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(#) friends make the world beautiful ∞ noz { Mar 5 Mai - 13:22 }


friends make the world beautiful

L'amitié double les joies et réduit de moitié les peines

◊ ◊ ◊

C'est un combat de tous les jours. Nola prend du temps, un pas avant l'autre. C'est long. Elle aurait aimé dès le premier jour reprendre une vie normale, retrouver ses vieilles habitudes, goûter au bonheur de sa nouvelle liberté. Mais il est toujours là. Malgré les kilomètres qui la séparent de lui. Elle a l'impression qu'il est près d'elle, qu'il la regarde, la surveille. Et qu'il attend juste le bon moment pour s'en prendre à elle, à Danny. Elle a dressé une liste des choses qu'elle veut faire. Des choses qui peuvent paraitre banales, comme aller manger une gaufre au bord de la plage et se balader durant des heures ; prendre des coups de soleil et devoir se badigeonner de crème pour soulager sa peau brûlée. Mais tout ça elle n'a pas encore réussi à le faire. Ça fait près de deux mois qu'elle est rentrée à Fort Myers et pour l'instant elle a juste réussi à faire le tour du pâté de maison. C'est une grande victoire en soi. Mais Nola elle a besoin de renouer avec les gens de son passé. Ceux qu'elle veut revoir prendre une place dans sa vie présente et future. Et bien sûr Roz est la première sur la liste. Son amie d'enfance, celle avec qui elle a fait les quatre cents coups. Celle à qui elle se confiait. A qui elle disait tout -enfin presque- et celle qu'elle aimait écouter parler durant des heures. Mais Nola sait que sa vieille amie risque de ne pas l'accueillir à bras ouverts. Cela fait quatre ans, presque cinq même qu'elles ne se sont pas adressé la parole. Tout ça parce qu'il ne supportait pas qu'elle garde un lien avec sa vie d'avant. Tout ça parce qu'il estimait que les autres avaient une mauvaise influence sur elle. Cela fait des jours qu'elle tourne en rond. Elle veut sortir, elle veut aller revoir son amie, lui expliquer les raisons de son silence.

Un nouveau cap de franchi, la voilà devant la porte de ses plus anciens voisins, les Holt. La mère de famille lu ouvre sa porte avec grand plaisir. Nola s'excuse de ne pas pouvoir rester plus longtemps, elle vient juste demander où elle peut trouver Roz. Mais elle lui promet de vite repasser pour qu'elles prennent le café ensemble. Ça fait du bien à Nola de sentir qu'elle est la bienvenue dans cette famille. Enfin du point de vue de la mère, parce que ce n'est pas certain qu'il en soit de même pour les ainés de la fratrie... L'adresse est notée sur un bout de papier. Débarquer sur le lieu de travail d'une vieille amie sans la prévenir n'est pas ce que Nola jugerait d'acceptable. Alors elle va attendre. Attendre de voir la brunette quitter son travail pour être sûre -ou presque- de ne pas la déranger. C'est l'occasion pour elle d'aller se faire cette balade sur la plage, d'aller la manger cette gaufre. La boule au ventre elle s'aventure, non sans toujours regarder autour d'elle, se retourner pour être sûre qu'il ne soit pas là, prêt à lui bondir dessus. Les heures défilent, Nola se rapproche de l'hôtel, elle s'installe sur un muret, attend patiemment. Elle profite de ce moment pour se remémorer toutes les choses qu'elles ont faites ensemble. Les derniers instants partagés ensemble. Le soir du mariage de Gareth, elle était si triste Nola, mais elle l'a gardé pour elle, si malheureuse de le voir dire oui à une autre femme. Mais après tout, c'est elle qui l'avait repoussé. C'était la règle : ne pas sortir avec le frère d'une copine... Elle sort de ses pensées en apercevant une crinière brune. Elle se redresse, le palpitant s'emballe. Elle s'avance, très peu sûre d'elle. Quand elle arrive à la hauteur de la brunette, elle sent son cœur se serrer, elle a envie de pleurer tant elle est heureuse de la voir et malheureuse de ne pas lui avoir parlé depuis tout ce temps. « Roz...? » C'est tout ce qu'elle est capable de souffler, comment faire pour lui exprimer tout ce qu'elle ressent ?

