-  un fantôme du passé (florian) -

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{ un fantôme du passé }
crédit/ tumblr ✰ w/florian de nassau

La journée a été exténuante pour Margot, mais elle était habituée depuis qu’elle était devenue vice-présidente de la compagnie de son paternel. Margot s’était occupée des investisseurs toute la journée et avait eu trois réunions. C’était maintenant le temps de se reposer un peu. Elle n’avait pas souvent l’occasion de se reposer et de prendre soin d’elle-même. Lorsqu’elle est entrée dans sa villa, Margot n’entendit pas des bruits dans la cuisine, signe que son fiancé n’était pas encore entré. Il n’allait probablement pas tarder, mais, en même temps, ça ne dérangeait pas Margot. Elle n’avait pas besoin d’être avec son fiancé en permanence. Après tout, ils n’étaient pas encore mariés et elle ne l’aimait pas. Du moins, elle l’aimait amicalement, rien de plus. C’était tellement difficile pour elle d’être fiancé à cet homme, alors qu’elle voudrait être fiancée à un autre homme, le meilleur ami de son frère. Cet homme, elle l’aimait sincèrement. Margot n’était jamais tombée aussi amoureuse de quelqu’un, avant de rencontrer cet homme, celui qui fait battre son cœur depuis plusieurs années. Son père n’accepterait jamais cet homme dans la vie de sa fille chérie, alors elle avait décidé de lui faire plaisir et de se fiancer à un homme qui venait du même monde que les Hepburn. Margot se rendit dans la cuisine et ouvrit le réfrigérateur. Sur une étagère, il y avait une belle bouteille de vin rosé qui n’avait été ouverte que la veille. Le vin qui avait coûté une petite fortune à Margot, mais qui allait lui faire le plus grand bien. Margot prit la bouteille et se prit ensuite une coupe. Une fois l’alcool versé dans le verre, elle remit la bouteille au frais et but une gorgée. Ce fut le plus beau moment de toute sa journée. Elle pouvait enfin relaxer. Il ne lui restait que son pyjama et ses bas de laine, pour être enfin bien, lorsqu’elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Si c’était son père ou son frère, Luke, pourquoi ils n’entraient pas directement? Margot fronça les sourcils, mais décida tout de même d’aller ouvrir. Lorsqu’elle vit la personne devant la porte, elle figea. Margot ne s’attendait pas du tout à le revoir. Il était parti il y a longtemps et il fallait sincèrement qu’il revienne comme une fleur. « Florian… Qu’est-ce que tu fais ici? » Oui, que faisait-il ici? Margot ne voulait pas le laisser entrer, mais, en même temps, elle était tellement heureuse de le revoir. Elle voulait le serrer dans ses bras, mais son orgueil lui disait de ne pas le faire.

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{ un fantôme du passé }
crédit/ tumblr ✰ w/@margot hepburn

Les regrets sont une chose que l'on n'oublie jamais. Ils restent accrocher à de bons ou de mauvais souvenirs, comme s'ils étaient des poids qui nous empêchaient d'avancer. Parfois, on peut faire abstraction de ses regrets, mais ils ne sont pas disparus pour autant. Les fantômes du passé, aussi insidieux qu'ils puissent t'être, finissent tant bien que mal par nous rattraper. Florian n'oublie jamais, surtout lorsqu'il s'agit de personne qu'il a aimés. Il était au supermarché. Depuis qu'il vivait sa nouvelle vie d'habitant ordinaire, il prenait plaisir à faire les courses, la lessive et pleins d'autres tâches dite banales par le commun de la population. Alors qu'il était à la caisse, il vit un magasine et sur la page couverture se trouvait la photo d'une femme qu'il connaissait déjà, qu'il connaissait trop bien à vrai dire. Margot Hepburn, une vieille amie qu'il n'avait pas revue depuis près de deux décennies. Dans l'article, il était question d'une magnifique maison achetée avec son fiancé sur Lido Isle, il y avait même l'adresse ! Il prit en note l'information sur son iPhone avant de déposer le magazine où il l'avait auparavant attrapé.

