitant, puis tu la vis étouffer, se retenir au mur. Et dans tes inquiétudes qu’elle chute, tu la retenais dans l’étreinte de tes bras, pour lui offrir le soutien dont elle avait besoin.

« - vous allez bien ? »

Tu la regardais, avec la crainte dans le regard qu’elle n’aille pas bien. Quelque chose te liait à elle, tu ignorais quoi. Tu l’accompagnais jusqu’à un petit banc de pierre, et quand tu étais sûr qu’elle était bien assise, tu allais chercher son panier, pour le poser à ses pieds. Tu la sentais fébrile, et tu l’étais tout autant, pourtant, tu savais qu’elle était la clé de tes réponses. Alors tu t’assied à ses côtés, le regard un peu ailleurs, et quand tu percevais que son souffle s’était apaisé, tu parlais, doucement.

« - vous m’avez reconnu, vous semblez me connaître mais à mon plus grand regret, j’ignore qui vous êtes. »

Tu posais ta main sur la sienne, pour la rassurer, parce que tu savais que tes mots pouvaient être douloureux, alors tu allais être le plus clair possible.

« - j’ai été victime d’un naufrage, il y a deux ans. Je vous épargne les détails, mais les séquelles que j’en garde sont cette marche bancale, et une amnésie complète. J’ignore qui je suis, qui j’ai été, et ce que j’ai fait de ma vie. »

Tu soupirais doucement, puis tu serrais sa main dans la tienne, avant de noyer ton regard dans le sien, et enfin tu posais cette question qui te brûlait les lèvres depuis tant de jours.

« - La seule chose que je me souviens, c’est de votre visage. Qui êtes-vous pour moi ? Et, est-ce que vous reconnaissez ceci ? »

Tu lâchais sa main pour détacher ta chaîne autour du cou, et lui glisser dans le creux de la main, cette alliance qui te relie à sa vie sans le savoir.

« - vous êtes peut-être la réponse à ces questions que je me pose depuis plus d’un an maintenant. »

Tu l’avais presque murmuré dans un souffle, parce que l’espoir et la peur te consumais à cet instant, et que ton cœur n’avait cessé de battre à toute vitesse quand les mots avaient franchit tes lèvres.


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Moïra ColemanDECEPTIVE APPEARANCES.
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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Dim 3 Mai - 19:56 }
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Gabe & Moïra