(c) oxymort

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(#) Re: friends make the world beautiful ∞ noz { Mer 6 Mai - 1:10 }
FRIENDS MAKE THE WORLD BEAUTIFUL - @nola mayfair & @roz roscoe
sa peau cuivrée attire les œillades perverses, dans le moulant carmin au corps qu'elle arbore parfois avec insolence. roz chasse l'ennui de cette lassante routine en roulant du train, se pavanant sous des airs de catins. qu'importe qu'on la regarde, qu'on l'observe, tant qu'elle existe aux travers des anonymes qui ne seront jamais intimes. elle provoque avec indécence, sans aucune prudence, se joue des hommes masqués des solaires luxueuses. dans sa ronde infernale roz se fait étourdie permissive ou fureur hargneuse. l'arme aux lèvres, elle souffle ses propres rancœurs à de pauvres gosses effrontés, à ces gamins qui ne demandent qu'à s'éclater. elle envie leur innocence, leur incandescence, se révolte de cette époque où elle aussi riait à gorge déployée, le myocarde battant la chamade de son inébranlable gaieté. feu la candeur juvénile, les instants hors du temps. il ne reste que le sombre de l'amertume, que la détresse se mêlant parfois à l'ivresse. et l'ennui, la lassitude des heures de surveillance qui l'assomment souvent avec violence. puis la descente de l'astre, la tombée du jour qui signe sa liberté sans qu'elle ne soit pourtant excitée à l'idée de rentrer. roz rythme son existence d'une banalité affligeante, bosser, manger, rentrer, tout pour ne pas sombrer.

douche froide ou son plaisir solitaire, le calme après la tempête des hurlements enfantins. elle accueille le silence comme une vieille amie, nouveau compagnon d'où ressortent, trop souvent, ses démons. parce que dans ces instants de solitudes elle parvient à peine à se laver de ses pensées, oublier ses peines qui ne cessent de remonter. les traits tirés, elle pense que la boucle sera bientôt bouclée. que le jour laissera place à la nuit, puis la nuit précédera le jour, de ce même train-train quotidien qui abîme sa lueur, détruit son bonheur. cheveux mouillés elle arpente l'allée, tête baissée, les traits blasés. un tintement de voix, une intonation fluette. roz, trois lettres qui lui soulèvent le menton, pointent ses prunelles fatiguées sur cette silhouette qu'elle aurait préféré avoir oublié. le soupire est ironique lorsqu'il passe la barrière de ses lèvres, teinté du jaunâtre de l'amertume. "tiens donc une revenante." de celles qui disparaissent malgré les années complices, qui s'évaporent quand elles ont conquit le luxe du confort. loin, bien loin, de celles qui lui ont tendu la main, quand rien n'allait bien. "belle ville new york, la chaleur te manquait ?" question rhétorique à laquelle roz n'attend de véritable réponse. le sarcasme qui titille ses pulpeuses, la pointe de la langue tranchante, cinglante. roz est vipère, trop fière. incapable de se défaire d'une distance instaurée malgré elle, imposée contre son gré. elle a donné, s'est cramponnée pour mieux se ramasser. un mur, le silence, l'absence. "non en fait tu sais quoi ? dis rien, je m'en tape." les pulpeuses pincées dans le fallacieux d'un sourire rayonnant, elle menace de tracer sa route roz, de passer son chemin en faisant taire cette infime parcelle de son cœur encore accrochée aux souvenirs heureux. à elle, à elles. à cette notion d'amitié qui lui manque, l'asphyxie dans sa peine. la douleur de la perte encore trop vivre, elle ne sait pas si elle doit fuir ou rester, de peur de la revivre.
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