Il avait prévu passer la voir, plus tard dans la journée puisqu'elle devait bien être occupée. Un étrange mélange de peur et d'excitation bouillonnait en lui, comme s'il se sentait coupable. Il essayait de chasser ses peurs non-fondé puis il se mit à sourire à l'idée de revoir la demoiselle après tant d'années. Que pouvait-elle fait maintenant ? Lorsqu'ils s'étaient quittés, elle allait commencer des études. Va sans dire que beaucoup de choses avaient changés pour elle puisqu'elle était, évidemment, fiancée. Avant de partir, il attrapa une bouteille de Sauvignon blanc au frigo avant de quitter vers la destination. Le taxi parcourrait les immenses châteaux jusqu'à arriver devant le portail en fer forgé. Il donna un billet au chauffeur et il sortie du véhicule pour passer la guérite et se rendre jusqu'à la porte, bouteille à la main dans l'espoir de renouer avec ses fantômes du passé. Il resta devant la porte une longue minute, est-ce qu'il faisait le bon choix ? N'y avait-il pas quelque chose de malsain de débarquer chez une amie après vingt ans d'absence ? Florian avait toujours préféré écouter son coeur plutôt que son cerveau et aujourd'hui n'en faisait pas exception. Il tambourina quelques coups sur la porte avant de reculer de quelques pas. Il n'y avait aucun bruit, seulement celui des feuilles qui craquaient au vent. C'est alors que le loquet brisa ce silence et que la porte s'ouvrit.

La première chose qu'il remarqua, c'était ses grands yeux noisettes qu'il avait toujours trouvés magnifique. Elle l'avait aussi reconnu puisqu'elle l'appela par son prénom, c'était déjà un très bon signe. – Désolé d'arriver sans donner de nouvelle, je ne savais pas trop comment m'y prendre. Puis il fit glisser la bouteille de vin entre eux comme une invitation à partager une discussion autour de cette bouteille. – Je sais que ça fait un bon moment, je comprendrais que tu sois occupé ce soir. Rajoutât-il lorsqu'il comprit qu'il y avait une certaine hésitation.

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Margot n’aurait jamais pensé revoir Florian après vingt longues années. Tout avai changé, après son départ. Margot avait dû accepter le fait qu’elle avait perdu un bon ami et qu’elle ne pourrait plus se confier à lui. Elle pouvait comprendre qu’il était prince et qu’il avait des obligations, mais il aurait pu lui donner des nouvelles, lui demander comment elle allait et ce qu’elle faisait. Au lieu de cela, Florian était devenu un fantôme qui a hanté les pensées de Margot. Elle avait effectivement souvent pensé à lui, se demandant s’il allait bien. Elle avait vu quelques photos dans les magazines et les journaux de Florian, mais rien de plus. Elle aurait tellement voulu entendre la voix de cet homme qui était un bon ami, lorsqu’elle a été une enfant et une adolescente. Margot faisait donc face à un fantôme du passé, sans réellement savoir si elle avait envie qu’il entre chez elle et si elle voulait passer du temps en sa compagnie. Il s’excusa d’être arrivé sans donner de nouvelles. « En vingt ans, tu n’as trouvé aucun moyen de me donner des nouvelles? Tu sais qu’il y a les téléphones, Internet, les lettres… » Margot était sérieusement en colère, c’était clair et Florian allait probablement le découvrir bientôt. Il avait emmené une bouteille de Sauvignon blanc. Bon, il connaissait une de ses faiblesses. La femme d’affaires adorait le vin, en particulier le Sauvignon. « Un bon moment, c’est habituellement un mois, voire deux mois, mais pas vingt ans. » Margot resta dans le cadrage de la porte, sans nécessairement laisser son ami d’enfance entrer. « Pourquoi je devrais te laisser entrer et passer la soirée avec toi? » Oui, Florian avait besoin de lui donner une très bonne explication et qu’il soit très convaincant. « Tu m’as quand même abandonné pendant vingt ans, alors que j’avais besoin de toi, Florian. J’avais tellement besoin d’un ami comme toi, mais tu es parti. » Margot avait envie de pleurer, mais elle se retenait. Il n’était pas question qu’elle soit faible devant cet homme qui ne méritait plus ses larmes et ses câlins. Non, il allait devoir regagner la confiance de Margot et ça allait certainement prendre du temps. Beaucoup de temps.