Moïra se sentait complètement paralysée, face à cet homme qui représentait presque son passé. Presque un fantôme. Presque Gabe. Ses yeux perçants qui l'ont transpercé tant de fois, ses cheveux bouclés où elle avait passé ses frêles doigts, sa mâchoire carrée où elle y avait déposé moult baiser et cette silhouette qu'elle avait serré dans les heures sombres et chaudes de la nuit. Tout était lui, à s'y méprendre. Pourtant quelque chose semblait clairement différent. Cette lueur dans le regard, cet air complètement animal, brisé. Sa carrure semblait être plus imposante. Elle a pris peur Moïra. Deux ans. Deux ans qu'elle imaginait tout les scénario possibles et inimaginables conduisant tous à la même fin : Gabriel de retour auprès d'elle, enfin, là où il était sensé être. Et pourtant, avec le temps, l'imagination avait laissé place à une vérité beaucoup plus terre à terre. Deux ans qu'elle espérait un signe, quelque chose, qui lui prouverait que Gabriel était en vie. Une lettre, un coup de téléphone, une photo. Mais rien de tout cela n'était arrivé. Ses parents, eux, commençait à évoquer un possible deuil à faire. Elle se souvient d'avoir surpris une conversation entre eux et ces trois mots qui ont achevé son coeur déjà couvert de bleus : Gabriel est mort. Avec le temps, son cerveau commençait à assimiler cette affirmation hasardeuse. Péniblement, les yeux souvent rougis de larmes, mais elle le faisait. Car cela faisait deux ans et qu'il fallait qu'elle avance elle aussi pour le bien de son entourage. Son bien à elle, cela faisait bien longtemps qu'elle n'y faisait plus attention. Elle ne faisait que survivre dans ce monde, son âme étant parti le jour où Gabe l'avait emporté avec lui en mer. Cette personne, en face d'elle, matérialisait tout son passé, toute sa vie. Mais aussi malgré elle, elle était en train de ruiner tout les efforts qu'elle avait pu faire jusque là.
Alors oui, elle a eu peur. Cette peur l'a poussé à fuir, encore plus vite en entendant cette voix quasi semblable, balbutiant quelques mots avant de prendre la poudre d'escampette. Loin de cet inconnu, le sosie d'un amour perdu. Pourtant, s'éloigner ne faisait qu'accroitre son mal-être. Ses épaules percutant parfois d'autres personnes, son esprit, lui, divague à l'intérieur, s'amuse à refaire une rétrospective de la relation qu'elle a eu avec Gabe : la rencontre, le premier baiser, leur emménagement, la demande en mariage, la dernière dispute, la porte qui claque. Elle secoue la tête, chassant ceci de son esprit. Mais son souffle se fait court. Peut-être que la petite part d'elle-même qui voulait se raccrocher à l'idée que ce soit lui prend le dessus à ce moment-là.
Alors elle se retrouve là, la main contre ce mur de pierre, tentant de raisonner son coeur qui s'emballe beaucoup plus que de raison. Elle ferme même les yeux, un instant, essayant de se concentrer sur son souffle comme lui avait conseiller de faire son psychologue en cas de crise d'angoisse. Voilà, c'était juste ça. Une crise d'angoisse toute bête.
Inspire, expire.
Inspire, expire.
Et puis la bulle éclatement soudainement. Elle sent un corps se mouver tout contre elle et cette voix qui lui fait immédiatement ouvrir les yeux. Moïra tente de reprendre une contenance à peu près correcte, se rendant compte de la stupidité -néanmoins quelque peu légitime- de la situation. Son regard croise finalement le sien elle acquiesce, sans piper mot. Ses jambes ressemblent à du coton à ce moment-là. Son cerveau aussi apparemment. Elle laisse cet homme prendre le contrôle de la situation, complètement abasourdie et se comportant comme une simple spectatrice de cette scène. « Je... J'vous ai pris pour quelqu'un d'autre, c'était complètement ridicule. Je suis complètement ridicule, je sais plus où me mettre, vraiment, je... » balbutie-t-elle tant bien que mal. Pour la contenance, on repassera. Si elle pouvait se glisser dans un trou de souris à l'instant-même, elle le ferait, sans le moindre doute. Tout doucement, les battements de son coeur reprennent un rythme régulier. C'est ce moment que choisi l'ébéniste pour briser de nouveau le silence, lui certifiant qu'il ne sait pas qui elle est. Elle baisse un instant les yeux. Cet aveu donne un pincement au coeur à la partie d'elle qui aimerait que ce soit Gabriel en face d'elle. Ce dernier finit par poser sa main sur la sienne et elle jurerait avoir senti un léger courant électrique passer. Ses sourcils se froncent quelque peu et ses prunelles se posent sur la main de son interlocuteur, ne voyant clairement pas où il veut en venir.
C'est lorsqu'il évoque le naufrage qu'elle a l'impression qu'un boucher lui charcute le coeur. Elle ferme instantanément les yeux, fortement et penche la tête sur le côté, tentant de révoquer ce souvenir douloureux dont elle se tient encore pour responsable. La plaie était encore belle et bien béante. Et puis il lui sert la main et elle a l'impression qu'elle peut défaillir à tout moment. Prendre ses jambes à son cou et s'en aller, une nouvelle fois. Elle l'écoute, silencieusement. Elle aimerait croire à ce qu'il dit mais elle trouve cela tellement improbable qu'elle n'y arrive pas.
Le climax est atteint alors qu'il pose l'alliance dans le creux de la main de Moïra. Instinctivement, son regard se glisse à l'intérieur celle-ci. Deux inscriptions en grec y sont gravé. Elle pince les lèvres et elle sent une pointe contre son coeur. Les larmes aux bords des yeux, elle jette un dernier regard sur cette alliance : c'est bien celle de Gabe. Elle la rend à l'étranger. « Je... Je sais pas qui vous a demandé de faire ça et je ne sais pas si le but était de me faire peur ou de me faire mal, mais vous pourrez lui dire que c'est réussi. » s'exclame-t-elle soudainement, se relevant vivement, comme si elle s'était brûlé. Cette scène relève du surréaliste, vraiment. Elle fit un pas, puis deux. Mal assuré. Comme si elle se battait avec ses deux consciences. Celle qui lui disait que c'était ridicule, que Gabe était morte. Et l'autre, celle qui espérait au fond d'elle que ce soit lui. Un nouveau pas, puis elle s'arrête et se retourne vers lui. Sans ménagement aucun, elle attrape son bras et relève son tee-shirt.
Complètement hébétée, elle se laisse tomber une nouvelle fois sur le banc. « Oh bon sang... » murmure-t-elle. Elle est là. Cette cicatrice en forme de lune que Gabriel avait vers son coude. Cette même cicatrice qui avait fait écho au tatouage qu'elle a dans le creux de son poignet.
Ses yeux se remplissent de larmes : c'est lui, c'est bien Gabriel. Complètement sonnée, elle n'arrive même pas à le regarder dans les yeux. « Vous... Tu... » bafouille-t-elle. Elle souffle, tentant d'évacuer le trop plein d'émotion sans vraiment y arriver. « Les deux inscriptions sur l'alliance, c'est du grec. » affirme-t-elle d'abord. « Il y a agapé, l'amour inconditionnel. Et l'autre c'est pragma, l'amour qui survit dans le temps à n'importe quelle épreuve. » explique-t-elle alors, le regard dans le vague, comme se remémorant tout ces souvenirs. « Tu... Tu t'étais mis en tête d'apprendre le grec. C'était devenu une obsession. Le jour, la nuit, c'était vraiment... » raconte-t-elle. Et puis elle se rend compte qu'elle sourit et que ses larmes se mettent à couler toute seule sur ses joues. Elle raconte un souvenir qui ne lui appartient même plus à lui. Moïra tourne finalement la tête vers lui. « Je suis... » déclare-t-elle, la suite restant bloqué entre ses lèvres. Elle triture son alliance. Cette dernière, jumelle de la première, finit par glisser de son doigt et elle l'attrape, pour la plaquer dans la paume de la main de Gabriel. « Je suis... J'y arrive pas, je... C'est trop tôt... Tout le monde me disait que t'étais mort... » bégaye-t-elle. « T'étais mort Gabe, mort... » finit-elle par dire, les joues inondés de larmes.
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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Lun 4 Mai - 6:00 }
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L’ouragan, le cataclysme. Force 5. Ravageur, dévastateur. Une débâcle interminable qui te lacérait le cœur. Parce que tu avais beau être vide de souvenirs, les sentiments n’en étaient que plus forts, la douleur plus intense qu’un brasier. Tu supportais les afflux comme un radeau sur une mer agitée, mais tu savais que là, tu n’allais pas en sortir indemne. Parce que cette femme-là, elle avait la réponse à ce vide en toi, elle savait tout ce que tu ignorais, tout ce que tu avais fuis durant ces années : ce passé, tapis dans ta mémoire, caché pour ne pas que tu souffres. Tu aurais pu la laisser courir loin de toi, tu aurais pu laisser ça derrière toi, mais tu n’as pas pu. Rongé par la curiosité, par le vide immense, sidéral. Comme tu n’as pas pu la laisser si vulnérable, si mal contre ce mur. Il a fallut que tu la soulèves avec la délicatesse du rossignol, que tu l’emmènes là où elle se sentirait mieux. Et ses balbutiements t’attendrissais Gabe, comme si elle était fautive de la situation, que tu avais provoqué. Nul doute que cette femme était la douceur incarné. Tu posais ton regard sur elle, un sourire en coin, ne rétorquant rien d’autre qu’un simple sourire. Tu ne voulais pas attiser le feu en elle, la douleur de son âme. Tu voulais lui accorder du repos. Alors tu t’es assis à ses côtés, et vous étiez tous les deux face à cette mer immense, face à cet océan d’émotion. Et quand tu jugeais que c’était le bon moment, t’as pris sa main Gabe, et tu lui a raconté. L’horreur de ton accident, les conséquences qui en découlait, et la clé qu’elle tenait là, dans son cœur. La clé de tes souvenirs, la clé de ton être. Tu voyais sur son visage la douleur marquer ses traits, et ton myocarde se serrait un peu plus à mesure que les secondes s’écoulaient, parce qu’elle se fermait, un peu plus que tes mots l’atteignaient, et le mal, intense, irradiait ton système sanguin. Et l’apothéose fut quand tu lui donnais ce que te retenait sur cette Terre, et qu’elle te rejetait à la vitesse d’un avion de ligne. Là, ton cœur marquait un arrêt, et la boule dans ta gorge se formait, intense, douloureuse. Tes yeux s’embuaient, parce que tu n’avais jamais vécut le rejet avec autant d’intensité. Tu avais tant espéré d’elle, mais au final tu n’étais bon qu’à lui faire du mal, à cette pauvre femme. Menteur, trompeur, ignorant, c’était tout ce que tu étais. Et elle avait peut-être raison. Alors tu baissais ton regard sur l’alliance, que tu serrais fortement dans ta main.

