-  someone you loved (harryl) -

and I tend to close my eyes when it hurts sometimes. I fall into your arms, i'll be safe in your sound til I come back around.☾ @harry lennox

(outfit) Le cœur n'y était pas, mais Meryl n'avait pas eu d'autre choix que d'accompagner son petit-ami à ce grand événement. En cette belle journée ensoleillée, on célébrait le mariage du nouveau patron de James et de sa très jolie -et jeune- femme blonde. Ils avaient fait les choses en grand, à l'image de leur fortune et bien que la fête était somptueuse, tout cet étalage de richesses écœurait la rousse. Pour l'occasion, le country club de la ville avait été réservé et les lieux avaient rapidement été envahis par une centaine d'invités, tous en tenues haute couture. Si la mariée n'avait pas été dans sa magnifique robe blanche, on aurait pu se croire à un banal défilé de la fashion week à Paris et non à un mariage. Quant au couple, ils n'avaient reçu l'invitation qu'à la dernière minute et cela n'avait pas laissé assez de temps à Meryl pour s'acheter une tenue à la hauteur des autres invités. Elle avait dû fouiller dans ses placards et recycler une robe riche en souvenirs. En effet, l'unique et dernière fois où elle l'avait porté, son ex, Harry, lui avait demandé sa main. Parmi toute sa garde-robe, elle aurait préféré en choisir une autre mais c'était la seule qui avait survécu au déménagement précipité et qui n'aurait pas fait tâche sur les photos. Dans la foule, quelques visages lui étaient familiers et c'était tout ce qui effrayait la jeune femme en revenant à Fort Myers. Revoir des personnes qu'elle avait connu dans son autre vie, celle qu'elle avait abandonné il y a presque deux ans en arrière. C'était inévitable, elle en avait bien conscience, mais cela n'enlevait pas cette peur qui s'était logé dans son ventre depuis le jour où James lui avait annoncé sa promotion et la mutation qui allait avec. Retour au bercail forcé pour Meryl et sa fille. Elle avait cette désagréable impression que son propre piège était en train de se renfermer sur elle et qu'à tout moment, la vérité pouvait éclater, révélant ses plus sombres secrets au grand jour. Si tel était le cas, la jeune femme savait que son couple n'y survivrait pas, alors elle se montrait prudente depuis qu'ils avaient déposés leurs valises en ville. Sauf pour le travail et se rendre sur la tombe de son fils, elle avait limité ses sorties au strict minimum et n'avait même pas pris la peine de prévenir qui que ce soit de son retour. Dès les premières secondes, James avait remarqué le changement d'attitude de sa petite-amie et il ne manquait pas de lui poser tout un tas de questions dont elle s'échappait habilement à chaque fois mais qui resserrait dangereusement l'étau un peu plus autour d'elle et de tous ces mystères. Pour n'éveiller aucun soupçon, Meryl affichait un large sourire et prenait part aux discussions avec les collègues de travail de James, tentant d'être le plus naturel possible. Jusque là, tout semblait se passer comme elle l'entendait et elle se surprenait même à passer un moment agréable en compagnie de tous ces gens. Au fil de la conversation, Meryl baissait sa garde et commençait à parler d'elle, de son parcours et sa carrière, chose qu'elle s'interdisait habituellement, par pure précaution. Et effectivement, quelle erreur venait-elle de commettre! Le plus avenant et aussi le plus éméché du petit groupe commençait à insister pour lui présenter un autre invité qui, soit-disant en passant, serait intéressé par les services et conseils légaux de la rousse,. Sauf qu'elle se refusait à le suivre. Aussi sympathique que pouvait être cet homme, il n'allait pas ruiner tous ses efforts en un simple claquement de doigts. Ou peut-être que, finalement, si. Après des échanges agités et longs, elle cédait à ce caprice d'homme ivre. Les yeux qui roulent, elle embrassait sa fille sur le front avant de s'en séparer, à contrecœur, pour la caler dans les bras de James. Finalement, tous les deux se frayaient un chemin parmi les invités qui s'afférer devant les différents buffets et Isaac, le collègue, élevait la voix pour interpeller la personne recherchée.  « Harry! » elle crut halluciner en l'entendant prononcer ce prénom, mais il réitérait jusqu'à ce qu'ils tombent nez à nez sur lui. « Harry, mon ami. Laisse moi te présenter cette délicieuse jeune femme. Elle nous vient tout droit de Sarasota et c'est une brillante avocate qui pourrait t'être d'une grande aide pour régler tes problèmes. » la main posé lourdement sur l'épaule d'Harry, il vantait les mérites de Meryl mais ne semblait pas remarquer le vent pesant -limite glacial- qui régnait entre les deux autres protagonistes. Dès l'instant où elle l'avait aperçu, Meryl n'avait su détacher son regard. Dans son costume impeccable, il était particulièrement beau, mais elle se rappelait aussi qu'il n'avait jamais été très à l'aise dans ce genre de tenue et ce souvenir la faisait sourire intérieurement. Elle analysait les traits de son visage, il ne semblait pas avoir changé, comme si les deux années passés n'avaient pas laissé de trace sur lui. Meryl ne pouvait pas en dire autant sur elle ou peut-être que son jugement était altéré. Il est vrai, qu'elle avait toujours eu un regard très dur sur son physique. Trop petite, trop rousse, trop pâle, mais en vieillissant, elle apprenait à s'accepter. Les cheveux coupés en un carré parfait, elle avait minci -sans le vouloir- et quelques ridules, oeuvre du temps et des épreuves passés, s'étaient installés au coin de ses yeux clairs. Pendant un court instant, le temps semblait s'être figé et elle aurait voulu que ce moment dure plus longtemps pour imprimer chacun de ces traits qu'elle avait commencé à oublier, mais Isaac la sortait de ses pensées. « Meryl? Est-ce que ça va? » elle secouait doucement la tête pour se ressaisir et sortait finalement du silence. « Merci Isaac, mais je crains de ne pas être celle qu'il lui faut. » le ton aussi neutre que possible, elle luttait pour rester impassible. A l'intérieur, c'était pourtant le bordel. Le cerveau qui se refaisait le film de leur vie et le cœur qui semblait étouffer dans cette poitrine devenue soudainement trop petite. Le souffle court, l'air commençait à lui manquer et elle se dépêchait de rajouter. « Veuillez m'excuser. » si elle voulait de nouveau respirer correctement, il fallait qu'elle s'éloigne d'Harry le plus vite possible. Alors, la rousse s'évaporait parmi les nombreux invités à la recherche de James et Keira. Malheureusement, ils n'étaient plus là où elle les avait laissé quelques minutes plus tôt. Au bord de la crise d'angoisse, elle attrapait à la volée une coupe de champagne sur le plateau du serveur et partit directement à l'extérieur. Une légère brise s'engouffrait dans ses cheveux mais cela ne semblait pas suffire à calmer son palpitant. Meryl s’abreuvait alors du poison et s'installait dans un coin à l'abri des regards indiscrets, priant pour qu'Harry ne l'ait pas suivi.

now the day bleeds into nightfall,
and you're not here to get me through it all☾ @harry lennox

(outfit) Une coupe de champagne à la main, son regard survolait la foule. Il n’était pas à l’aise dans ce genre de situation. Nerveusement et comme légèrement agacé, il défaisait le premier bouton de sa chemise. Il avait horreur des nœuds papillon et des évènements rocambolesques. Encore moins les mariages. Ça lui rappelait trop le sien, qui pourtant était à dix mille lieues de ressembler à celui-là. Quelques personnes réunies pour une simple célébration. Le prix d’une tenue portait par n’importe lequel des invités ici devait être plus élevé que le coût de son mariage, quelques années auparavant. Il buvait une gorgée avant d’adresser quelques sourires forcés et crispés aux invités qui le saluaient. Isaac l’avait trainé ici comme tout le monde avait trainé sa petite femme. Il ne connaissait même pas les mariés et se retrouvait au milieu d’inconnus ne le réjouissait pas vraiment. Harry avait d’abord refusé, puis Isaac lui avait dit que ça le changerait d’air et qu’il fallait qu’il sorte et qu’il voit et parle à d’autres personnes -qui ne lui racontent pas leurs histoires de cul, avait-il élégamment ajouté. Harry n’avait pas vraiment pu le contredire, à part son cabinet et son appartement, le psychiatre n’allait nulle part ailleurs. Puis accompagné d’un clin d’œil lourd de sens, il avait ajouté que beaucoup de couples se rencontraient lors de ces occasions. Pour vite s’échapper de cette discussion, il avait fini par accepter l’invitation en précisant tout de même qu’il ne danserait pas de slow avec lui. Avec Isaac, on pouvait s’attendre à tout. Ce n’était pas de bon cœur qu’il avait fouillé ses placards à la recherche de quoi se mettre. Il détestait ressembler à un pingouin. Sa deuxième coupe de champagne terminée, il partait à la recherche d’un serveur. L’alcool l’aiderait à survivre à ce mariage de coincés du cul qui mettent le prix d’une maison dans leurs fringues. Jusqu’à ce qu’il entende son prénom. Isaac le cherchait apparemment. Il levait les yeux au ciel laissant échapper un juron d’entre ses lèvres. Il ne pouvait pas lui échapper toute la soirée, mais selon le degré de connerie de la blague qu’il allait débiter, Harry serait obligé de lui en coller une. Le jeune homme avait déjà bu trop d’alcool et avait harceler Harry toute la soirée pour lui présenter « quelqu’un ». Ses idées débiles poussaient Harry à discuter avec des jeunes femmes et le mettait dans des situations inconfortables. Il se retournait en entendant de nouveau son prénom cherchant toujours du regard un plateau couvert de coupes. « Non, Isaac, je ne veux pas me faire d’amie. Lâche-moi. » lâchait-il accompagné d’un geste de la main comme pour chasser le parasite qu’il était. Il ne lui adressait même pas de regard et se saisissait d’une coupe de champagne alors qu’un serveur passait enfin dans les parages. Pas trop tôt. Pendant ce temps, Isaac présentait la délicieuse jeune femme qu’Harry devait absolument rencontrer. Comme les cinq autres, avant elle. Il remerciait le serveur d’un signe de tête et se tournait enfin vers eux. Il ne sentait même pas la main d’Isaac se posait sur son épaule. Il avait passé toutes ces années à la chercher, à appeler ses amis, à collecter des informations pour savoir où elle était et il la retrouvait à un mariage débile, où il ne connaissait même pas les mariés, grâce à Isaac qui s’amuse à jouer les Tinder. Il sentait le sang tambourinait contre ses tempes. La retrouver de la sorte lui filait la nausée. Il n’écoutait plus ce que disait Isaac, il savait déjà tout. Inconsciemment, son pouce venait faire tourner l’anneau qui trônait sur son annulaire. Le regard plongé dans le sien, il gardait le silence. Tous ces efforts pour la retrouver par accident à Fort Myers. Il avait fini par penser qu’elle avait quitté la ville. Cole, le frère de Meryl, avait refusé de lui en dire plus. Elle avait peut-être toujours été là. Un rictus prenait place sur son visage lorsqu’Isaac précisait qu’elle pourrait l’aider à régler ses problèmes. Sans le savoir, il rendait la situation quelque peu comique. Elle avait coupé ses cheveux. C’était la seule pensée construite qui parvenait à traverser son esprit. Un silence s’installait alors qu’Isaac se taisait enfin -fait assez rare pour le préciser. Elle n’avait pas vraiment changé. Du moins, du souvenir qu’il avait d’elle. Son inconscient avait sûrement effacé les derniers souvenirs de son visage pour son bien. Elle était aussi élégante qu’il se la rappelait. Meryl, parfaite en toute circonstance, ou presque. Harry se demandait ce qu’elle faisait ici, si quelqu’un l’avait trainée, elle aussi. Le silence devenait pesant et c’était le moment qu’Isaac choisissait pour demander à Meryl si ça allait. De toutes les femmes du mariage, il avait amené Meryl face à lui. Rapidement, elle s’excusait et tournait les talons. Son corps partait en avant, vers elle, mais il s’empêchait d’attraper son bras pour la retenir. Sa gorge se nouait à cette vue : Meryl qui partait, de nouveau. Il toussotait en baissant les yeux avant de boire une gorgée de champagne. Il ne la lâchait pas du regard et la voyait se diriger vers l’extérieur. « Tu parles trop, Isaac. » lâchait-il avant de partir à son tour, laissant Isaac en plan. Il s’excusait doucement en se frayant un chemin à travers les invités. Il avait pensé plusieurs fois à sortir prendre l’air, pour se soulager de tout ce bruit et ce paraitre pour quelques minutes. Il poussait la porte et appréciait l’air qui venait s’écraser sur son visage. D’une manière qu’il voulait discrète, il jetait des coups d’œil à la recherche de la rouquine. Les mains plongées dans ses poches, il se rapprochait d’elle, ne faisait pas vraiment attention aux autres invités présents. Il s’arrêtait à une certaine distance et attendait un instant avant de prendre la parole. « Jolie robe. » Simplement, rien de plus. Celle qu’elle portait lorsqu’elle lui avait dit oui, lorsqu’elle avait promis de rester auprès de lui pour le meilleur et le pire. Sans savoir, qu’elle le quitterait après le pire, quelques années plus tard. Une promesse envolée, malgré l’anneau qui continuait de lui brûler la peau. Il avait longtemps pensé qu’il ne la reverrait plus, qu’elle le détestait. À chaque fois qu’il se rendait sur la tombe de Milo, il attendait un peu plus, espérant la voir apparaitre. Mais au bout de plusieurs heures, il se rendait compte qu’il était toujours seul, qu’elle ne revenait pas. Depuis le décès de Milo, ce sentiment le rongeait. Elle l’avait laissé seul avec tout ça. Il avait un millier de questions à lui poser, mais il gardait le silence. Un soupir traversait ses lèvres alors qu’il quittait son nœud papillon qu’il fourrait dans sa poche, comme si ça pouvait l’aider à mieux respirer. « Tu comptais fuir de nouveau ? » lâchait-il froidement en regardant au loin. Il n’avait pas la force de lui dire ça les yeux dans les yeux. Partagé entre l’envie de la prendre dans ses bras et le besoin de lui crier tout ce qu’il voulait lui reprocher.