-  but all my tears have been used up. (letha) -

but all my tears have been used up.☾ @letha wheeler.

Le sable encore brûlant qui se glissent entre tes orteils, te faisant presque un bien fou. Tu aimes tellement cette sensation, aussi minime soit-elle. Et tu découvres cet endroit, que tu ne connaissais pas puisque bien sur, il y avait toujours du changement sur la côte turquoise. Surtout en deux ans presque. Deux ans gâchés, détruites par une pseudo amitié. Tu avais du mal à faire passer la pilule, la gorge toujours nouée, même si t'essaies de faire l'impasse...La blessure est encore trop béante, trop profonde. Tu as jamais vue une telle chose, même dans les films les plus cruels. Tu ne pensais pas qu'on puisse te faire ça à toi, le mec le plus clean, le plus réglo qui soit. Et pourtant, t'avais tout tenté pour t'en sortir. Mais les aveux d'autrui, de qui plus est d'un mec riche, ça aidait pas. Pas possible de payer ta caution trop élevée alors oui, t'avais subis. Tu t'étais tût, tu avais accueillis à bras ouverts ta famille qui avait pris un coup de massue aussi face à la terrible nouvelle. Oh l'amitié ça fait mal. L'amour tout autant. Tu avais envie de rayer ces deux sentiments de ton existence, mais t'es pas débile. Tu sais que cela n'est pas possible. Que cela fait parti de la vie. Mais toi, t'avais tout pour réussir. Alors que là..T'étais qu'un déchet de la société, rejeté, recraché par les eaux sinueuses.
Tes yeux singuliers qui contemplent le bar atypique, étonnant , étudiant en détail la carte alors que tu cherches aussi tes comparses de boulot. Oui, tu avais quand même accepté de venir, de passer une soirée loin de tes problèmes, loin de tout. Avec tes collègues de boulot qui s'avéraient être très sympathique. Mais tu ne voulais pas te faire d'illusion : l'amitié pour toi, c'était trop dangereux. Tu gardais une bonne relation avec, point. Tu acceptais de venir prendre un verre mais jamais tu irais te mélanger, te mêler de leurs vies. Cela t'avais tant coûté que cela ne se reproduirais pas. Ils te font un signe, installer à une table haute en sirotant déjà des cocktails multicolores. Tu leur fait comprendre que tu vas te chercher un truc à boire aussi et que tu les rejoins. Tu retournes donc tranquillement vers le bar de bois, admirant les sculptures hawaïennes, l'ambiance et ces chaises en balançoire. Le mec qui avait crée cet endroit était un artiste. Vraiment. La musique enlace encore plus l'harmonie de cet endroit, alors que tu te saisi d'une carte pour y faire ton choix. Tu serres un peu des dents en vue des prix exorbitants des cocktails, trop au-dessus de tes moyens. Tant pis, tu goûteras pas aux merveilles que pouvais offrir le bar et tu te contentas donc de commander une bière bouteille artisanale. C'était déjà mieux que rien. Tu attends sagement que le barman revienne avec ta commande, t'accoudant contre le bois tendre du bar. Quand soudain, c'est le drame. L'apocalypse même. Tu te retrouves nez à nez avec elle. Tu esquisses un léger mouvement de recul, comme piqué par une guêpe, par une fléchette même. La fléchette de l'amour, l'amour douloureux et dévastateur. L'amour qui t'a jamais vraiment quitté, l'amour que tu lui as porté sans même en goûter le fruit : Letha.
"Et bien. Fort Myers semble pas assez grand pour que tu te caches, même deux ans plus tard." Dis-tu avec amertume, le visage se fermant petit à petit bien que ton cœur batifolait gaiement et de douleur dans ta poitrine. T'avais envie de lui asséné un grand coup pour qu'il arrête. Il n'avait pas le droit, pas après son abandon. Sa disparition.
"Me regarde pas comme ça, Letha." Tu vois bien ce regard, à moitié surpris, à moitié envahi par l'émotion similaire à la peur. L'envie de fuir. Mais de rester. Un duo mêlée douloureusement, mais qui ne s'accorde pas.
"Laisse moi deviner, ton frère t'a raconter toutes les conneries qu'il à sorti au procès ? Que je suis sois-disant un dealer d'envergure et que je vendais de la merde à des ado ? " Tu ricanes à moitié, car tu sais qu'elle doit avoir eu une version erronée de la situation. Tu finis par te stopper, sentant la colère te prendre. Ton visage est sombre, désespéré. Tu temps un billet au barman, avant de lever ton verre comme pour trinquer dans sa direction :
"Continue bien Letha. En espérant qu'un jour, tu sauras ouvrir les yeux sur tout ça." Tu commences alors à t'éloigner, manquant cruellement d'air. Tu passes ta main sur le col de ta chemise pourtant bien ouverte, mais elle était devenue tout d'un coup pire qu'une corde qui te tranchais la glotte. Une horreur. Une soirée qui descendait dans les abysses.