« - Je suis désolé. Vraiment. »

C’était tout ce que tu avais à dire. Désolé d’être vivant, d’ignorer tout de sa vie qu’elle a partagé avec l’autre toi. Désolé du mal infliger. Tu n’aurais probablement aucune réponse, ni aujourd’hui, ni demain. Alors tu ne pus l’empêcher de rouler, cette larme sur le coin de tes yeux, parce que la douleur de ton cœur était encore plus intense que celle de ton corps, et que les dommages seront indélébiles. Tu la sentais s’échapper, d’une manière peu assuré, et tu n’as pas eu le cœur à la retenir, pour ne pas lui faire plus de mal encore. Tu n’étais personne et tu ne seras jamais quelqu’un. Elle te le prouvais aujourd’hui. Tu mettais la chaîne autour de ton cou – là seule chose qui faisait de toi quelqu’un – faisant disparaître l’alliance dans ta chemise blanche, quand elle t’attrapais le bras avec véhémence. Tu ne comprenais pas la dureté de son geste, mais tu la laissais faire pour ne pas attiser les dégâts que tu avais causé. Et tu voyais dans son regard, qu’elle te croyait Gabriel, et qu’enfin, tu étais quelqu’un. Elle relâchait ton bras et ses yeux se remplissaient de larmes, et tu savais que tu touchais en plein cœur, quelque chose de douloureux, d’intense, d’inéluctable. Alors tu serrais les poings, tu t’en voulais tellement, de ne pas te souvenir, d’ignorer ce passé en commun. Elle te parlait d’inscription grec sur l’alliance, d’intense apprentissage, et de significations denses. Tu prenais l’alliance dans tes mains charnues, et tu regardais ces mots qui n’avaient aucun sens deux minutes avant, mais qui désormais en prenaient un. Tu les murmuraient comme s’ils étaient la clé de tout ça, et tu murmurais.

« - eísai ómorfi. [είσαι όμορφη] ‘tu es belle’.