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Face à ce refus, Florian remmena vers lui la bouteille qu'il tendait autrefois à Margot. Les choses n'avaient pas été si rose de son côté après son départ. Il avait dû laisser tomber une majeure partie de ses amis puisqu'il devait se résoudre, il ne les verrait plus jamais. Margot avait été l'une d'elle pour des raisons beaucoup plus moroses. Rien ne pouvait décrire le chagrin qu'il avait eu lorsqu'il dû laisser une partie de sa vie derrière lui sous les ordres de la famille royale. Tu décidas de ne pas répliquer sur le sermon de ton ami, ou plutôt Margot parce qu'il ne pouvait pas savoir si elle te considérait ainsi jusqu'à présent. – Un bon moment, c'est habituellement un mois, voire deux mois, mais pas vingt ans. Il aurait surement apprécié avoir cette discussion difficile ailleurs que dans le cadre de la porte. Florian pouvait tout de même voir, par-dessus l'épaule de la jeune femme, l'intérieur magnifiquement décorer qui donnait sur le hall d'entrée et les grands escaliers en colimaçon. – Pourquoi je devrais te laisser entrer et passer la soirée avec toi ? Tu m'as quand même abandonné pendant vingt ans, alors que j'avais besoin de toi, Florian. J'avais tellement besoin d'un ami comme toi, mais tu es parti. Il rétorqua rapidement, avec les mots du coeur. – Rien ne t'y oblige, mais je suis venu te voir après justement vingt ans d'absence pour t'expliquer la véritable histoire. Ne m'oblige pas subir une deuxième fois la peine que j'ai ressentie après notre première séparation. Il jeta un regard au sol, gêner de l'importance que Margot avait réellement eue dans sa vie antérieur. – Parce que je peux te jurer que j'ai aussi ressentie beaucoup de peine de mon côté. Il espérait que cette dernière phrase soit assez puissante pour lui permettre d'entrer à l'intérieur et expliquer la véritable histoire de leur séparation. – Ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles le sont présentement. À la fin de notre rencontre, je te laisserais le choix et si tu ne veux plus me revoir, je le respecterais. Il espérait que malgré les années, elle se souvienne des bons moments qu'ils avaient vécus et qu'elle accepte, du moins, de le revoir malgré la peine. Il pouvait comprendre qu'elle soit triste, voir même en colère, mais est-ce que c'était une bonne raison de laisser le fantôme du passé sur le porche ?

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Margot était bien trop têtue pour laisser entrer Florian, alors qu’il revenait comme si rien ne s’était passé. Margot ne pouvait certainement pas oublier toute la souffrance qu’elle avait vécu, lorsqu’il est parti, sans lui expliquer pourquoi. Elle a attendu ce moment durant plus de deux décennies, mais c’était trop tard. Fallait-il qu’elle lui laisse une chance de s’expliquer ou devait-elle le laisser se débrouiller tout seul, comme un grand homme? Elle lui demanda alors pourquoi elle devrait le laisser entrer et passer la soirée avec lui. Il avait intérêt à avoir une bonne raison pour qu’elle lui laisse une chance d’entrer dans sa villa. « Tu veux m’expliquer la véritable histoire? Tu as peut-être ressenti de la peine, mais ce n’est pas autant que ma propre peine. Je venais de perdre ma mère et tu es parti, peu de temps après. » Le décès de sa mère a laissé une grosse cicatrice sur son cœur. Une cicatrice qui n’allait jamais disparaître, quoi qu’elle fasse. Elle devait accepter le fait que sa mère n’était plus auprès d’elle, mais c’était tellement difficile pour Margot. « Je ne le savais pas, puisque tu ne m’as rien dit. » Elle n’était pas télépathique, alors elle ne pouvait pas tout deviner ce qui se passait dans la tête de son ami. « D’accord, très bien. Entre. » Elle laissa entrer Florian et referma la porte. « Fais comme chez-toi. » Elle prit la bouteille dans les mains de Florian et alla dans la cuisine, versant le vin dans deux coupes. « Voilà. » Elle donna une coupe à son ami d’enfance et en prit une. Ils allèrent ensuite dans le salon. Margot s’assit confortablement sur le canapé. « Vas-y, je t’écoute. Explique-moi toute l’histoire. J’aimerais bien comprendre. » Oui, elle avait besoin d’explications, avant d’aller plus loin. Elle but une gorgée de vin, attendant la réponse de son ami. « Sinon, tu es doué pour choisir le vin. Il est délicieux. » Ce fut le premier compliment de la soirée. Peut-être le seul ou peut-être que non.