Comme un souvenir effacé, comme quelque chose de brûlant. Un souvenir te revenait en mémoire, toi devant un livre grecque, lunette sur le nez, concentration extrême. Et elle, à tes côtés, riant aux éclats sous ton sérieux, et l’intensité de ton apprentissage. Tu fermais les yeux un instant, car c’était douloureux, de vivre quelque chose qu’on ne se souvient pas vraiment. Et tu tournais ton visage vers elle. Elle était là, à pleurer, comme on pleure un mort. Lui faire de la peine t’arrachais le cœur, sans anesthésie. Parce qu’elle ne méritait pas tes larmes, toi, la coquille vide. Alors tu t’approches d’elle, et t’essuies ses larmes de tes grandes mains doucement, ne supportant pas de les voir. Puis elle pose la jumelle dans ta main, et comme un adieu, elle te fait comprendre que tu n’aurais pas due être là, à cet instant. Et là, ton cœur se brise à tes pieds, parce que ce rejet, c’est celui de trop, celui qui t’éclate un peu plus au sol. Elle te brûle cette alliance, elle t’appartient pas. Elle est à elle, et à personne d’autre. Alors tu attrapes son bras, avant qu’elle ne t’échappe, et tu lui glisses l’alliance à son annulaire gauche délicatement.

« - Non, tu dois la garder, parce que je sais qu’elle est là, elle est en sécurité avec toi. C’est… C’est la seule chose qui me retient dans ce monde. Alors je t’en supplie… Garde là. »

T’as la voix qui déraille Gabe, parce que cette femme, elle a le dessus sur toi, sur ton histoire, sur ton âme, et c’est indéniable à quel point, tu l’as aimé, et peut-être même que tu l’aimes encore. Alors tu tenais sa main un instant, fermant tes yeux sous l’intensité du moment. Puis tu rouvrais tes opales turquoises sur elle, au bord des larmes, au bord du précipice.

« - Et tu as raison, je devrais être mort. Ce qui est le cas en partie. »

Parce que t’ignorais tout de ton passé, de ton présent, et de l’avenir que tu voulais construire. T’étais mort, et pourtant capable de respirer le même air qu’elle. Tu pris une longue inspiration, puis tu ajoutais.

« - Je suis désolé. Pour le mal que je te donne à cet instant, pour ce que j’ai pu faire par le passé. Ce n’était pas conscient, pas volontaire. Et il est peut-être raisonnable qu’on ne se croise plus, car je refuses d’être la source de ton mal… Tu … »

Ta voix déraillait, face au sacrifice que tu faisais et que tu étais prêt à faire pour elle.

« - Tu es belle, et tu mérites pas qu’on te fasse mal. Pardonne-moi. »

Alors tu lâchais sa main, délicatement, tu reprenais ta canne, et tu t'apprêtais à te rediriger vers le marché couvert, parce que tu n’avais plus rien à faire ici. Tu causais plus de mal qu’autre chose. Tu posais son panier sur le banc, pour ne pas qu’elle l’oubli, et tu glissais la boîte et son billet discrètement dans celui-ci, espérant qu’ainsi, elle ne t’oublierais jamais. Tu étais courbé Gabe, ta marche était difficile, et ton cœur douloureux, t’ignorais si c’était passager, ou si ça serait comme ça jusqu’à la fin de tes jours. Tu venais de mourir une seconde fois, et tu étais incapable de savoir si cette fois, tu arriverais à te relever.


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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Lun 4 Mai - 18:18 }
Si j'ai plus d'étoiles dans les yeux, c'est pour mieux voir venir le vide.
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Deux ans,  vingt-trois mois pour être exact, qu'il était parti. Autant de temps à être tiraillée, à ne pas savoir comment gérer la vie sans lui. Elle ne savait même pas si elle devait faire un travail de deuil, attendre quelque chose. Alors elle se contentait de survivre, Moïra, dans ce monde de requins. Flotter dans les grands discours de ses proches. L'un qui dit qu'il y a certainement un espoir que Gabriel soit là, quelque part dans ce monde, vivant. Un autre qui lui demande si elle a besoin d'aide pour emballer ses affaires car il était grand temps d'aller de l'avant. Tiraillée, oui. Par deux personnalités. L'ancienne Moïra, fragile, dépendante, voyant son mari partir encore et encore, sans broncher, sans s'affirmer. Et puis il y a une nouvelle Moïra qui a éclos dans cette noirceur : une jeune femme défendant ses intérêts un peu plus férocement, très indépendante, ne se laissant plus marcher sur les pieds. Toujours entre deux eaux. Encore plus maintenant, alors que cet inconnu au visage familier se trouve devant elle. Et surtout, quand elle s'apprête à s'enfuir. Cela semblait si surréaliste, lui ici, après des années, l'air de rien, travaillant pour gagner de l'argent comme n'importe qui, parlant avec les clients, étant là à côté d'elle, bien vivant. La plus grande partie d'elle-même préférait rester complètement dans le déni que de s'avouer ne serait-ce qu'une seule seconde que la personne à côte d'elle était bien Gabe et que son discours était lui aussi bien réel. Et puis il y avait l'autre partie, la toute petite. Cette petite lueur d'espoir qu'elle trimballe depuis deux années maintenant. Pas plus grande que la flamme d'une bougie, se disant que Gabe attendait Moïra quelque part, cette flamme largement entretenu par la soeur de Gabe qui elle, était persuadée qu'il était encore vivant. Par un quelconque miracle, c'est cette infime partie d'elle-même qui lui avait dicté son geste. Celui de vérifier cette cicatrice, cette petite imperfection qui faisait de lui quelqu'un d'unique. Elle se rappelle avoir été étonné de cette balafre en forme de lune et Gabe lui a alors raconté son histoire, son corps contre le sien, lors de leur première nuit ensemble. Celle d'un petit garçon se faisant mal en aidant son père à réparer son bateau. Un des seuls souvenirs qui le rattache à son paternel. Touchée par cette histoire et sur un coup de tête, un coup de folie puisqu'ils venaient juste de se mettre ensemble, Moïra se faisait tatouer cette petite lune au creux du poignet le lendemain. Comme pour lui dire qu'elle ne l'abandonnerai pas, elle. Assez ironique puisque finalement, c'est lui qui a reproduit le même schéma que son père et qui l'a abandonné, encore et encore pour finir par ne plus revenir.  
Alors qu'elle prenait conscience de ce qui était en train de se passer sous ses yeux, Moïra était au bord de l'implosion. C'était trop. Trop à assimiler d'un seul coup. Trop pour un corps frêle et malade comme le sien. Gabriel n'était pas le seul être bancal dans cette histoire, elle l'était aussi, le cachant férocement aux yeux des autres pour ne pas les inquiéter. Alors elle se met à lui raconter l'histoire de leurs alliances, celle où il avait décidé d'apprendre le grec. Elle le revoit encore, tentant d'instaurer bien maladroitement un dialogue avec son père dans sa langue maternelle. Et même si c'était pas parfait, même loin de l'être, elle se rappelle de l'éclat de bienveillance et de fierté dans le regard de son père. Elle finit par secouer la tête, tentant de faire un peu de place dans ses pensées. Au même moment, la voix de Gabe raisonne dans ses oreilles. Dans cette langue qui a bercé sa vie. Un mince sourire à peine visible se dessine sur ses lèvres. Cette phrase, il avait pris l'habitude de lui dire, souvent. Autant dans sa propre langue à lui que dans la sienne à elle. Pour ne pas qu'elle l'oublie. « Efcharistó. » dit-elle dans la foulée pour le remercier, comme un automatisme qui ne l'a pas vraiment quitté.
Les larmes souillent son visage, lentement, vicieusement. Comme la situation. Moïra célèbre des souvenirs qui sont devenus poussière, inexistant dans l'esprit de son époux. Se rappelle-t-il du moins à quel point ils se sont aimé tout les deux? La passion qui les avait consumé pendant toutes ces années? Ressentait-il cette étincelle au fond de lui? Car elle, c'est exactement ce qu'elle a ressenti alors qu'il posait ses mains sur son minois pour chasser les larmes sur celui-ci. Cette tension qui les animait tout les deux, à l'époque. Et bien que ce moment fut de courte durée, elle aurait voulu qu'il dure, encore et encore. Comme avant.
C'était malsain, c'était pervers. De le mettre sur sa route ainsi. Des milliards et milliards de questions se bousculent dans sa tête, des milliards de sentiments aussi. Et pourtant, elle n'arrive ni à bouger, ni à parler, tétanisée par la situation. Alors finalement, elle s'apprête à déposer les armes et son alliance à ses pieds. Du moins, elle la glisse dans sa main. Comme pour lui faire comprendre que le fait d'être sa femme devenait une responsabilité trop lourde à porter sur ses minces épaules. Gabe le réfute, attrape sa main et lui enfile l'alliance à son doigt de nouveau. Son coeur palpite un peu vite, son esprit faisant le rapprochement avec leur mariage. Elle se revoit un court instant, lui en costume, beau comme un dieu, et elle en robe blanche. Un moment qui appartient bien au passé également.
Et puis finalement, c'est lui abdique, se confondant en excuses, lâchant finalement sa main et prenant le chemin inverse en boitant. Moïra fronce alors les sourcils, soudainement prise d'un sentiment d'incompréhension et d'injustice. Quoi? Comment ça? Non. C'est incroyablement vicieux de sa part de revenir telle une tornade dans sa vie, explosant les fondations branlantes qu'elle avait réussi à construire seule, pour finalement s'effacer de nouveau. C'est vicieux pour elle. C'est vicieux pour lui. Elle le regarde s'éloigner doucement et la colère s'empare d'elle. Elle se relève, droite comme la justice, passe frénétiquement ses mains sur ses joues pour essuyer le reste de ses larmes. « Les habitudes sont tenaces non? T'as passé huit ans à me tourner le dos, à claquer les portes parce que tu préférais la mer à ta propre femme et aujourd'hui encore, tu m'abandonnes. Comme quoi la nature humaine d'un homme ne change jamais, peu importe le contexte. » lance-t-elle, presque piquée au vif. « Si tu fuis, ce n'est pas parce que tu as peur de me faire du mal, c'est parce que tu as peur de ce que pouvait être ta vie d'avant et d'être déçu je me trompe? » continue-t-elle, montant un peu le ton, son mari s'éloignant progressivement. Il ne semblait pas décider à lui répondre, ce qui ne faisait que tendre le fil entre eux et d'énerve la grecque. « Mon mari était quelqu'un d'incroyable. Quelqu'un de bon, de généreux, de drôle, quelqu'un de droit. Et surtout il était courageux et persévérant, et n'abandonnant pas au premier obstacle venu comme tu es en train de le faire en ce moment-même. » s'exclame-t-elle, suivant sa silhouette maladroite du regard, sous le regard interloqué de quelques passants. « Alors c'est vraiment comme ça que ça va se passer? Tu vas retourner à ta petite vie d'ignorant sans même te battre pour retrouver ta vie? Si c'est le cas, si j'ai aucune chance de récupérer mon mari, je vois aucuns intérêts à garder cette bague autour de mon doigt! » s’époumone-t-elle presque alors qu'il est à quelques centimètres du marché couvert maintenant. Alors elle s'énerve, retire une nouvelle fois l'alliance de son doigt pour la jeter rapidement à terre. Le bruit du métal raisonne légèrement sur le sol, suffisamment pas assez pour que Gabe ne l'entende. Sa cage thoracique se lève et redescend assez rapidement et son regard est braqué sur lui. C'était stupide, vraiment pas raisonnable. Son orgueil a parlé bien maladroitement.
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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Ven 8 Mai - 9:31 }
la couleur de tes yeux ★ “La mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée.”
(musique)