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Il sentait qu'elle flancherait bientôt, n'avait-il pas le droit de s'expliquer ? Leur ancienne relation valait bien quelques courtes minutes d'explication. À une époque, Margot et Florian étaient très proches, des amis pratiquement inséparables, ils grandirent ensemble et chaque été c'était la même chose, des aux revoirs particulièrement difficile sachant qu'il se reverrait certainement dans neuf mois. La discussion était tendue, les mots, que Florian utilisait, étaient minutieusement pesés pour désamorcé cette situation. Tu ne savais pas si la jeune femme était seule et tu n'avais certainement pas envie de rencontrer son nouveau fiancé dans cet état, quel genre de première impression il pouvait faire. Finalement, elle le laissa entré après un cours silence, elle se tassa de quelques centimètres pour laisser suffisamment d'espace pour que Florian puisse entrer et admiré le grand hall d'entrée magnifiquement décoré, opulent. Les gerbes de fleurs fraiches se tenaient sur toutes les tables disponibles, le grand lustre de cristal surplombait l'espace et exposait tout le luxe de l'endroit. Sans vraiment crier garde, elle lui prit la bouteille des mains avant de se rendre dans le salon, la pièce voisine, où elle attrapa deux coupe de vin sur le buffet avant de verser généreusement le sauvignon blanc qu'il venait d'apporter. Pas question de trinquer pour l'heure, Florian pris une gorgée afin de se délier la langue, il ne croyait pas que ce serait aussi difficile de lui avouer, près de vingt ans plus tard. – J'avais mal lorsque je suis partie, mais je sais que j'aurais souffert encore plus si j'étais resté. Mon père m'a ordonné de ne plus remettre les pieds aux États-Unis. Elle s'était assissent sur le sofa, mais tu préférais rester debout. – J'aurais pu t'écrire des lettres, des mails ou t'appeler, mais c'était trop dur de te savoir trop loin. Florian ne savait s'il était juste de lui avouer la vérité, mais elle devait savoir, puis elle l'avait demandé. Ils étaient assez grands maintenant pour savoir faire la part des choses. – Je t'aimais de tout mon coeur Margot, plus que les amis que nous étions autrefois. Tu renchéris. – Je n'avais pas l'intention de te faire de la peine, mais je crois encore aujourd'hui, que c'était un mal nécessaire. Puis, silence. Il avait le coeur libre maintenant, un poids de moins sur les épaules. Il savait que ce n'était qu'une question de temps avant de devoir lui expliquer à ton ancienne meilleure amie et il était plus que satisfait d'avoir enfin avoué la racine de tes sentiments. Il se sentait libre, mais à la fois un peu inquiet de la suite. Comment allait-elle réagir face à cette avalanche de vérité alors qu'elle était sur le point de se marier. – Désolé d'avoir été aussi direct, mais il me semble que tu as toujours détesté que l'on tourne autour du pot. Puis il se retira un peu, il faisait face à la fenêtre. Dehors, il faisait noir, on pouvait apercevoir au loin la lumière du portail.

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Margot avait finalement décidé de laisser Florian entrer dans la villa. Elle ne voulait pas faire une scène devant sa porte, surtout avec ses voisins qui auraient pris un malin plaisir de faire circuler des rumeurs sur cet homme qui venait rendre visite à Margot Hepburn. La brunette avait une réputation et elle ne voulait pas la tâcher. Elle referma la porte et versa le sauvignon dans deux coupes, en donnant ensuite une à Florian, son ami d’enfance, celui qui, à une époque, la connaissait mieux que n’importe qui. Il lui avoua qu’il avait mal, lorsqu’il est parti, mais qu’il aurait encore plus souffert en restant, ce que Margot ne comprenait pas réellement. « Et pourquoi tu aurais plus souffert? » Elle but une gorgée du sauvignon, attendant les autres explications de l’homme. « Pour moi, c’était très dur de ne pas avoir de tes nouvelles. J’aurais préféré que tu m’écrives ou même que tu m’appelles. J’aurais été très heureuse de savoir que tout allait bien pour toi. » Margot ne s’attendait pas aux prochaines paroles de Florian. Il lui avoua qu’il l’aimait plus que des amis qu’ils ont été, lorsqu’ils étaient adolescents. Margot n’aurait jamais pensé qu’il avait des sentiments pour elle. Il fallait avouer que c’était un véritable choc, mais, au moins, elle connaissait la vérité, ce qui était une bonne chose. « Un mal nécessaire? En quoi était-ce un mal nécessaire? Tu aurais pu me dire ce que tu ressentais, à l’époque. J’aurais aimé que tu me le dises il y a vingt ans, mais, maintenant, je connais la vérité et c’est bien. » Margot but une autre gorgée de la boisson alcoolisée, se disant qu’elle allait avoir besoin d’un deuxième verre pour gérer la situation. Un prince l’a aimé. Margot n’avait pas du tout prévu cette révélation. « Effectivement, je n’aime pas quand on tourne autour du pot. Merci d’avoir été direct avec moi. J’apprécie. » Elle sourit timidement, déposant la coupe sur la petite table devant elle. « Et maintenant? Tu comptes rester ici ou tu repars dans ton royaume? » Margot espérait qu’il allait rester encore un peu ou même définitivement. Son ami lui manquait atrocement. « J’espère que nous allons pouvoir rester des bons amis. Je peux être têtue et rancunière, mais j’ai besoin de toi, Florian. »