T’es costaud Gabriel, t’es capable de tout encaisser. C’était ce que tu croyais. Ce que tu avais cru. Parce que t’avais réussis à te relever de toutes ces opérations, de ses brûlures sur ton corps. Tu t’étais acharné à retrouver un semblant de vie, comblant le vide en suivant tes instincts. Mais là, cette tornade, tu t’y étais pas préparer, et ça allait détruire tes fondations, une à une, te plonger dans des abysses encore plus grandes que celle de l’océan. Retrouver ta vie d’avant, c’était impossible, pas sans souvenir, pas sans sensation. Tout était inconnu ici, sauf cette petite sœur et son sourire réconfortant. Sauf l’océan et le chant qui te berce toutes les nuits. Et ce visage, cette voix réconfortante. Elle, cette femme face à toi. Cette inconnue, si belle, si douce dans tes songes. Elle te remerciait dans son grec natale, et tu croisais son sourire, que tu rendais, malgré la douleur de ton cœur, de ton âme. C’était compliqué, tellement désarmant. Toi, l’armoire à glace, tu pliais sous cette femme, comme si ça avait toujours été ainsi. Elle te bouleversait, elle te transcendait. T’aurais pu presque la supplier qu’elle te prenne avec elle, juste pour qu’elle te parle, qu’elle comble le vide en toi. Mais que ferait-elle d’un éclopé comme toi ? D’un coquillage vide sans beauté ? Rien. Tu n’étais qu’un poids mort dans sa vie, un échoué, un raté. Alors renoncer, c’était tout ce que t’étais capable de faire à cet instant. Essuyer ses larmes délicatement, savourant la douceur de sa peau, la supplier de te garder pour elle, et t’en aller. Parce que t’avais plus rien à lui donner, juste un boulet à traîner. Mais putain ce que ça te crevait le cœur de la quitter. Tu frissonnais Gabe, sous ce soleil de midi. Tu tremblais Gabe, à mesure que tes pas t’éloignaient d’elle. Et tu pleurais, parce qu’elle avait ton cœur, et que tu pouvais pas y faire autrement. Mais ce dont tu t’attendais pas, c’était à sa fureur, à sa colère. L’homme qu’elle te décrivait semblait être un égoïste, mais elle te dépeignait aussi un portrait tellement à l’inverse. C’était ambivalent, imparfait. T’entendais les trémolos dans sa voix, la rage consumant sa peine. Et c’était légitime, tellement. Parce que t’étais un mort parmi les vivants, comme un songe hantant sa vie, et voilà que tu t’en allais, parce que t’étais incapable de suivre la cadence, incapable de te souvenir. Alors tu te crispais Gabe, douleur intense dans le myocarde et le corps. Dérangeante sensation électrique parcourant ton corps, et ta jambe malade. Tu t’arrêtais, et tu levais ton regard au ciel, fermant les yeux, et laissant tes perles salés roulés. Elle parlait d’un homme que tu ne connaissais même pas, elle ignorait tout de ce que tu avais vécu, de l’horrible sensation que tu vivais chaque jour. C’était la colère, probablement son orgueil qui parlait, mais putain ce que tu avais mal. Elle transperçait ton cœur à coup de pic, et le piétinait, elle ne cherchait pas à te comprendre, et comment lui en vouloir de ne pas le faire. Et c’est le bruit du métal qui te ramenait à la réalité du moment, et la pointe dans ton cœur, fut le plus douloureux, parce que tu savais ce qu’elle avait jeté, et putain, le mal intense. Alors tu te retournais, ignorant la douleur de ta jambe, lâchant la canne qui raisonnait sur le sol, et t’abaissant pour récupérer cette alliance jumelle. Tu la scrutais dans tous les sens pour voir si elle n’était pas abîmée, déposant de la buée dessus pour l’essuyer de tes gros doigts. Tu la glissais alors à ton cou, à côté de son âme-sœur et tu te rapprochais de cette inconnue, bien trop farouche. Dans la douleur, dans la difficulté, mais tu le faisais pour lui prouver que t’étais capable. T’imposais un silence pour essuyer ton visage plein de peine un instant, puis tu posais tes opales bleu océan dans les siens, un regard sincère, douloureux.

« - Tu me traites de lâche, mais t’es la première à avoir fui devant moi tout à l’heure. »

Tu gardais ton calme, tu restais poli, mais t’avais les brumes d’anciennes disputes où tu pétais un plomb tellement elle te rendait fou. Tu grimaçais un instant, et t’inspirais calmement.

« - Tu sais pas ce que j’ai vécu, la douleur intense que ça été de se réveiller, seul et sans souvenir. Je me suis battu pour revenir d’entre les morts, pour me tenir là, devant ce monde hostile, devant toi. Mais rends-toi compte du vide immense en moi. Et plutôt que de balancer les vestiges de notre amour au sol, rappelle-les-moi, pour qu’ils reviennent. Parce que la clé de mon esprit, c’est toi qui l’a toujours eu, j’l’ai toujours su. Toi, tu te souviens, et crois-moi, qu’il y a pas plus douloureux de ne pas se souvenir. Les cicatrices, les douleurs physiques, c’est rien comparé au vide de mon cœur. Mais j’ai jamais lâché. Parce que chaque soir, c’est toi qui me berce de ton rire. Toi dans cette grande étendue d’herbe, et de fleurs.»

Fragment d’un passé morcelé, tu voyais la clairière et cette femme, sans cesse. Tu reprenais de l’aplomb Gabe, parce qu’elle devait saisir l’étendue des dégâts.

« - Et j’ai jamais eu peur de ce que j’ai été ou pu être, juste de te décevoir. Et c’est chose faite. »

Parce que t’avais vu la douleur dans son regard, la braise dans l’incandescence de ses yeux à cet instant, et pourtant tu lâchais pas la bride, par peur de tout perdre.

« - Maintenant libre à toi, de me gifler, de me frapper, de me haïr, j’prendrais tout ce que tu me donnes, mais par pitié cesse de me hurler dessus comme à un enfant. Tu viens de dire que j’me battais pour obtenir ce que je voulais, ça n’a pas changé, qu’importe la coquille vide que je suis. Sinon, je serais mort dans ce lit d’hôpital à des milliers de kilomètres d’ici.»

Tu prenais ton visage dans tes mains, caressant les courbes de son visage de tes doigts charnues délicatement, et tu te mordais la lèvre.

« - Si j’suis ici, c’est grâce à toi, grâce à ce souvenir indélébile. Alors s’il te plait, cesse d’hurler au monde entier que j’ai renoncé, parce que c’est faux, c’est totalement faux. »

Tu glissais ta main dans sa nuque et tu posais ton front contre le sien. T’essayais de rester serein, confiant, mais elle t’avait éclaté en mille morceaux éparses, qu’ils seraient ardus de retrouver. Tu murmurais alors.

« - J’ai jamais renoncé Moira, même si l’oubli m’a frappé. »

Son prénom t’étais revenu dans un éclat, et tu t’agrippais doucement à ses cheveux parce que l’intensité de tes émotions étaient tellement fortes que tu étais incapable de les gérer seul. Tu continuais de murmurer.

« - J’ignorais jusqu’à ton prénom. A tes côtés tout est plus simple, plus facile. Et j’crois que ça a toujours été ainsi. »

Tu voudrais la supplier de rester à tes côtés, mais elle semblait aussi indomptable que l’océan, aussi affligée qu’une déesse de la mer. Tu avais causé bien des dégâts Gabe, et les réparer n’allaient pas être aussi aisé que de mettre un pied devant l’autre.


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(#) Re: la couleur de tes yeux | Moïbe { Sam 9 Mai - 0:38 }
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Le coeur tambourinant dans sa cage thoracique après avoir déversé ce qu’elle avait à dire, Moïra se retrouve alors fort dépourvue alors que ses prunelles fixent le dos de Gabriel. Ce coup de gueule, aussi virulent soit-il, lui avait fait du bien. Oui, ça peut paraître complètement égoïste mais ça lui avait bel et bien ôté un poids. Moïra, c’est la reine des paradoxes. Elle s’en est voulu toutes ces années d’avoir poussé Gabe à claquer la porte du nid conjugal et à avoir pris la mer pour fuir le conflit qu’elle avait créé. Elle se revoit, mille fois, se refaire le film de leurs retrouvailles, le prenant dans ses bras, le couvrant de baisers, ses mains touchant le moindre centimètres de son visage, s’excusant encore et encore de l’avoir laissé partir, lui promettant monts et merveilles, voulant le garder rien que pour elle et ne jamais le voir repartir.
Et puis finalement, elle est là, la colère prenant le dessus. A lui en vouloir de le voir déjà tourner les talons à peine revenu. D’ailleurs, vient-il de revenir ou est-il là depuis un moment? Sa soeur est-elle au moins au courant? Elle secoue légèrement la tête, enlevant ces pensées de sa tête. C’est clairement pas le moment de penser à ce genre de détails. Elle sait même pas d’où elle vient, cette colère qui a subitement décidé de se pointer, dévastant les autres sentiments de son corps. Cette même colère, ardente, qui l’avait consumé à chaque fois qu’il lui annonçait qu’il reprenait la mer pour plusieurs semaines. Celle qui, vicieusement, la rongeait des heures durant, lui montrant qu’elle pouvait le détester à hauteur qu’elle l’aimait. Son regard dévie par ailleurs sur sa bague, qu’elle a brutalement jeté quelques secondes plus tôt et qui a eu le mérite de faire réagir Gabe. Elle entend sa canne tomber et le voit, se mouver péniblement pour la ramasser. Moïra se sent de plus en plus honteuse à mesure où il se baisse, chancelant et elle a un pincement au coeur lorsqu’elle l’aperçoit nettoyer l’alliance, silencieusement, pour la faire glisser dans sa chaîne vers la sienne. Elle baisse alors la tête. C’était complètement ridicule. Son attitude était complètement ridicule. Puérile même. Il avait l’air d’avoir déjà tout le poids du monde sur ses épaules, abîmé autant physiquement que mentalement. Et elle, aveuglée par sa petite personne, en avait oublié qu’il avait déjà tant vécu. Cela ne ressemblait pas à Moïra l’altruiste. A croire que cette histoire a abîmé plus de personnes qu’au premier abord. Gabe se rapproche alors, ayant bien capté l’appel de sa femme. Elle l’observe, avançant doucement, non sans peine, son regard vacillant entre sa canne et lui. « Pardon, je voulais pas... » balbutie-t-elle, en un murmure, tendant instinctivement les bras très légèrement de peur qu’il ne tombe. Il marque un temps d’arrêt et Moïra est suspendue à ses lèvres, se demandant à quelle sauce elle allait être mangé pour avoir dit ça.
Le retour ne se fait pas attendre et elle l’a mérité. C’est vrai, elle avait fait exactement la même chose avant s’en vraiment s’en formaliser. Il avait raison sur toute la ligne. Sur ça et sur le reste. Non, elle n’avait pas vécu tout ce qu’il a enduré et son coeur se brise un peu de l’imaginer seul, dans ce lit d’hôpital, sans personne, sans famille. Cette situation a elle seule résume parfaitement Gabe : il s’était toujours débrouillé seul, sans piliers, portant tout à bout de bras, sans jamais montrer un signe de faiblesse, sans jamais faillir, peu importe ce que cela lui coûte. Et aujourd’hui, c’était à elle de le laisser se reposer sur elle, de l’aider. Mais en était-elle seulement capable? Avait-elle les épaules pour? Lui en tout cas, il en était persuadé. Parfaitement persuadé. Trop persuadé. Soudain, elle a l’impression de crouler sous le poids de cette responsabilité. Elle avait peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur pour l’aider, de ne pas être objective, de peut-être amplifier ou déformer des souvenirs précieux. Et puis il fredonne ce songe, cette image rangé quelque part, dans un coin de sa tête.
Une grande étendue d’herbe. Cela fait écho à pleins de souvenirs mais elle elle repense à leur premier rendez-vous. Gabe l’avait emmené dans cet immense pré pique-niquer. Ça avait été un désastre. Le vent soufflait tellement fort qu’ils avaient couru après la nappe et leurs affaires. Moïra avait ris de bon coeur et Gabe aussi. Et ce souvenir s’efface aussi vite qu’il est arrivé, comme si elle ne pouvait pas le retenir. Au moment-même où sa voix roque la ramène sur terre. Sa gorge se noue alors de l’entendre dire qu’il est décevant. C’était quelque chose de récurrent, chez lui, quelque chose qui ne le quittait jamais. Ce sentiment de ne pas être à la hauteur pour les autres, ce manque de confiance. Huit ans durant, elle a essayé de le rassurer mais c’est une peur qu’elle n’a pas réussi à dompter. « Non, c’est faux. C’est complètement faux, tu n’es pas... je voulais pas te donner cette impression, je... » balbutie-t-elle, les mots manquant cruellement pour le rassurer. Si seulement il s’était vu à travers ses yeux à elle durant toutes ces années, ça aurait changé tellement de choses.
Elle avait été cruellement injuste avec lui. Elle l’avait rejeté, tout bonnement, salement, par crainte de se brûler. Elle le ressent encore, alors qu’il place ses mains sur son minois, frôlant ses joues, doucement. Elle se brûle à son contact. Gabe, ça a toujours été quelque chose d’incontrôlable dans sa vie. Si proche et si loin. A mesure qu’il lui glissait entre les doigts, elle se consumait. Alors elle ferme les yeux, un instant, faisant durer le moment, interdite, de peur qu’il ne disparaisse encore une fois. Et il réduit la distance encore un peu plus, sentant son front se coller contre le sien, son souffle suave parcourant son visage. Le coeur de Moïra bat presque à rompre pour quasiment imploser en l’écoutant murmurer son prénom de cette façon qui l’avait toujours fait craquer. Ça lui coupe la respiration à Moïra, elle est sent totalement désarçonnée. La grecque se laisse aller, juste un instant. Les yeux fermés, elle frotte le bout de son nez contre le sien, doucement, comme elle avait l’habitude de le faire dans le passé. « Il y avait cette chanson d’Elvis Costello qui s’appelait She. Tu l’avais choisi pour notre mariage en m’affirmant qu’elle avait été écrite pour moi. Peut-être qu’elle te fera remonter des souvenirs. » fredonne-t-elle. « La verité, c’est que je ne sais pas si je suis la plus apte à t’aider. Il y une femme qui tu aimes encore plus que moi et qui abrite certainement plus de souvenirs que moi... » lance-t-elle alors qu’elle se recule doucement, son regard se tournant vers la mer, la seule qui a toujours accueilli Gabe sans concession. Elle respire une dernière fois son parfum avant de reculer, encore et encore. « Je serai toujours là, jamais loin. N’en doute pas. » termine-t-elle, avant d’attraper son sac, son panier et d’imprimer dans son esprit son visage une dernière fois. Elle ne sait pas quand est-ce qu’elle le reverra, ni si elle le reverra tout court. Le chemin est encore long pour lui. Pour elle aussi.
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